Une table et une chaise en bois, un crucifix discret, une scène éclairée à la lueur d’une bougie … Maxime d’Aboville attend son public de dos, à genoux sur un prie-Dieu. Et puis il commence à parler et le curé d’Ambricourt prend vie, au sens propre. Il s’anime, s’inquiète, s’interroge sur sa paroisse, marche et tombe dans la campagne, rend visite à Madame la comtesse qu’il bouscule et apaise, rencontre son voisin le curé de Torcy, consulte un (mauvais) médecin à Lille et meurt d’un cancer de l’estomac en affirmant que "tout est grâce".
Pendant une heure trente, le curé de campagne de Bernanos prend réellement corps : Maxime d’Aboville (nominé aux Molières 2010) l’incarne, et il nous touche. Pas une seconde on ne s’ennuie et pourtant, Dieu sait que le monologue est un exercice difficile, parfois monotone. On se laisse prendre à son regard fiévreux, à sa voix, à sa présence. On passe un excellent moment et on sort en se promettant de (re)lire le texte de Bernanos. A voir et à entendre absolument.
A 10h45 à l'Espace Saint-Martial jusqu'au 31. 19€/13€. Réservations : 06 86 42 03 98. Infos sur le site du Off.
La Provence