Le Temps: Derrière l'unanimisme de façade, la réalité est que la plupart des gens sont contre l'homoparentalité, dites-vous. Mais ils n'osent pas le dire: pourquoi?

Jean-Pierre Winter: Cela me fait penser à l'atmosphère qui régnait dans les années 1960: on n'osait pas critiquer les exactions du régime soviétique sous prétexte qu'il ne fallait pas «désespérer Billancourt». La menace alors était de passer pour réactionnaire. Aujourd'hui, elle est de passer pour homophobe. C'est une sorte de chantage qui s'exerce pour faire taire les critiques. Mais il joue sur une confusion: on peut très bien être favorable aux droits des homosexuels et ne pas être d'accord avec une revendication particulière émanant d'une minorité d'entre eux.