Extrait du Permanences n°462
Le temps est laissé au temps. La Mère et le fils se retrouvent dans un dernier adieu. Cette scène dite de la Pieta, imaginée par les artistes chrétiens, signifie l’union de Jésus et de la Vierge dans le Rédemption du Monde. Au seuil de la Basilique Saint Pierre de Rome, la Pieta de Michel-Ange met immédiatement le fidèle en face de la suprême réalité de la mort et de l’amour. « Oh ! Mort où es ta victoire ? » .
A 24 ans, le grand Michel-Ange nous livre une représentation étonnante où le spirituel et l’artistique se mêlent étroitement. Le groupe du fils et de la Mère est exécuté avec une virtuosité qui nous surprend encore. Aucune hésitation dans l’exécution. La main de l’artiste pressent la pierre, ce marbre qu’il a choisi lui-même à Carrare, ce marbre amoureusement poli libère une des images les plus authentique du Mystère chrétien. Et pourtant, une difficulté s’ impose à l’artiste : adapter le corps du Christ allongé à la forme de la Vierge assise. Mais Michel-Ange connaît son métier. Si nous regardons bien, la Vierge est beaucoup plus grande que le Christ. Sans ce subterfuge l’œuvre aurait été visuellement loupée. Très vite ce qui frappe, c’est l’abandon du corps du Christ sans aucune rigidité qui repose en paix avant la Résurrection. la suite