Tel est le constat que dresse le professeur Israël Nisand, chef du pôle gynécologie obstétrique du CHU de Strasbourg :
"On observe chez les adolescents une sexualité de plus en plus «trash», violente, et une consommation addictive de pornographie très précoce. Certains enfants de 9-10 ans regardent de la pornographie trois heures par jour. Le sociologue Richard Poulin, professeur à l’université d’Ottawa que je cite dans mon ouvrage Et si on parlait de sexe à nos ados ? (1), montre le lien très net qui existe entre la date du premier rapport sexuel, certaines pratiques (utilisation d’objets, sodomie) et la consommation de pornographie. Celle-ci donne une image dégradée et méprisante de la femme.
Les garçons disent qu’ils regardent des films pornos pour savoir ce que les « meufs » aiment. Ce que la pornographie montre, c’est que lorsque les femmes disent « non », elles veulent dire « oui ».Ces documents fixent des normes, et construisent la sexualité des jeunes autour de l’idée qu’on peut forcer les femmes, puisque finalement, elles aimeront ça.
Cette situation me pousse à poser une question citoyenne : qu’en sera-t-il des rapports hommes-femmes dans l’avenir ? C’est une véritable incitation aux viols (...) il faut savoir que les « tendances » actuelles de la pornographie s’attaquent aux derniers tabous que sont la zoophilie, mais aussi le viol et l’inceste.