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7 novembre 2010 7 07 /11 /novembre /2010 09:54

 

Réflexion de Jean Sévillia

L’écrivain russe n’a pas toujours été compris en Occident. En résistant au communisme, puis en pourfendant aussi le consumérisme libéral, ce prophète luttait contre toutes les formes de déracinement.

Quand il est mort, le 3 août 2008, sa disparition a suscité une émotion bien discrète. Hors le président du conseil général de la Vendée, Philippe de Villiers, aucun représentant de la France officielle ne se rendra à Moscou pour ses obsèques : à Paris, Alexandre Soljenitsyne n’était plus à la mode.

Quel contraste avec sa gloire des années 60, quand ses romans le menaient au prix Nobel de littérature ! Deux livres remettent aujourd’hui en perspective la vie et l’œuvre de Soljenitsyne. Tout juste parue, la biographie de Lioudmila Saraskina, une historienne russe de la littérature, est un ouvrage exhaustif, fourmillant de détails inédits, puisque l’auteur a eu accès aux archives de l’écrivain (1). Ceux qui estiment que trop de détails tue l’intérêt trouveront leur bonheur avec le livre de Véronique Hallereau, une Française qui a enseigné en Russie. Son essai, publié au printemps dernier, constitue un portrait intellectuel et littéraire de Soljenitsyne (2).

Né en 1918 dans le Caucase, orphelin d’un père qui était un modeste paysan, le futur romancier est baptisé, mais il sera membre des jeunesses communistes, comme le voulait la société soviétique. A Rostov-sur-le-Don, après le lycée, il effectue des études supérieures en mathématiques et en physique, y ajoutant une formation en histoire, en littérature et en philosophie. En 1941, lors de l’attaque allemande contre l’URSS, il est mobilisé comme simple soldat, mais accédera au grade de capitaine. En 1945, son existence bascule : après avoir critiqué Staline dans une lettre, il est arrêté et condamné à huit ans de travaux forcés. Ayant purgé sa peine en 1953, il subit ensuite la relégation au Kazakhstan, où il se bat victorieusement contre un cancer.

Réhabilité à la faveur de la déstalinisation de 1956, il revient en Russie. En 1962, avec l’aval de Khrouchtchev, il publie Une journée d’Ivan Denissovitch, une glaçante description de la condition d’un prisonnier du goulag. En 1964, cependant, Brejnev, un dur du comité central, accède au pouvoir suprême : l’activité littéraire de Soljenitsyne se déroulera désormais sous surveillance. En 1965, une partie de ses archives est saisie par le KGB. En 1967, il proteste contre la censure dans un message adressé au Congrès des écrivains. En 1968, c’est à l’étranger qu’il fait paraître Le Premier Cercle et Le Pavillon des cancéreux. Exclu de l’Union des écrivains soviétiques, interdit de publication, il reçoit le prix Nobel de littérature en 1970, mais devra attendre quatre ans pour qu’il lui soit remis.

En 1973, il précipite la parution de L’Archipel du goulag, en russe, à Paris, après l’assassinat par la police de la dactylo qui détenait une copie du manuscrit. Traduit et publié à partir de 1974 en Occident, le livre déclenche un choc, car il met au jour ce que les anticommunistes seuls osaient rappeler : l’emprise du système concentrationnaire sur l’univers soviétique. Aux yeux d’une bonne part de la gauche française, Soljenitsyne devient suspect. En 1975, L’Unité, hebdomadaire du Parti socialiste, raille son «côté douteux de moujik des légendes». Cette même année, Pivot lui consacre une émission spéciale d’« Apostrophes », au moment où Phnom Penh et Saïgon sont sur le point de tomber. Parce qu’il prédit un goulag indochinois, l’écrivain est accusé d’obsession anticommuniste. C’est à lui, on le sait, que l’histoire a tragiquement donné raison…

En 1974, il a été expulsé d’URSS et déchu de sa citoyenneté. Vingt années d’exil l’attendent : Allemagne, Suisse, Etats-Unis. Installé dans le Vermont, il poursuit son œuvre littéraire. Mais il se fait de nouveaux ennemis, et pas pour les mêmes raisons. C’est que, dans ses interventions publiques – relire son prodigieux Discours de Harvard (1978) -, Soljenitsyne stigmatise le matérialisme, le relativisme et le refus de la transcendance qui caractérisent l’époque. Refusant le communisme comme le consumérisme, ce prophète se fait le défenseur des droits de l’âme.

En 1991, perestroïka oblige, Gorbatchev lui restitue sa citoyenneté. En 1993, en Vendée, l’écrivain prononce un discours historique où il s’interroge sur la logique totalitaire qui est en germe dans toutes les révolutions. Il rencontre Jean-Paul II, avec qui il a beaucoup en commun. En 1994, enfin, il rentre en Russie, voyageant de l’est à l’ouest, en hommage aux victimes du goulag, ses frères. Retiré près de Moscou, il se consacre à l’écriture, achevant notamment La Roue rouge, cette immense fresque sur la révolution russe qu’il avait commencée à la fin des années 30 : cinquante ans de travail. En 2006 débute la publication de ses œuvres complètes en 30 volumes. En 2008, il est enterré au monastère de Donskoï, à quelques kilomètres de la capitale russe.

Comparable à Balzac pour l’ampleur de l’œuvre et à Dostoïevski pour l’inspiration spirituelle, Soljenitsyne est d’abord un immense écrivain. Un chrétien hanté par la course folle du monde moderne, ensuite, et un patriote russe, aussi, avide de voir son pays renaître après les épreuves du XXe siècle.

