Les Jacobins avaient montré l’exemple par haine profonde de la religion catholique. Quelques milliers de communes, hameaux, simples lieux-dits, départements, changèrent de noms entre 1793 et la Restauration. Ce qui rappelait la religion, la royauté, la noblesse (le mot château notamment), fut supprimé et remplacé parfois par un mot plus « patriote » (= révolutionnaire). Pour punir la Vendée de s’être soulevée, la Convention lui donna le nom de « département Vengé » ; Fontenay-le-Comte devint Fontenay-le-Peuple.
Les descendants actuels des Sans-culottes viennent de ressortir ces idées que l’on peut juger comme de honteuses stupidités, mais révèlent une volonté de subvertir les mots et annihiler le passé.
En commençant par le bouillant Manuel Valls qui a suscité un rapport qui aurait pu être écrit par Alphonse Allais dans ses bons jours. Il s’intitule en toute simplicité : « Revoir la toponymie de la France à la lumière du vivre ensemble ». Il s’emploie à imposer le changement des noms de lieux pour, dit-il, ne pas vexer certaines communautés vivant sur le sol français.
Le rapport a été établi par deux parlementaires, membres d’un groupe de réflexion « Laïcité et République moderne » : le député PS du Cher, Yann Galut (après hésitations, il s’est rallié à Hollande) et le sénateur EELV du Val-de-Marne, Esther Benbassa. Dans quelque langue que ce soit, le sentiment d’être irrité par un panneau routier doit – mis à part quand on est perdu – être très rare. La raison a été donnée par le Premier ministre : avec l’arrivée massive de populations exogènes et tropicales qui ne comprendraient pas les allusions contenues dans les noms des communes ni celui des « gentilités » (noms des habitants du lieu), a assuré M. Valls, toute expression inconnue d’eux « qu’ils peuvent voir comme une agression à leur égard »… (sic) devrait être modifiée.