Archive (9 mai 2011)
Sœur Severina Motta est une religieuse canossienne qui a passé plus de 40 ans en Afrique. Elle a vécu une douzaine de ces années au Soudan, où elle en est venue à connaître « sa sainte », sainte Bakhita. Bakhita est la première sainte du Soudan, et elle a acquis une renommée internationale, surtout depuis que Benoît XVI l'a évoquée dans son encyclique « Spe Salvi ».
Elle est également à l'origine de la conversion d'un condamné à mort, dans l'Etat d'Oregon, qui a lancé un projet d'aide aux religieuses canossiennes.
Dans cette interview accordée à l'émission de télévision « Là où Dieu pleure », Sœur Severina évoque sa propre vocation missionnaire et la sainte qui a enseigné aux Soudanais comment triompher des ennemis.
Q : Avez-vous toujours eu le désir d'être une religieuse missionnaire ?
Sœur Severina : J'ai toujours voulu être religieuse, mais pas du tout missionnaire.
Vous vouliez être religieuse ici ?
Je voulais être religieuse en Italie. Au terme d'un très grand combat intérieur, j'ai fini par me rendre, quand j'ai réalisé que c'était vraiment Jésus qui me demandait d'aller parmi les jeunes qui n'ont personne pour prendre soin d'eux.
A quel moment avez-vous dit « Oui, Seigneur, j'irai » ?
A un moment très particulier de la prière dans le noviciat. Dans la chapelle, il y avait un grand crucifix tourné vers des brebis et, sous le tableau, étaient inscrits ces mots : Euntes in Universum Mundum - Allez dans le monde entier. Le doigt semblait pointé sur moi, comme pour me dire que c'était à mon tour d'aller rejoindre les missionnaires. Alors j'ai cessé de résister. Cela a été une expérience très dure mais, je dois dire, très gratifiante.
Et avec du recul, auriez-vous changé quelque chose de votre vie ?
Non, je referais la même chose.