Il était, enfin, un combattant. «Alexandre Soljenitsyne n’a pas eu une vie, mais un destin», résume Véronique Hallereau. Dans sa biographie, Lioudmila Saraskina raconte que les fils de l’écrivain, interrogés sur ce qu’ils souhaitaient que leurs propres enfants retiennent de leur grand-père, signalaient «sa conviction que le destin d’un homme ne dépend ni des circonstances, ni du hasard, ni de la fatalité, mais au premier chef de son propre caractère». Alexandre Soljenitsyne, ou l’école du courage.

(1) Alexandre Soljenitsyne, de Lioudmila Saraskina, traduit du russe par Marilyne Fellous, Fayard.

(2) Soljenitsyne, un destin, de Véronique Hallereau, L’œuvre éditions.

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5 novembre 2010 5 05 /11 /novembre /2010 21:59
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4 novembre 2010 4 04 /11 /novembre /2010 22:50

 

... à la doctrine sociale de l'Eglise

Benoît XVI a adressé un message au Cardinal Peter Turkson, Président du Conseil pontifical Justice et Paix, qui tient son assemblée plénière sur la réception de l'encyclique Caritas in Veritate. Le Pape rappelle l'urgence d'une

D"formation du laïcat catholique à la doctrine sociale de l'EgliseLes fidèles...doivent s'engager à favoriser une vie sociale équilibrée et respectueuse de la légitime autonomie des réalités terrestres. Il est fondamental que la doctrine sociale soit comprise dans le cadre du patrimoine théologique, qu'elle soit enracinée dans la dignité transcendante de l'homme, dans la défense de la vie à tout stade et dans la liberté religieuse... Il convient donc de préparer les laïcs à gérer le bien public, en particulier dans les domaines complexes tel le monde de la politique".

Michel Janva  sur lesalonbeige 

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4 novembre 2010 4 04 /11 /novembre /2010 20:53

 

      Pour la France, en route avec Marie

En ce 1er dimanche de l’Avent

28 novembre 2010  

Messe à 11H30

A l’église St Christophe de Javel

28, rue de la convention 75015 Paris

Suivie d’un pique-nique partagé

 Marche-prière de 14h à 16h30

de St Christophe à la chapelle de la médaille miraculeuse,

140 rue du bac 75007 Paris

avec les mystères du Rosaire

 Le Rosaire Vivant pour la France

rosaire.vivant@gmail.com 

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2 novembre 2010 2 02 /11 /novembre /2010 20:34

 

Les leaders du mouvement pour l’euthanasie n’accordent pas de prix à la vie

L’Alliance pour les Droits de la vie dénonce l’orchestration opérée par le lobby de l’euthanasie pour légaliser l’euthanasie, en France et lancera le mardi 2 novembre un Appel au monde politique sur ce sujet. Une nouvelle fusée à trois étages est aujourd’hui lancée par les partisans de l’euthanasie :

  • Un sondage habile : il joue sur la confusion des esprits pour la définition de l’euthanasie, car ce que les Français refusent, c’est l’acharnement thérapeutique et les souffrances inutiles ;
  • Une récupération indécente du jour dédié à la commémoration des défunts, le 2 novembre, jour de silence et de pudeur pour les familles endeuillées,
  • Une Nième offensive législative avec la proposition de loi socialiste visant à légaliser l’euthanasie en France qui sera débattue au Sénat le 16 novembre prochain.

Le docteur Xavier Mirabel dénonce :

"Le texte de la proposition de loi socialiste doit être décrypté avec attention car il utilise des formulations habiles, propres à attraper les indécis."

  1. Le texte ne parle pas d’euthanasie, mais d’ «aide active à mourir» ;c’est une dissimulation de la réalité de l’acte qui consiste à mettre fin aux jours d’une personne malade ou dépendante et désespérée ;
  2. On prétend promouvoir «une loi visant non pas à dépénaliser purement et simplement l’euthanasie mais à reconnaître une exception d’euthanasiestrictement encadrée par le code de la santé publique.» Or, en entrouvrant la porte à l’euthanasie, c’est bien «le droit de choisir sa mort» qu’on veut imposer. Quand on les pousse dans leur retranchement, on découvre que les leaders du mouvement pour l’euthanasie n’accordent pas de prix à la vie d’une personne handicapée ou dépendante. Ils n’hésitent pas non plus à avancer des raisons économiques à la société de l’euthanasie qu’ils désirent instaurer.
  3. L’euthanasie envisagée pourra être administrée à «toute personne majeure, en phase avancée ou terminale d’une affection accidentelle ou pathologique grave et incurable, infligeant une souffrance physique ou psychique qui ne peut être apaisée et qu’elle juge insupportable.» Cela signifie que cette euthanasie ne se limiterait pas à des personnes en fin de vie, mais à toute personne gravement malade ou dépendante, et qu’il suffirait qu’elle se considère comme endurant une souffrance psychique insupportable… L’Alliance dénonce ici le suicide assisté, sans véritable encadrement, quelles que soient les précautions oratoires utilisées.
  4. L’exposé des motifs du texte valorise des exemples étrangers qui, en réalité, n’ont pas fait leur preuve. Au Pays-Bas, en Belgique et en Suisse, les scandales et dérives se multiplient : euthanasie des mineurs, développement de l’euthanasie clandestine en marge de la loi, mises en garde de l’ONU contre ces outrances, et même émigration de certaines personnes âgées dans des pays limitrophes (en Allemagne notamment) qui craignent pour leur existence.

