Représentations au bénéfice de la Fondation Espérance Banlieues: au théâtre Montansier (Versailles),le 29 mai à 16h au théâtre Saint Léon (Paris 15e),le 7 juin à 20h Paris, 1922 : Le Prince Mikhail Alexandrovitch Ouratief et son épouse
» suite
Extrait d'un entretien avec le réalisateur Alain Giraudie...
"La psychanalyse m’a beaucoup appris sur moi-même."
Comme dans L’inconnu du lac, vos scènes de sexe sont très crues. Ici, on voit Léo faire une sodomie à un vieil homme. Est-ce une volonté de choquer ou l’expression d’un naturalisme brut ?
(réflexion) Je ne me pose pas la question… Je me demande simplement si je vais jusque là ou pas. Il y a le moment où j’écris la scène et celui où je décide de la filmer. Tout est question de distance, de durée, de chorégraphie des corps… Quand j’ai écrit la séance de sodomie, ou de suicide assisté comme certains la définissent, j’ai longuement hésité à la mettre en image et à aller jusqu’à la pénétration. J’ai décidé de me lancer parce que, pendant longtemps, j’ai évité par paresse, flemme ou peur, la question du sexe et de sa représentation à l’écran. C’est compliqué, vous savez, de trouver la bonne distance et les comédiens qui acceptent de se jeter à l’eau…
Si je comprends bien, vous vous mettez à nu à travers la nudité de vos personnages…
Oui… Et là, c’est mon film le plus intime. Je cherche à explorer des territoires nouveaux. Le sexe et l’intimité en font partie. (Brève réflexion) Les choses les plus nouvelles que je trouve sont celles qui sont enfouies au fond de moi-même. La psychanalyse m’a beaucoup appris sur moi-même. J’y suis venu très tard mais et ça m’a fait découvrir tout un monde. C’est tout con quand même : le sexe représente une part si importante de la vie.
Un film qui a toutes ses chances pour les palmes...