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10 septembre 2023 7 10 /09 /septembre /2023 13:05

 

 

Petit homme vif mais terriblement indécis, Rodrigo n’est sûr que d’une chose : Dieu lui indique toujours la marche à suivre ; Marc-Aurel voudrait bien connaître le secret pour acquérir un cœur noble ; Himesh, employé modèle d’un opérateur téléphonique, saura-t-il courtiser la fantasque Nalini, rencontrée grâce aux petites annonces ?… Pendant ce temps, au ciel, Dieu et les apôtres observent ce petit monde avec une tendre indulgence et le ferme désir de les guider jusqu’au bout.
Dans ce roman initiatique palpitant, Anne Kurian tisse avec habileté les histoires de la terre et du ciel, pour les faire converger en une commune quête de sens et de bonheur.

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27 août 2023 7 27 /08 /août /2023 13:48

Bédésup : Anticommunisme et BD, 

1 par 

Dans un milieu alors très colonisé par « l’esprit de mai 68 », le bibliothécaire Jean-Claude Faur, avec sa revue Bédésup, était plutôt isolé dans sa riposte. Il nous a hélas quitté depuis, mais c’est pour lui rendre hommage que nous avons repris, en accord avec l’éditeur Philippe Randa, cet intitulé Bédésup, pour parler, dans les pages du Nouveau Présent, de l’actualité bédéphilique.

Vient de paraitre De l’autre côté du mur. Il s’agit d’une BD qui raconte l’aventure de spécialistes du franchissement du Mur de Berlin, dans les années 1960. Voilà qui nous donne l’occasion de traiter de la représentation du communisme dans la bande dessinée.

L’histoire de la BD retiendra à jamais que le plus fameux des dessinateurs de BD, celui à qui le 9e art doit tout, j’ai nommé Hergé, est l’auteur de la toute première BD anticommuniste (qui, pendant une demi-siècle fut d’ailleurs la seule ou presque). Nous avons déjà eu l’occasion de parler ici de cette BD célébrissime entre toutes, publiée en feuilleton dans un journal catholique belge à partir de 1929, et en album en 1930.

Il fallut attendre 1973 pour que ce récit soit réédité. Faute de demande ? Pas du tout ! Mais en raison d’une autocensure, en raison de la peur des conséquences, pour la maison Casterman, d’une telle réédition. Quand Casterman, littéralement harcelé de demandes, de réédition, et confronté à une multitude d’éditions pirates, se décide enfin à rééditer ce récit, il l’insère dans un gros album dit Archives Hergé, comme pour montrer à ceux qui risqueraient de mal réagir (menaces de mort, violences, appels au boycott de toute l’œuvre d’Hergé etc.) qu’il s’agit uniquement d’une publication à caractère historique, et qui n’a surtout pas vocation à être mise entre les mains d’enfants. Par la suite, après la chute du Mur de Berlin, l’album s’est « normalisé », et il est désormais plus ou moins intégré dans l’œuvre du maître.

Certes en 1956, L’Affaire Tournesol oppose des espions américains et soviétiques (l’URSS n’étant jamais citée). Dans cet album, les Soviétiques sont plus malfaisants que les Américains, mais Hergé les renvoie un peu dos à dos. Néanmoins Staline (disparu trois ans auparavant) y est caricaturé par le biais du général Plekszy-Gladz

Jean-Michel Charlier (dessins de Mitacq), l’auteurs de la série La patrouille des castors, et de la série « Buck Danny » (dessins de Hubinon), fut plus courageux, en utilisant l’appellation transparente « Esturie » pour désigner le bloc des pays de l’Est, dans ses aventures scoutes. L’aviateur américain Buck Danny, affronte, lui, très clairement, les communistes de la Corée du Nord, dans deux albums, Ciel de Corée et Avions sans pilote (1953/1954). Mais il faut noter que ces albums furent interdits un temps … en France, pas en Corée du nord. C’est dire le poids du Parti communiste et plus généralement du camp stalinien dans la France de l’après-guerre.