Par son service d’écoute www.sosfindevie.org l’Alliance constate qu’il y a un grand malentendu : beaucoup de Français imaginent que la seule façon d’échapper à l’acharnement thérapeutique, c’est l’euthanasie. La vraie réponse à leur peur se situe dans le développement d’un accompagnement de fin de vie qui soit respectueux de la dignité des personnes devenues vulnérables, jusqu’au terme naturel de leur vie. C’est le sens de l’Appel qu’elle lancera demain, 2 novembre au monde politique.

Michel Janva  ICI 


Retrouvez les chroniques radio du Dr Mirabel  ICI

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2 novembre 2010 2 02 /11 /novembre /2010 20:34

 

Les soins palliatifs : une alternative au meurtre de l'euthanasie

Tandis qu'un sondage tente de remettre l'euthanasie au coeur du débat politique (une proposition de loi a été déposée en même temps au Sénat et qui sera discutée le 16 novembre), profitant de façon morbide du moment où l'on va fleurir la tombe de ses ancêtres, un documentaire apporte un témoignage intéressant sur les soins palliatifs.

L'histoire est celle d'un fils qui accompagne son père en fin de vie. Ce dernier lui fait promettre de mettre fin à ses jours au moment où il le lui demandera. Ce à quoi son fils est disposé. Son père est aux soins palliatifs de la maison médicale Jeanne Garnier dans le XVe arrondissement de Paris. Jamais il ne lui demandera de le tuer. Et pour cause. Ce documentaire est à voir en avant-première mercredi 3 novembre à 20 heures.

Michel Janva ICI

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1 novembre 2010 1 01 /11 /novembre /2010 18:28

 

« Oh ! Il ne s’agit pas d’opposer l’Eglise visible à l’Eglise invisible ; L’Eglise visible, que voulez-vous, ce n’est pas seulement la hiérarchie ecclésiastique, c’est vous, c’est moi, elle n’est donc pas toujours agréable à regarder de près… C’est bien joli de dire : « J’aimerai mieux voir autre chose que ce que je vois. » Oh ! bien sûr, si tout le monde était le chef-d’œuvre d’un architecte soucieux de symétrie, ou d’un professeur de logique, d’un Dieu déiste, en un mot, l’Eglise offrirait le spectacle de la perfection, de l’ordre, la sainteté y serait le premier privilège du commandement…Allons ! vous voudriez d’une Eglise telle que celle-ci ? Vous vous y sentiriez à l’aise ? Laissez-moi rire, loin de vous sentir à l’aise, vous resteriez au seuil de cette congrégation de surhommes, tournant votre casquette entre les mains, comme un pauvre clochard à la porte du Ritz ou du Claridge. L’Eglise est une maison de famille, une maison paternelle, et il y a toujours du désordre dans ces maisons-là , les chaises ont parfois un pied de moins, les tables sont tachées d’encre, et les pots de confiture se vident tout seuls dans les armoires, je connais ça, j’ai l’expérience..
La maison de Dieu est une maison d’hommes et non de surhommes….Les saints pas davantage ( des surhommes ) , ou moins encore, puisqu’ils sont plus humains que les humains…C’est la sainteté, ce sont les saints qui maintiennent cette vie intérieure sans laquelle l’humanité se dégradera jusqu’à périr…Oh ! sans doute, on pourrait croire que ce n’est plus l’heure des saints… Mais comme je l’écrivais jadis, l’heure des saints vient toujours. »

Georges Bernanos, "Nos amis les saints", in "La liberté, pour quoi faire ?"   


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1 novembre 2010 1 01 /11 /novembre /2010 10:23

 

 

http://www.lopenspacematuer.com/

 

« Je suis charrette », « Faut améliorer les marges », « Remplis la time sheet »… Si ces expressions vous sont familières, vous intriguent, ou vous énervent, le livre d’Alexandre Des Isnards et Thomas Zuber, est fait pour vous. Des situations effarantes, des cadres maltraités, essorés, négligés : le diagnostic de ces deux consultants sur le monde de l’entreprise est sans appel. À savoir : « les cadres, comme le nouveau modèle de management, vont mal, et ça ne fait que commencer. »


En parcourant la trentaine de « nouvelles » basées sur des témoignages de cadres qui constituent le livre, vous aurez de fortes chances de rencontrer un « profil » qui vous ressemble ou que vous côtoyez. Un cadre qui donne tout pour son entreprise, qui attend une reconnaissance qui ne vient pas ; ou celui qui, à peine quelques mois plus tard, s’est rendu compte qu’il s’impliquait trop dans son travail au détriment de sa vie privée et de son équilibre, et décide donc de chercher une porte de sortie.
Si ces histoires peuvent paraître décourageantes au premier degré, elles donnent aussi l’occasion de sourire souvent, grâce au détachement narratif, un second degré utilisé avec pertinence. Ce même détachement qui permet de tenir au bureau. Pour les moins avertis, un glossaire explique tous les termes barbares qui viennent peupler le nouveau discours managerial : Wording, propale, implémenter…

Certes l’ouvrage fourmille d’exemples, mais il manque cruellement de conseils. Que faire quand vous êtes progressivement mis au placard et que ce n’est jamais officialisé ? Quand votre manager vous met une pression intenable ? Ou encore lorsque votre équipe vous désavoue ? Vous ne trouverez pas dans cet ouvrage de solutions à vos impasses professionnelles. Mais il vous permettra peut-être de savoir ce qu’il ne faut pas faire, à défaut de savoir vraiment ce qu’il faut faire.

