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29 janvier 2022 6 29 /01 /janvier /2022 19:27

Merci à Eric qui a déniché cet article et qui l'introduit.

La bourgeoisie catho est très critique vis à vis d’Emmanuel Macron sur ses positions sociétales, civilisationnelles, bioéthiques mais lui trouve de grandes qualités de gestionnaire et de financier et donc serait prête dans le secret de l’isoloir à voter pour lui comme en 2017. Les classes moyennes et populaires, elles, s’abstiennent fortement et n’ont pas conscience qu’une bonne gestion à la tête de l’Etat a des conséquences sur leur vie quotidienne. Il y a urgence à montrer que la France depuis plusieurs années est en train de décrocher économiquement. Notre pays est engagé dans une sorte de fuite en avant. C’est ce que démontre Agnès Verdier-Molinié directrice de la Fondation iFRAP (*), dans son dernier livre Le vrai État de la France (Éditions de l’Observatoire, 256 p.,2022) dont voici des extraits :

2950 milliards de dette publique

La montagne de dette grandit, grandit, et nous regardons ailleurs. Pourtant, la vague de l’inflation arrive et, avec elle, la montée des taux et de la charge de la dette. À 4% de taux d’intérêt à 10 ans, la charge de la dette atteindrait en 8 ans environ 80 milliards d’euros par an selon les simulations, cela deviendrait proprement infinançable. 2 950 milliards d’euros de dette. Un chiffre énorme. En 2022, la dette de la France représente 44 000 euros par Français. En 2012, c’était 20 000 euros. Sous le quinquennat de Nicolas Sarkozy, la dette de la France avait grimpé de plus de 600 milliards, sous François Hollande de presque 400, mais sous Emmanuel Macron, la hausse, à la fin de cette année 2022, sera d’environ 700 milliards d’euros! Aucun autre pays de la zone euro n’a fait ça! L’Allemagne est bien loin derrière nous – malgré la crise sanitaire – avec 518,5 milliards d’euros de dette publique en plus entre 2017 et 2022.

1126 milliards de prélèvements obligatoires

La France est championne du monde du nombre d’impôts, taxes, contributions et cotisations. (…) Selon les données OCDE, la France a 196 impôts et catégories d’impôts, soit plus du double que l’Allemagne (84) et le Royaume-Uni (86). Le système français applique systématiquement plus de prélèvements dans chaque catégorie. Impôts sur les salaires et la main-d’œuvre? France 13, Allemagne 0. Impôts sur le patrimoine? France 33, Allemagne 17. Impôts sur les biens et services? France 109, Allemagne 46. Et ainsi de suite.

1460 milliards de dépenses publiques

En 2017, Emmanuel Macron avait fait une promesse: une baisse de 60 milliards d’euros des dépenses publiques afin de les ramener à 53,5% du PIB à l’horizon 2017, puis à 50% en 2022. Il n’en sera rien, car en 2021 la dépense publique pèse pour 60,7% du PIB. Le pic est dû aux dépenses de soutien à l’économie des années 2020 et 2021, mais, même avant crise, la promesse présidentielle n’était pas honorée car, en 2019, les dépenses publiques représentaient toujours 55,4% du PIB. Le programme d’En Marche proposait pourtant des mesures d’économies via des réformes sociales sur les retraites, la politique du logement, l’assurance-chômage ou encore la baisse des effectifs publics, mais ces projets, oubliés ou abordés trop tard dans le quinquennat, ont été peu ou prou abandonnés. Si les réformes avaient été menées entre 2017 et 2019, la France serait entrée beaucoup plus forte dans la crise.

2 millions d’emplois perdus dans l’industrie

Le secteur industriel français comptait 5,5 millions d’emplois salariés en 1980 ; il n’en comptait plus que 3,2 en 2017 et 3,1 millions en 2021… soit une diminution de plus de 2 millions. Ce phénomène de désindustrialisation concerne la quasi-totalité des secteurs. Depuis la crise, l’emploi a rebondi dans tous les secteurs, sauf dans l’industrie où il stagne (…). Par rapport à 1989, l’industrie française voit ses effectifs diminuer de plus de 30% en 2017. (…) Même l’Italie crée chaque année plus de valeur ajoutée dans l’industrie que la France: plus de 300 milliards d’euros (16% du PIB) quand nous en sommes à 280 milliards. Les Allemands en créent 752 milliards!

82 milliards de déficit commercial

Quand on regarde les chiffres des balances commerciales de quelques pays d’Europe pour 2020 sur le site de l’Insee, c’est un énorme choc: Allemagne? + 183 milliards d’euros. France? - 82 milliards. Cela fait froid dans le dos et cela veut, de toute évidence, dire que les produits français intéressent moins et même, de moins en moins: de + 2,2 milliards en 2001, notre solde commercial est passé à - 82,6 milliards en 2020. (…) Le plus inquiétant est le déficit avec des pays pourtant comparables de l’Union européenne. Contrairement aux idées reçues, nous importons beaucoup plus d’Allemagne, avec 85 milliards par an, que de Chine, avec 51 milliards.

800 milliards champions du monde des dépenses sociales

Aucun autre État n’a autant soutenu sa population pendant la crise. Près de 800 milliards d’euros de dépenses sociales (…) Aucun pays au monde n’atteint ce niveau. La France est à la première place du podium en matière de dépenses publiques sociales. Selon l’OCDE, l’Hexagone a consacré, en 2020, 32% de son PIB à ces dépenses, bien plus que la moyenne des 38 pays membres qui s’élève à 19,9%.(…) En juin 2018, Emmanuel Macron parlait du «pognon de dingue» de la dépense sociale. Difficile de le contredire, car ces dépenses sont passées de 659 milliards d’euros en 2012 à 800 milliards d’euros. Et pourtant, la pauvreté est toujours là. (…) Nous comptons, selon la Fondation Abbé-Pierre, 300.000 personnes sans domicile fixe. Un chiffre qui a doublé depuis les 140 000 personnes du dernier rapport de l’Insee en 2012. Plus inquiétante encore est la montée du nombre de sans-abri (…) : ils seraient 27 000 de plus.

(D’après la sélection faite dans le Figaro Magazine du 14 janvier 2022)

(*) : iFRAP: fondation pour la recherche sur les administrations et les politiques publiques

 

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