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13 février 2013 3 13 /02 /février /2013 10:23

 

Lorsque vous jeunez, ne vous montrez pas tristes comme les hypocrites : car ils exténuent leur visage, pour que leurs jeûnes paraissent devant les hommes. En vérité, je vous dis qu’ils ont reçu leur récompense.

Pour toi, quand tu jeûnes, parfume ta tête et lave ton visage ;

Afin que tu n’apparaisses pas aux hommes jeunant, mais à ton Père qui est

présent à ce qui est secret ; et ton Père, qui voit dans le secret, te le rendra.

Saint Matthieu, VI.- 16

 

Après l'aumône et la prière, c'est du jeûne qu'il est parlé. Lui aussi doit s'accomplir devant Dieu, non devant les hommes.

Comme dans les deux exemples précédents, Notre-Seigneur commence par la critique des pharisiens, par l'indication de ce que ses disciples doivent éviter. Quand vous jeûnez, dit-il : le jeûne n'est donc ni supprimé, ni blâmé. Quand vous jeûnez, n'affectez pas la tristesse ; nous dirions aujourd'hui : ne montrez pas des mines de carême. Il n'est pas de recommandation plus opportune. Mortifier le corps, c'est l'irriter, et irrité, il se venge. Les heures de mortification sont toujours redoutables pour la charité. Chez la plupart, ce sont des heures de tristesse et de tension maussade.

Nous souffrons, et notre humeur s'en ressent ; et le prochain se ressent de notre humeur ; et le diable, qui sait bien notre tempérament, il profite de ces conditions pour nous persuader que tout est devenu intolérable. Nous sommes comme des hommes à qui l'on aurait arraché l'épiderme, et que tout contact fait tressaillir.

Or, à ce résultat naturel du jeûne, les hypocrites, c'est-à-dire les pharisiens, ajoutaient encore un calcul. Le jour du jeûne de dévotion, ils se présentaient en public avec un air sombre et abattu, la chevelure inculte, le visage malpropre et exténué : exterminant faciès suas. Tout le monde se trouvait averti, à de telles enseignes, qu'ils étaient de grands mortifiés. En vérité, dit le Seigneur, je vous le déclare, ils ont leur récompense : le regard et l'attention des hommes.

Mais voici la livrée du jeûne chrétien : c'est de n'en avoir pas.

Ce jour-là aura la physionomie de tous les jours. Si vous avez l'habitude des parfums, comme tout Oriental soigneux, vous en userez comme de coutume ; vous parfumerez votre tête et laverez votre rasage. On ne s'apercevra aucunement de votre acte de dévotion. Le seul à le savoir, ce sera votre Père, qui est dans le

sanctuaire du ciel, qui est dans le mystère et au centre de votre âme, là où va le chercher votre prière. Et votre Père, qui voit dans le secret, vous récompensera. Il sera votre débiteur, puisque vous n'aurez travaillé que pour lui. 

Dom Delatte 

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