 

P.S. :

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1 novembre 2010 1 01 /11 /novembre /2010 10:17

 

VOD
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KTO MAGAZINE
Jeanne Barbey : la maladie, source créatrice
Diffusé le 13/02/2006 / Durée 52 mn

 

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31 octobre 2010 7 31 /10 /octobre /2010 15:16
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31 octobre 2010 7 31 /10 /octobre /2010 14:52

 

http://www.tetesaclaques.tv/halloween_vid31

 

Halloween Halloween
405 703 votes
Halloween 2 Halloween 2
147 379 votes
Halloween 3 Halloween 3
36 200 votes

 

 

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30 octobre 2010 6 30 /10 /octobre /2010 19:44

 

ce dimanche 31 octobre sur ARTE

A NE PAS MANQUER !

dimanche 31 octobre à 20:40

Rediffusions 05.11.2010 à 01:20
 (Royaume Uni , 1958, 83mn)

D'après Arthur Conan Doyle, un joyau fantastique de la Hammer signé Terence Fisher, maître de l'horreur gothique.

La légende veut que le débauché sir Hugo Baskerville ait été égorgé par un "chien de l'enfer" après s'être livré à une orgie et avoir poignardé une jeune paysanne. Depuis, tous les Baskerville meurent tragiquement, attaqués par cet animal maléfique. La dernière victime est sir Charles, découvert mort sur la lande, le visage pétrifié de terreur. Telle est l'histoire que le docteur Mortimer raconte à Sherlock Holmes, qui accepte d'assurer la protection du dernier héritier des Baskerville, sir Henry, tout juste rentré d'Afrique du Sud...

À la fin des années 50, Terence Fisher, metteur en scène déjà aguerri, tourne coup sur coup quatre chefs-d'oeuvre fantastiques, dont deux avec Christopher Lee, Le cauchemar de Dracula et Le chien des Baskerville. Sa relecture gothique et flamboyante de classiques de l'horreur fera un malheur et ouvrira la voie à tout un pan du cinéma fantastique.

http://www.arte.tv/fr/programmes/242,date=31/10/2010.html

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30 octobre 2010 6 30 /10 /octobre /2010 09:08

 

encore en kiosque en octobre ...

 

http://www.pays-du-nord.fr/

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29 octobre 2010 5 29 /10 /octobre /2010 21:39

 

Alors que certains militent pour ouvrir des salles de shoot, Valeurs actuelles fait un reportage sur l'association Saint Jean Espérance, liée à la Communauté St Jean, qui accueille des drogués :

 

B"Depuis 1987, les frères de Saint-Jean ont accueilli dans cet ancien orphelinat près de 1 200 jeunes drogués en période de sevrage psychologique. [...] Coupée de la ville et de ses attraits consuméristes, la dizaine de pensionnaires qui occupe les lieux – un bâtiment d’un étage tout en longueur, flanqué d’une ferme, d’une chapelle et d’un modeste prieuré – vit au rythme du travail et de la prière. «Il s’agit ici de reconstruire sa tête et son coeur tout autant que son corps», explique frère Ambroise. [...]

«Ceux qui viennent frapper à notre porte ont touché le fond», dit frère Ambroise. Qu’ils soient de la campagne ou de la ville, d’un milieu huppé ou populaire, la plupart ont commencé la drogue très jeunes [...]. Sevrages physiques à répétition, cures dans des centres à peine clos où certains passent du cannabis à la cocaïne, séjours en hôpital psychiatrique… Ils ont tout essayé, souvent plusieurs fois, avant d’échoir plus ou moins par hasard aux Besses ou à la Bretèche, l’autre maison des frères, située près d’Angers. 

EDès son arrivée, le nouveau venu est confié à un pensionnaire plus ancien : son “ange gardien”, avec qui il fait chambre commune. L’un et l’autre vont s’épauler lors des moments de tentation qui sont inévitables, et souvent constructeurs. Ils vont aussi découvrir qu’ils ne sont pas seuls à souffrir. L’important est de rompre leur solitude. [...] «C’est un peu comme au bac, plaisante frère Ambroise : on a 80 % de réussite dans la mesure où le jeune reste jusqu’au bout.» Jusqu’au bout, c’est-à-dire dix-huit à vingt-quatre mois en moyenne. [...] Sans être dure, la vie à Saint-Jean Espérance est austère. Et très régulière : lever à 6 h 30, travail de 8 h 30 à 17 h 30, coupé par le repas pris à la même table. Extinction des feux à 22 heures. Peu de temps libre seul. Pas de télévision, mais un film par semaine. Et encore, ce sont les frères qui le choisissent. Pas de téléphone personnel. Pas de musique en dehors de celles autorisées. Pas d’alcool, bien sûr. Pas de filles. Les cheveux ni trop longs ni trop courts. Pas plus de dix cigarettes par jour [...]"

Michel Janva

Posté le 28 octobre 2010 à 17h00 | Lien permanent | Commentaires (5)

 Emission de Direct 8 sur veille-education.org

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28 octobre 2010 4 28 /10 /octobre /2010 19:54

Pourquoi voit-on Frédéric Lenoir

à tout bout de champs à la télé ?

Une réponse ...

