22 juin 2024
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En juin 1964, le Général de Gaulle refuse de participer aux commémorations des opérations de débarquement.
Le 6 juin 1944, la situation de l'Allemagne, est déjà critique.
Le débarquement sera la cerise sur le gâteau des batailles décisives du Front de l’Est déjà menées par l’Union Soviétique
De critique, la situation de l'Allemagne deviendra désespérée.
En juin 1944 les US sont prêts à cueillir un fruit déjà mûr et à imposer leur future hégémonie sur l’Europe de l’Ouest.
En octobre 1963, de Gaulle justifie son refus :
« Eh bien, non ! Ma décision est prise ! La France a été traitée comme un paillasson ! Churchill m'a convoqué d'Alger à Londres, le 4 juin.
Il m'a fait venir dans un train où il avait établi son quartier général, comme un châtelain sonne son maître d'hôtel.
Et il m'a annoncé le débarquement, sans qu'aucune unité française ait été prévue pour y participer.
Nous nous sommes affrontés rudement. Je lui ai reproché de se mettre aux ordres de Roosevelt, au lieu de lui imposer une volonté européenne.
Il m'a crié de toute la force de ses poumons
"De Gaulle, dites-vous bien que quand j'aurai à choisir entre vous et Roosevelt, je préférerai toujours Roosevelt !
[...]
Le débarquement du 6 juin, ç'a été l'affaire des Anglo-Saxons, d'où la France a été exclue.
Ils étaient bien décidés à s'installer en France comme en territoire ennemi !
Comme ils venaient de le faire en Italie et comme ils s'apprêtaient à le faire en Allemagne !
Ils avaient préparé leur AMGOT, qui devait gouverner la France à mesure de l'avance de leurs armées.
Ils avaient imprimé leur fausse monnaie, qui aurait eu cours forcé. Ils se seraient conduits en pays conquis.
C'est exactement ce qui se serait passé si je n'avais pas imposé, oui imposé, mes commissaires de la République, mes préfets, mes sous- préfets, mes comités de libération !
Et vous voudriez que j'aille commémorer leur débarquement, alors qu'il était le prélude à une seconde occupation du pays ?
Non, non, ne comptez pas sur moi !
Je veux bien que les choses se passent gracieusement, mais ma place n'est pas là !
Et puis, ça contribuerait à faire croire que, si nous avons été libérés, nous ne le devons qu'aux Américains.
Ça reviendrait à tenir la Résistance pour nulle et non avenue.
Notre défaitisme naturel n'a que trop tendance à adopter ces vues.
Il ne faut pas y céder ! »
Extraits de "C’était de Gaulle" d’Alain Peyrefitte.
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