La rentrée scolaire a eu lieu officiellement le 2 septembre. Les rituels ont été déroulés comme chaque année : promesses du ministre, mécontentement des syndicats, protocole sanitaire…L’Etat-nounou met tout en place pour prendre en charge au maximum nos enfants dès le plus jeune âge (école obligatoire dès 3 ans !). Et il veille à ce que rien ne lui échappe, avec notamment la quasi interdiction de l’école à la maison qui vient d’être validée par le conseil constitutionnel pour la rentrée 2022. Ce coup de projecteur médiatique sur l’école ne doit pas nous faire oublier que les parents sont les premiers éducateurs de leurs enfants. Les deux textes ci-dessous nous le montrent avec force.
Les parents sont, qu'on le veuille ou non, les premiers maîtres, les instituteurs naturels et providentiels de leurs enfants. Cette tâche éducatrice, ils sont les seuls à la commencer. Ils sont les mieux placés pour la réussir. Quel éducateur aura, comme les parents, suivi l'enfant dès le berceau, aura le temps de faire un juste discernement des inclinations de l'esprit et des aptitudes particulières de chaque enfant ? Aura-t-il la perspicacité et l'amour d'une mère dont l'enfant est la chair de sa chair ? (...) Les parents sont irremplaçables. Trouver l'éducateur officiel qui ait le goût, le loisir, l'aptitude qu'exige cette lente initiation de l'esprit, du cœur, de la conscience qui s'opère au foyer familial, même quand cette officine de la vie ne fournit qu'un minimum de ressources, relève de l'impossible. Ces truismes sont des vérités et on finira par y revenir car, en remplaçant les parents par des sortes de fonctionnaires, on n'a trouvé qu'un bouche-trou qui ne bouche pas le trou. C'est rejeter une force naturelle et payer une force artificielle ; c'est arroser une plante avec une lance en tenant un parapluie pour la protéger de l'eau du ciel. Mais cela ne donnera aucun résultat, même en théorie. On ne peut toujours faire le lavage des autres ; c'est en famille qu'il faut laver son linge sale, surtout quand il s'agit de langes. Seuls les parents pourront ou voudront donner à leurs enfants assez de sollicitude et de soins. L'expression «dévouement maternel» appliquée à une femme qui voit des enfants se succéder sans trêve dans ses mains, n'est qu'une aimable métaphore. G.K.Chesterton dans Divorce, 1920
Les parents, parce qu'ils ont donné la vie à leurs enfants, ont la très grave obligation de les élever et, à ce titre, doivent être reconnus comme leurs premiers et principaux éducateurs [11]. Le rôle éducatif des parents est d'une telle importance que, en cas de défaillance de leur part, il peut difficilement être suppléé. C'est aux parents, en effet, de créer une atmosphère familiale, animée par l'amour et le respect envers Dieu et les hommes, telle qu'elle favorise l'éducation totale, personnelle et sociale, de leurs enfants. La famille est donc la première école des vertus sociales nécessaires à toute société. Mais c'est surtout dans la famille chrétienne, riche des grâces et des exigences du sacrement de mariage, que dès leur plus jeune âge les enfants doivent, conformément à la foi reçue au baptême, apprendre à découvrir Dieu et à l'honorer ainsi qu'à aimer le prochain ; c'est là qu'ils font la première expérience de l'Église et de l'authentique vie humaine en société ; c'est par la famille qu'ils sont peu à peu introduits dans la communauté des hommes et dans le Peuple de Dieu. Que les parents mesurent donc bien l'importance d'une famille vraiment chrétienne dans la vie et le progrès du Peuple de Dieu lui-même [12]. La tâche de dispenser l'éducation qui revient en premier lieu à la famille requiert l'aide de toute la société. Outre les droits des parents et de ceux des éducateurs à qui ils confient une partie de leur tâche, des responsabilités et des droits précis reviennent à la société civile en tant qu'il lui appartient d'organiser ce qui est nécessaire au bien commun temporel. Elle a, entre autres tâches, à promouvoir l'éducation de la jeunesse de multiples manières. Elle garantit les devoirs et les droits des parents et des autres personnes qui jouent un rôle dans l'éducation ; elle leur fournit son aide dans ce but. Selon le principe de subsidiarité, en cas de défaillance des parents ou à défaut d'initiatives d'autres groupements, c'est à la société civile, compte tenu cependant des désirs des parents, d'assurer l'éducation. En outre, dans la mesure où le bien commun le demande, elle fonde ses écoles et institutions éducatives propres [13]. Concile Vatican Il, Gravissimum Educationis, n° 11 à 13 Merci à EVR pour cet éclairage. Sur ce sujet, on peut aussi écouter la conférence de Yannick Bonnet ICI. |