 



Bernard Sesboüé


Lethielleux/DDB 190 p, 13 €

commander ce livre sur www.laprocure.com 


L'avis de La Croix 
Petite catéchèse sur la divinité du Christ


Le livre de Frédéric Lenoir, « Comment Jésus est devenu Dieu » (Fayard), est contestable du point de vue de la foi chrétienne, mais déjà du point de vue de l’histoire où il prétend se tenir


Le succès que connaît le livre de Frédéric Lenoir Comment Jésus est devenu Dieu (lire La Croix du 20 mai) a de quoi surprendre, mais aussi de quoi inquiéter. Certes, c’est un livre qui a du style, et le portrait qu’il dessine de Jésus est séduisant. Rien de vulgaire dans son propos. Bernard Sesboüé, le théologien jésuite bien connu, ne fait aucune difficulté à reconnaître ses qualités : il juge l’ouvrage « intelligent, bien informé et bienveillant, pour tout dire sérieux ». S’il en est ainsi, pourquoi vouloir lui « répondre » ? Parce que ni l’historien ni le croyant n’y trouve son compte et ne peut signer sans réserve le portrait qu’il présente de Jésus.

Rappelons la thèse de Frédéric Lenoir. Elle se résume selon Bernard Sesboüé en une phrase : les premiers chrétiens n’auraient pas confessé la divinité de Jésus. Celle-ci serait une invention tardive, la foi des premiers témoins se ramenant pour l’essentiel aux deux propositions suivantes : « 1. Jésus est un homme qui entretient un rapport particulier avec Dieu, et joue un rôle salvifique comme médiateur entre Dieu et les hommes, sans être lui-même Dieu ; 2. Jésus est mort et ressuscité, et il continue à être présent aux hommes de manière invisible. » Ces deux affirmations réduisent singulièrement la figure du Christ et portent un coup mortel à la foi chrétienne.

Selon la thèse de Frédéric Lenoir, en effet, Jésus n’est pas Dieu, mais il l’est « devenu » au fil de l’histoire, ou, comme s’exprime déjà Pierre dans les Actes, il a été « fait » Seigneur. Les premiers chrétiens parleront de sa divinité en l’exprimant tout au plus dans la catégorie de l’« adoption ». Si Jésus est devenu « Dieu », au sens fort du titre, c’est par l’effet conjugué des conciles et des empereurs romains. Or, cette thèse ne résiste pas à un examen sérieux. Contrairement à ce que prétend Frédéric Lenoir, on n’a pas attendu les conciles, notamment celui de Chalcédoine (451), pour confesser la divinité de Jésus.Dès le Nouveau Testament, la foi en la « divinité » de Jésus est fermement attestée, et les deux siècles suivants sont en parfaite continuité avec elle. Si, aux IVe et Ve siècles, la « divinité » de Jésus revient dans le débat, c’est le signe, pour Frédéric Lenoir, que la question de son identité divine était loin d’être claire. En réalité, souligne Bernard Sesboüé, la nouveauté n’est pas dans la foi, mais dans le langage. C’est un problème d’inculturation du christianisme en milieu grec. Et l’intervention du pouvoir politique n’est pas d’ordre dogmatique – c’était l’affaire des évêques – mais d’ordre politique, l’unité de foi devant assurer l’unité de l’empire.

Cette « petite catéchèse », venant d’un théologien et historien du dogme, s’imposait, car ce qui est en jeu dans ce débat, ce n’est pas seulement un conflit d’interprétation sur tel ou tel détail historique, même si le désaccord avec Frédéric Lenoir se situe aussi à ce niveau. Plus grave, il y va du fondement même de la foi. Bernard Sesboüé, dont on pourra relire par ailleurs son livre magistral : Jésus-Christ dans la tradition de l’Église (Desclée), écrit : « Je me suis senti poussé à écrire ce livre, parce que j’ai l’intime conviction que dans la thèse proposée par Frédéric Lenoir il y va en fait du tout du christianisme… » Il précise encore : « Tout cela correspond à un enjeu capital où il y va du cœur de la foi… La divinité du Christ au sein du mystère trinitaire est l’article qui fait tenir ou tomber la foi chrétienne. » MARCEL NEUSCH 
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27 octobre 2010 3 27 /10 /octobre /2010 16:18

 

Les nouveaux prix Nobel d'économie, économiquement incorrects

De Jacques Garello :

N"Quelques heures après l’annonce du décès de Maurice Allais, l’Académie de Suède communiquait le nom des trois économistes qui se partagent le prix Nobel d’Economie 2010 : Peter Diamond, Dale Mortensen, tous deux universitaires américains et Christopher Pissarides, de la London School of Economics. Les membres du jury ont justifié ainsi leur choix : "Pourquoi y a-t-il autant de gens sans travail alors qu'au même moment il y a de nombreuses offres d'emploi ? Comment la politique économique influence-t-elle le chômage ? Les lauréats de cette année ont développé une théorie qui peut être utilisée pour répondre à ces questions». [...]

Certaines phrases sont d’un politiquement incorrect à faire frémir nos leaders syndicaux et nos hommes d’Etat : "plus les allocations chômage sont importantes, plus le taux de chômage est élevé et la durée de recherche est longue". Voilà des propos qui peuvent facilement passer pour ultra-libéraux en France. Les penseurs du Monde, d’Alternative Economique et Marianne s’en sont étouffés de colère [...] Il n’en demeure pas moins qu’avec clarté et rigueur ces économistes ont établi que les interventions politiques sur le marché du travail sont catastrophiques, quelles que soient les formes qu’elles prennent : indemnités de chômage, salaires minimums, réglementations (notamment en ce qui concerne les conditions d’embauche et de licenciement).

