Commençons par quelques chiffres. Nous sommes 66 millions de Français et globalement nous nous nourrissons trois fois par jour. Ce qui, si je calcule bien, fait en gros 198 millions d’actes alimentaires quotidiens, soit 71 290 000 de repas par an.
J’ajoute à l’équation, le temps moyen par jour passé par les Français devant la télévision, soit 3h46, d’après Médiamétrie. J’associe immédiatement ce chiffre à la très célèbre phrase de Patrick Le Lay, ancien patron de TF1, qui explique que ce que les chaînes de télévision vendent à Coca-Cola, c’est du temps de cerveau disponible.
Un dernier chiffre pour la route : plus d’un Français sur quatre est en surpoids.
Il ne reste plus qu’à écrire le scénario d’un film qui s’appellerait « Mange et abrutis-toi ! ». Je vois bien le personnage principal, un jeune homme issu de la classe moyenne, ni trop riche, ni très pauvre, habitant dans un espace périurbain qui tous les samedi après-midi prend sa voiture pour aller, à ce que Natacha Polony appelle le nouveau « forum existentiel », le centre commercial. Il y pousse son caddie entre les allées, passe de promotion en promotion et achète en une heure ce qui lui est nécessaire pour se nourrir pendant les sept jours à venir. Rapide passage au rayon fruits et légumes car la cuisine des courgettes ce n’est pas son truc, mais passage plus long au rayon « congelés » devant les lasagnes à la viande d’origine inconnue, les pizzas parsemées de fromage insipide, sans oublier les hamburgers cuits en 30s au micro-onde. Passage obligé au rayon épicerie, chips, gâteaux aux graisses hydrogénées remplissent le caddie pour être arrosés par des litres de soda.
En caisse, la facture est faible. La malbouffe n’a jamais coûté cher !