Nous sommes des chrétiens habitués, estimait Georges Bernanos devant l’inertie de ses contemporains face aux ravages de la modernité et des idoles du moment. Aujourd’hui, nous sommes aussi (car l’un n’empêche pas forcément l’autre) des chrétiens bousculés, retrouvant ainsi la situation « normale » d’une chrétienté qui doit toujours refuser de se laisser séduire et occuper par les mirages du monde.
Les illusions de la modernité tardive ne manquent pas. Au nom de la raison des prétendues Lumières, on déraisonne sans cesse sur la nature même de l’homme en s’emballant dans un constructivisme permanent. De la redéfinition du lien entre mariage et procréation aux expérimentations génétiques en passant par l’avortement ou l’euthanasie, les exemples abondent et peuplent l’actualité de cette déraison en acte qui sait se couvrir des plus beaux et plus généreux motifs qui soient.
Il est dans la vocation du chrétien de résister dès lors que la Création, œuvre de Dieu, est mise en cause et à mal. Il est dans la vocation du chrétien d’élever un « non possumus » quand le monde entend le pousser à adorer les nouvelles idoles du moment, voire le contraindre à mettre son Dieu et sa foi dans sa poche, avec son mouchoir relativiste par-dessus. Il est dans la vocation du chrétien de travailler, à temps et à contretemps, à l’édification d’une société respectueuse de la nature humaine et ordonnée à Jésus-Christ.
la suite ... Rédigé par Philippe Maxence le 11 mars 2004