L’explication est aussi simple que classique : il n’existe pas «un» marché du travail, mais autant de marchés du travail qu’il y a d’activités et d’entreprises. Ce qui est nécessaire c’est qu’il y ait rencontre, «appariement» entre employeurs et candidats à l’emploi. Cela suppose une adaptation, des qualifications multiples, et une grande flexibilité qui permet de passer d’un emploi à l’autre, puisque la vie économique elle-même est changement permanent. Il y a donc une double recherche de l’emploi, de la part de l’employeur et de celle du chômeur. [...]

La politique suivie par les Allemands a été dans le bon sens en rendant au marché du travail toute sa souplesse. Les trois lois Hart votées sous le mandat du chancelier Schröder ont rendu au contrat de travail toute sa souplesse, permettant aux travailleurs de changer de travail, et aux entreprises de changer de travailleurs. Tout le monde y a trouvé son compte et les succès de l’Allemagne à l’exportation s’expliquent par la qualité d’une main d’œuvre correspondant exactement à ce qu’il faut pour attirer une clientèle étrangère. L’appariement a pu se faire. Ces exemples et ces démonstrations devraient recevoir l’adhésion de tous ceux qui veulent sincèrement réduire le chômage en revenant aux lois fondamentales de l’économie, c'est-à-dire du comportement humain. Mais hélas on est encore persuadé que la lutte contre le chômage est l’affaire du gouvernement !"

lu ici
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27 octobre 2010 3 27 /10 /octobre /2010 08:22

 

Greve

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27 octobre 2010 3 27 /10 /octobre /2010 07:53

Marseille-poubelle

Marseille

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25 octobre 2010 1 25 /10 /octobre /2010 18:06

 

      Léon Harmel, apôtre de la Doctrine sociale

 

Guy Lehideux et Dominique BarImage

 

 

Vie d’un père de famille, actif et contemplatif, qui sera peut-être un jour le saint patron des patrons ! On y découvre l’origine 

des allocations familiales et du syndicalisme chrétien. Et l’on se prend à vouloir imiter Léon Harmel, dans son désir de réconcilier foi et travail. Au moment du bicentenaire de la naissance de Léon XIII, cette Bande Dessinée pousse à approfondir la Doctrine Sociale de l’Eglise !  

Préface du cardinal Vingt Trois, Archevêque de Paris, Président de la Conférence des Evêques de France. 

 

Télécharger le bon de commande

 

 

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25 octobre 2010 1 25 /10 /octobre /2010 17:49

 

  émission de KTO du 21/10/2010 / Durée 52 mn

 

La mucoviscidose, maladie génétique, est particulièrement terrifiante, par les soins extrêmement lourds qu'elle impose, les souffrances physiques et psychologiques qu'elle engendre pour le malade et son entourage. Devant des perspectives aussi sombres, beaucoup de parents préfèrent recourir à l'IVG. Pour Jeanne Barbey, cette maladie fut une chance. Elle lui permit de découvrir sa véritable vocation et de mettre en lumière un don unique pour la musique. Aujourd'hui, Jeanne Barbey est un chef d'orchestre reconnu, elle dirige des oeuvres qu'elle a elle-même composées. Son domaine de prédilection : la musique classique, inspirée par une foi qui irradie toute sa vie et lui permet de surmonter sa terrible maladie avec un vrai bonheur.

 

 
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25 octobre 2010 1 25 /10 /octobre /2010 17:38

 

Lu dans l'excellent Jeunesse Actuelle d'octobre 2010 :
  • Lady Gaga : "je viens de faire un test de grossesse, les questions étaient vachement dures..."
  • François-Marie Banier : "Madame Bettencourt est tellement vieille... Elle possède une Bible dédicacée."
  • Frédéric Mitterrand : "Dieu créa le Ciel, ensuite, tout est made in China"...
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23 octobre 2010 6 23 /10 /octobre /2010 21:43

par Rembrandt

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22 octobre 2010 5 22 /10 /octobre /2010 06:37

 

Les campagnes en castagne

Bloquent les autos, les trains
Des ministres, c'est sinistre, 
Sont plongés dans le purin
Un naufrage, des chômages
Préparés depuis l'école
Tout s'affole, le football
Qui perd la boussole

(Refrain)

Entre-temps ramait d'Aboville
Entre-temps il ramait, ramait
Ramait le bonhomme
Entre-temps ramait, ramait
D'Aboville entre-temps ramait

les paroles

la chanson

 

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19 octobre 2010 2 19 /10 /octobre /2010 12:11

 

64 250 000 français n'ont pas manifesté selon l'Intérieur,
62 000 000 millions selon la CGT

Alors que les syndicats jugent la mobilisation équivalente à celle du 2 octobre, le ministère évoque "le plus haut niveau de non participation" depuis le début du mouvement.

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A Toulouse, la manifestation à réunit 130 000 personnes selon les syndicats et 24 000 selon la préfecture. (AFP)A Toulouse,  310 000 personnes sont restées chez elles selon les syndicats et 416 000 selon la préfecture. (APF)

Quelques 64.250.000 personnes n'ont pas manifesté samedi 16 octobre en France pour la défense des retraites, selon le ministère de l'Intérieur qui note "le plus bas niveau de participation" des cinq journées de mobilisation contre la réforme des retraites organisées depuis la rentrée. Le 2 octobre, l'autre journée de mobilisation organisée un samedi, l'Intérieur avait recensé 63.100.000 non manifestants. 

