Quatre associations* françaises, réunies sous le label européen Un de nous, dénoncent la manière dont le destin des embryons humains congelés vient d’être scellé à l’issue d’un vote bloqué à l’Assemblée nationale, en catimini et sans débat. Un de nous a rassemblé en quelques semaines plus de 765 000 signatures de citoyens européens, dont 67 000 en France, pour protéger l’embryon humain. Face à la levée de l’interdiction de la recherche sur l’embryon humain en France, cette initiative citoyenne est aujourd’hui le recours urgent pour stopper les financements européens de ces recherches.
Loin d’être un sujet purement scientifique et technique, la recherche sur l’embryon humain est avant tout un sujet éthique et éminemment politique. Cette loi bouleverse un principe fondamental de notre société qui protège l’embryon humain au nom de l’intégrité et de la non-marchandisation du corps humain. De plus elle est scientifiquement injustifiable : des avancées majeures confirment l’inutilité de la recherche sur l’embryon. Au-delà des cellules souches adultes et de sang de cordon qui permettent déjà de soigner, les cellules reprogrammées dites iPS** sont très prometteuses. En particulier, après l’annonce du gouvernement japonais au printemps dernier d’un investissement massif sur les cellules reprogrammées, des essais cliniques seront autorisés mi-juillet. Alors que la communauté scientifique internationale concentre aujourd’hui ses efforts humains et financiers sur ces nouvelles techniques éthiques et efficaces, comment comprendre que la France persiste dans une voie qui va non seulement à l’encontre de l’éthique et du bien commun, mais également à contresens des évolutions scientifiques ?