Après Jacques Chirac il y a tout juste un an, la France vient de perdre un nouveau président de la République, en la personne de Valéry Giscard d’Estaing. La presse nous soutient mordicus qu’il est mort du Covid. Nous nous permettrons de nuancer en affirmant qu’à 94 ans, il est surtout mort de vieillesse, une cause de mort qui n’a plus droit de cité aujourd’hui, mais qui n’en reste pas moins honorable...

Emmanuel Macron a d’ores et déjà annoncé une journée de deuil national pour le mercredi 9 décembre. Toutes les personnalités politiques y vont de leur petit couplet pour saluer sa mémoire, et le plus lamentable est que le concert de louanges provient de la gauche comme de la droite.

Qu’il nous soit permis de ne pas nous associer à cet hommage. 

Il est certain que Valéry Giscard d’Estaing appartenait à une génération qui avait encore « une certaine idée de la France », un sens du régalien, qu’il était un homme de culture et qu’il émanait de lui en tant que chef d’Etat une dignité solide dont sont bien incapables nos deux derniers présidents, pour ne citer qu’eux. Mais c’est à peu près tout le mérite que nous lui concèderons. 

Il suffit de se pencher sur le contenu des hommages qui lui sont rendus pour percevoir l’étendue des dégâts. Autant l’on salua l’homme et sa carrure à la mort de Jacques Chirac, autant la mort de Valéry Giscard d’Estaing donne lieu à une avalanche d’odes au progressisme, toutes aussi consternantes les unes que les autres. Valéry Giscard d’Estaing : l’homme qui fit entrer la France dans la vraie modernité ! Ainsi, Nicolas Sarkozy s’incline devant l’homme qui a « réussi à moderniser la vie politique », tandis que François Hollande salue le chef d’Etat qui a « fait le choix de l’ouverture au monde. » Christophe Castaner, pour sa part, met en valeur « son action moderne et résolument progressiste. » 

Parlons-en.