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Autre son de cloche du côté des syndicats : la CGT a estimé à "près de 61 millions" le nombre de non manifestants contre la réforme des retraites samedi, un nombre identique à celui du samedi 2 octobre. Un peu plus tôt dans l'après-midi, , le secrétaire général de Force ouvrière Jean-Claude Mailly avait déclaré devant la presse que l'absence aux manifestations serait "au moins du même niveau que ce qui est comparable, c'est-à-dire le 2 octobre". 

Selon un comptage définitif de la préfecture de police de Paris, quelque 63.950.000 personnes n'ont pas manifesté à Paris. La CGT évoque le chiffre de 63.690.000, comme le 2 octobre.  

 

Le VieilObs, 17/10/10

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19 octobre 2010 2 19 /10 /octobre /2010 11:22

 

La jeunesse secrète du jeune Staline 

Un livre reposant sur des archives inédites raconte jeunesse que Staline a tenté d'occulter. Pour tout dire, on le comprend ! 
Il est 10h30 précises, en ce mercredi 13 juin 1907, quand, sur la place centrale de Tiflis (actuelle Tbilissi), un important transport de fonds escorté d'une escouade de cosaques arrive devant la Banque d'Etat. Assis en terrasse d'un café, un homme laisse tomber son journal. C'est le signal. Aussitôt, une vingtaine de bandits attaquent le convoi, utilisant bombes, grenades, fusils et revolvers sans se soucier des passants. Le bilan est spectaculaire : une quarantaine de morts, plusieurs dizaines de blessés et un butin colossal. 
L'événement dépasse les frontières du Caucase et de la Russie. « Pluie de bombes », titre le quotidien anglais Daily Mirror ! Le Temps, à Paris, annonce : «Catastrophe ! » Le commanditaire de cette attaque est un certain Lénine, qui a besoin d'argent pour financer ses activités politiques clandestines. Le meilleur de ses hommes de main sur place, spécialiste des « expropriations révolutionnaires » - doux euphémisme pour « braquage à main armée » -, est un certain Sasso ou Koba, alias Joseph Djougachvili, plus connu, à partir de 1912, sous le nom de Staline. 
Dire qu'il aurait peut-être pu être grand poète ... 
Ce dernier, arrivé au pouvoir, a tout fait pour effacer les traces son passé. Mais certains de ses complices rédigèrent leurs mémoires avant l'ère du Petit Père des peuples. Et lorsque dans les années 1930, Staline demanda aux fonctionnaires soviétiques de rechercher les traces de son passé pour les détruire, il n'y eut pas beaucoup de fous pour prétendre avoir mis la main sur ces documents explosifs... Ils savaient ce qui leur en coûterait. C'est en partie grâce à ces dossiers jusqu'alors enfouis que l'historien anglais Simon Sebag Montefiore a pu réaliser Le Jeune Staline
Avant de prendre le pouvoir en octobre 1917 avec Lénine, Joseph Djougachvili fut un jeune homme de famille modeste. Sa jeunesse se déroule dans une Géorgie pittoresque, où le pouvoir tsariste n'arrive pas à imposer sa loi. 
Il vit une enfance chaotique, entre une mère qui l'adore, et un père jaloux de son épouse, qui finit par boire et vagabonder. Adolescent puis jeune adulte, sa vie «sentimentale» est intense. S'il abandonne régulièrement femmes et enfants, c'est que sa personne et la Révolution (qui, pour lui, forment un tout) sont plus importantes que n'importe quel attachement. 
Mais avant d'être un révolutionnaire, Staline est un excellent séminariste. Sa mère obtient qu'il fasse de bonnes études, d'abord à l'école paroissiale de sa ville de naissance, Gori, puis au séminaire de Titlis. Il multiplie les lectures et devient poète. Certaines de ses œuvres sont même publiées avec un beau succès. Il est également un remarquable chanteur, assidu à la prière et au chant religieux. Il a 17 ans quand, grand chambardement il se tourne vers les idées révolutionnaires. 
En août 1898, Staline adhère au parti marxiste russe et devient un révolutionnaire professionnel, obligé de trouver de l'argent. Ceci suppose une existence clandestine et le jeune Djougachvili change sans cesse de nom, de domicile et d'apparence physique. Il lui faut en permanence identifier et éliminer les traîtres ou supposés tels, dans le parti, dans les organisations alliées, dans les prisons et dans les camps. Le jeune homme est réputé capable d'identifier un traître au premier regard, puis de lui faire subir le sort qu'il «mérite». Mais les archives prouvent qu'il fit aussi tuer, dans les années 1900, plusieurs membres de sa bande parfaitement innocents, alors que les agents infiltrés de l'Okhrana, la police secrète tsariste, passèrent à travers les mailles de son filet ! Il pratique également l'assassinat de policiers, de militaires, d'informateurs de la police et de directeurs d'usine. 
Son protégé chassé du Guépéou pour ses méthodes violentes 
Si Staline se plaît aux débats d'idées et de tactique politique, il préfère la manipulation des hommes, et surtout l'organisation de grèves ou d'émeutes : plus il y a de morts, plus il exulte, car, grâce au cycle provocation-répression, il radicalise les camps en présence. Mais sa recherche du nerf de la guerre devient obsessionnelle, car il s'agit de financer ses activités et surtout celles de Lénine, auquel Koba fait parvenir les billets dans... des bouteilles de vin géorgien! Santé, camarade ! Les sommes nécessaires étant colossales, il organise aussi de retentissants braquages. Plus pacifiquement, du moins avec moins de violence, il pratique le racket à grande échelle. Son action à Batoumi, capitale mondiale du pétrole, est digne du Far West : il se fait embaucher par les Rothschild pour incendier leurs installations pétrolières! 
