Le site Le Rouge et le Noir résume efficacement les réponses de Béatrice Bourges à certaines fausses bonnes idées concernant l'adoption d'enfants par les personnes de même sexe :
1. – « Plusieurs milliers d’enfants sont en attente d’adoption et mieux vaut pour eux être adoptés par un “couple” homosexuel que de rester dans un orphelinat. »
Les chiffres nous disent l’inverse. Il y a en France environ 30 000 couples candidats à l’adoption chaque année pour 5 000 enfants adoptés, parmi lesquels 4 000 en provenance de pays étrangers dont certains refusent toute idée d’homoparentalité : ouvrir l’adoption aux couples homosexuels ferait diminuer encore ce chiffre. Du reste, ces enfants fragiles ont un besoin particulier de retrouver la cellule familiale qui leur fait défaut (un père et une mère) : ce sont eux qui ont besoin d’une famille, et non les couples candidats à l’adoption.
2. – « Le plus important, c’est l’amour. Un “couple” homosexuel peut donner beaucoup d’amour, parfois même plus qu’un couple hétérosexuel. »
La psychanalyste Claude Halmos le dit très clairement : « l’amour ne suffit pas » [2]. Un « couple » homosexuel pourrait naturellement se montrer très aimant : cela ne permettrait pas à l’enfant qu’il élève de se construire, en particulier de se situer comme produit du désir de ses parents, dans un rapport de filiation et dans une généalogie à double lignée, celle du père et de la mère. La construction psychique de l’enfant suppose une triangulation père-mère-enfant à l’origine du complexe d’Œdipe.
3. – « Les études disent qu’il n’y a pas de différence entre les enfants élevés par les “couples” homosexuels et ceux élevés par les couples hétérosexuels. »
Non seulement l’unanimité « des » études est en trompe-l’œil (d’autres chercheurs bien moins médiatisés concluent, à l’inverse, à des troubles psychologiques chez les enfants élevés par des « couples » homosexuels : stress, faible estime de soi, troubles de conduite, échec scolaire), mais de nombreux experts très médiagéniques (comme Charlotte J. Patterson) sont officiellement contestés pour leurs méthodes par l’Université et au-delà (la cour de Floride ne considère plus celle-ci comme un expert valable). Ces méthodes manquent en effet de caractère scientifique et conduisent à des études biaisées : faibles échantillons, sélection des personnes interrogées, absence de comparaison avec les couples hétérosexuels, observation du seul comportement superficiel des enfants, etc. Faute de résultats crédibles et probants, le principe de précaution doit être de mise.
4. – « L’homoparentalité existe de fait : des centaines de milliers d’enfants sont élevés par des “couples” homosexuels. Il faut donc créer un cadre juridique pour les protéger. »
Outre le gonflement des chiffres relatifs à l’homoparentalité de fait (l’A.G.P.L. affirme que 300 000 enfants sont dans ce cas de figure, contre… dix fois moins selon l’Institut national des études démographiques, INED), ce propos ignore la situation réelle de ces « familles » : les enfants élevés par des couples homosexuels sont bien issus d’un père et d’une mère. L’homoparentalité découle en premier lieu de la recomposition familiale, laquelle possède déjà un cadre juridique protecteur (la loi du 4 mars 2002 sur la coparentalité). La procréation médicale assistée réalisée à l’étranger au profit d’une « mère » seule est, en comparaison, un cas marginal, d’ailleurs interdit par la France.
5. – « Les homosexuels sont victimes de discrimination. Ils doivent avoir, comme les hétérosexuels, le droit de se marier et le droit d’avoir des enfants. »
En France, les hommes naissent et demeurent libres et égaux en droit. Les homosexuels ont, comme les hétérosexuels, le droit de se marier à titre individuel. Nulle discrimination n’est alors constituée, dès lors que le mariage ne traduit pas l’amour réciproque d’un individu pour un autre (l’interdiction du mariage entre frères et sœurs ou entre parents et enfants serait alors tout autant discriminante) mais la création d’une cellule familiale visant la procréation. Surtout, le « droit à l’enfant » n’existe pas : cela revient, selon le pédiatre Aldo Naouri, à faire de l’enfant un « objet de consommation ». Pas plus que les couples hétérosexuels infertiles ou inaptes à l’adoption, les « couples » homosexuels ne peuvent faire valoir de droit à l’enfant. Dût-il être reconnu, ce droit créerait une réelle discrimination, entre les enfants cette fois, certains étant arbitrairement privés du développement psychologique normal que seuls permettent un père et une mère.
6. – « Si l’union homosexuelle et l’adoption d’enfants par des “couples” de même sexe sont interdits en France, comment considérer les “couples” homosexuels qui vont se marier ou adopter à l’étranger ? »
La loi est claire : les citoyens français à l’étranger restent soumis au droit français. Un acte de mariage ou d’adoption établi à l’étranger en violation de la loi française ne peut produire aucun effet utile sur le sol français. Le contraire serait choquant : il créerait une discrimination entre citoyens ordinaires et citoyens violant la loi en quittant provisoirement le territoire national.
7. – « Il n’y a pas de différence réelle entre les hommes et les femmes. Le droit à l’adoption pour les “couples” homosexuels est justifié au regard des enseignements de la gender theory et de la queer theory. »
Dans la lignée du propos célèbre de Simone de Beauvoir (« On ne naît pas femme, on le devient »), les théories du genre et queer postulent que le sexe naturel ne doit plus déterminer le sexe social. Réhabilitant toutes les formes de sexualité, ces théories investissent le champ social et visent à en détruire les fondements, perçus comme prescripteurs et oppressants. L’adoption d’enfants par des « couples » homosexuels n’est en ce sens qu’une étape qui précède empiriquement (cela s’est observé en Espagne, en Californie, aux Pays-Bas) l’interdiction des termes de « père » et de « mère », l’interdiction de diffusion de certaines données (par exemple le taux plus élevé de séropositifs parmi les homosexuels), la triparentalité, la polygamie, la réhabilitation de la pédophilie, etc.
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