À partir du 10 août, l’Aquarius, le bateau de l'ONG SOS Méditerranée, est une nouvelle fois à la recherche d’un port. À son bord : 141 clandestins. De nombreux médias font le décompte des jours en mer avant qu’un pays n’accepte le débarquement des passagers. Les premières personnalités à qui l’on donne la parole font part de leur indignation.
Sur France Info le 13 août, une députée en Marche, Sonia Krimi, affirme « Les étrangers ne sont pas un paillasson sur lequel les politiques français peuvent s'essuyer les pieds. Le droit maritime dit que le bateau doit accoster au port le plus sûr et le plus proche». Le Parisien interviewe le 14 août Bernard Kouchner : « Le France doit être plus généreuse avec les migrants ».
Sur France Inter, le journaliste Anthony Bellanger estime dans une chronique le 16 août qu’« en Europe, il n’y a guère que le nord qui sache accueillir et intégrer ces migrations et ce, depuis longtemps. C’est donc à nous de prendre le relais : « Nous y arriverons », comme dirait Angela Merkel ». Le 17 août, la radio publique donne le la parole à 2 universitaires dans « le grand entretien ». Le message est tout en nuance : « il faut changer le paradigme, en faveur d'une politique d’immigration. Les gens veulent avoir l’impression qu’on maîtrise les flux. Or les politiques en viennent au zéro immigration ». L’une des chercheuses s’explique sur son courrier envoyé au Président de la République : « je suis chercheuse, c’est normal qu’on écoute ce que j’écris ; je suis censée être utile ». Le militantisme s’exprime tant par le choix des invités que par le contenu et les titres des reportages et chroniques.
Sur Arte, l’été est propice à l’entre-soi. Le 10 juillet, Renaud Dely, ancien directeur de l’information de Marianne, s’interroge : « L'Aquarius : Macron a-t-il abandonné les plus démunis ? ». Pour répondre à sa question, un seul invité, un « marin sauveteur » de l’Aquarius.
France Culture n’évoque le 13 août que la position de 2 personnalités favorables à l’accueil par la France du bateau : Jean-Claude Gayssot, qui propose le port de commerce de Sète (il en est le président) et la députée En Marche Sonia Krimi. Dans la revue de presse de la radio publique du 16 août, le constat est que « la situation indigne et pose question ».
RTL nous apprend le 20 août que pour les clandestins débarqués de l’Aquarius à Valence, « l'heure est maintenant à l'intégration ».
La boucle est bouclée : on passe d’une situation d’urgence à des débuts réussis d’insertion. Seuls des esprits chagrin - 54% des français - refusent encore l’accueil de migrants en France, selon un récent sondage d’Atlantico. Et pourtant…
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