Autour de Sasso gravite une galerie de personnages hauts en couleurs ; d'abord ses hommes de main: une bande de « droits communs » dont un certain Kamo, son tueur patenté, capable d'infliger et de subir les pires sévices. Arrêté en 1908, Kamo, pour échapper à la peine capitale, simulera pendant quatre ans la folie avant de s'évader et de reprendre du service. Staline racontait que, pour si bien jouer la folie, il fallait, quelque part, être tout de même un peu atteint... Pendant la guerre civile, Kama exécutera un officier communiste prêt à se rendre à l'ennemi, puis lui arrachera le cœur qu'il brandira devant ses soldats. Il se fera chasser du Guépéou, l'ancêtre du KGB, pour ses méthodes un peu trop violentes... 
Staline utilise aussi beaucoup de belles jeunes femmes, comme couverture ou pour faire le coup de feu à l'occasion. Il se fait aider par des bourgeois et des aristocrates. Parmi eux, le prince géorgien Koki Dadiani, qui prête à Staline son passeport (et le communiste de se déguiser en prince ... ). D'ailleurs, le grand modèle du Staline d'avant 1917 est aussi un aristocrate : Lénine ! Staline et Lénine partagent la même passion de l'anéantissement de l'adversaire, ce que Lénine appelle « l'extermination sociale ». Les deux hommes se vouent une admiration réciproque. Celle que le futur Petit Père des peuples porte à Lénine est surtout intellectuelle : Staline, avant de le rencontrer, l'a lu et le surnomme « l'aigle des montagnes ». Quant à Lénine, qui a entendu parler des exploits de Sosso avant de le rencontrer, il est fasciné par les deux revolvers que celui-ci porte en permanence : il le qualifie de « merveilleux Géorgien ». Et quand on lui dénonce les violences de Staline, il répond : « C'est exactement l'homme dont j'ai besoin. » 
Petit Père des peuples et Darwin des sciences sociales 
Pour parvenir à ses fins, Staline est prêt à tout et d'abord à se donner une stature. Car il sait que la carrière d'un révolutionnaire est incomplète sans un passage par la case prison. Mais les colonies pénitentiaires du tsar, d'un point de vue technique, le déçoivent... Patientez, opposants, une fois au pouvoir, il réorganisera tout cela... Nombreuses sont les anecdotes qui montrent l'extraordinaire désorganisation du pouvoir tsariste, son incapacité à maintenir l'ordre et l'extrême faiblesse de la répression. Les exilés en Sibérie bénéficient d'allocations et logent chez l'habitant Ils fondent et dirigent des débits de boissons et ouvrent même des bureaux d'évasion, au nez et à la barbe des autorités ! 
Staline multipliera ces bureaux (huit au total) avec une telle aisance (plus de 18000 exilés sur 32000 s'échapperont de Sibérie entre 1906 et 1909) qu'il sera même accusé d'être un agent de la police politique. Mais Montefiore n'en a pas trouvé de preuve. Staline se fera même un serviteur zélé du garde censé le surveiller jour et nuit ! Au point que dans les années 1930, menacé par les purges, le «maton» écrira à son ancien «prisonnier» pour lui demander grâce... Et Staline lui accordera sa protection, au nom du passé commun. 
Reste un point obscur et essentiel dans ce portrait du jeune Staline, auquel le livre de Montefiore ne répond pas vraiment : comment et pourquoi un jeune et pieux séminariste devient-il un révolutionnaire usant de tous les moyens, surtout les plus violents, pour faire triompher ses idées ? L'auteur suggère l'importance de certaines lectures (Victor Hugo, Emile Zola, Ernest Renan ou encore le philosophe révolutionnaire Nicolaï Tchernychevski). Mais le livre décisif semble avoir été De l'origine des espèces de Charles Darwin. Un livre que Marx admirait tant qu'il demanda à son auteur une préface pour Le Capital, en prétendant être le Darwin des sciences sociales. 
On connaît la postérité tragique d'une lecture très hâtive de ce scientisme racial ou social. Foi dans une race (au nom de la nature) ou une classe (au nom de l'histoire) supérieure qui conduisent à l'extermination sociale ou raciale, et aux dizaines de millions de morts au XXe siècle. Selon Staline, « le prolétariat révolutionnaire seul est destiné par l'histoire à libérer l'humanité et à apporter au monde le bonheur ». Cela implique bien sûr une rupture très violente avec le christianisme, à laquelle Staline procédera manifestement sans états d'âme. On le verra même, converti à la nouvelle religion marxiste, inciter le fils d'un pope à briser une icône et à uriner dessus. 
A cette nuance près du défaut d'analyse, Le Jeune Staline est un ouvrage magistral pour qui veut comprendre la genèse d'un système idéologique criminel et la personnalité d'un de ses dirigeants les plus emblématiques. 
Dominique Gittome Le Choc du Mois décembre 2008
Le Jeune Staline, de Simon Sebag Montefiore, Calmann-Lévy.
 

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