A la même époque, les bandes dessinées introduisent très largement le nazisme et le fascisme comme composantes du monde des « méchants ». Le diptyque La bête est morte ! de Calvo est probablement la BD la plus caractéristique de ce thème. Mais Franquin dans ses aventures de Spirou, s’en donne aussi à cœur joie : le dictateur Zorglub tient plus de Goebbels que de Lénine ou Staline. Plus tard Dimitri (Guy Sajer) publia sa série « Goulag », mais le ton en était tellement parodique que sa lecture ne poussait pas à porter un jugement politique sur ledit Goulag. Ce qui n’empêchait pas Guy Sajer d’être par ailleurs un impeccable anticommuniste.

Sauvegarder pour l’Histoire l’image, malmenée depuis 1989, du communisme et du soviétisme

Le Mur de Berlin (plus généralement le communisme, d’ailleurs) n’a vraiment inspiré les dessinateurs de BD … que depuis qu’il n’existe plus. Voilà qui ne plaide pas en faveur d’un non-conformisme revendiqué par ce milieu de la BD contemporaine. Ce fut pourtant un évènement extraordinairement dramatique : une ville séparée en deux, du jour au lendemain, au cœur de l’Europe, 40 000 personnes qui parvenant à fuir clandestinement, 250 d’entre elles, au moins assassinées entre les deux zones, par les vopos communistes.

Quelques albums BD ont néanmoins traité des tentatives de franchissement du mur de Berlin. Aux éditions du Triomphe, a été publié en 2009 Le Mur de Berlin 1961-1989, tandis que les éditions Dupuis éditaient en 2019 Le mur de Berlin au cœur de la guerre froide. Mais nous sommes loin d’une déferlante.

De ce fait, De l’autre côté du mur qui vient de paraitre chez Grand Angle, ne fait pas double emploi avec ces albums. Il fait d’autant moins double emploi que cette BD-là se présente comme une aventure et pas comme un récit didactique, historique. L’angle est original : il nous raconte l’histoire d’une bande de passeurs professionnels, dont le « métier » consiste donc à favoriser l’évasion d’Allemands de l’Est (scénariste : Kid Toussaint). Un sujet jamais traité jusque-là, à notre connaissance. Quant au dessin (Tristan Josse), il se situe dans la veine essentiellement humoristique et caricaturale. Plus proche en fait de Dimitri que de Charlier ou Hergé. Mais au début et à la fin du récit, quelques données historiques rappellent très exactement ce que fut le drame de l’Occupation communiste de l’Allemagne de l’Est, et ses crimes.

Le bilan du communisme devrait inspirer les nouveaux talents

Quand on rentre dans une boutique de BD, ou qu’on visite le rayon BD des grandes surfaces, on est étonné de la prolifération de récits consacrés à la Seconde Guerre mondiale, et tout spécialement à la Résistance. Les héros sont le plus souvent des rouges espagnols, réfugiés en France. Le communisme y est plus ou moins exalté (exemples : le très verbeux et donc illisible nouveau Spirou d’Emile Bravo, la BD actuellement publiée en feuilleton dans Le Figaro Magazine, ou encore Matteo du dessinateur Gibrat etc.). A croire que ces récits servent surtout à sauvegarder, pour l’Histoire, l’image très malmenée (depuis 1989 seulement), du communisme et du soviétisme.

Mais ce constat que le plus grand totalitarisme du XXe siècle, système le plus meurtrier des temps modernes et sans doute de tous les temps, n’a guère enthousiasmé les éditeurs et les scénaristes de BD (comme d’ailleurs les cinéastes), devrait inspirer les nouveaux talents, car cela reste donc un sujet très original, quasiment inexploré à ce jour. Avis aux amateurs.

Agathon

De l’autre côté du mur, par Kid Toussaint et Tristan Josse, Ed. Grand angle, mai 2023

 
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20 août 2023 7 20 /08 /août /2023 14:54

Une lecture à table, en recto tono, dans une abbaye d'Auvergne ...

 

Marie-Ange et les petites sœurs disciples de l’Agneau, par Raphaëlle Simon 

Que raconter de Marie-Ange, une femme porteuse de trisomie 21, rappelée à Dieu à l'âge de 53 ans, qui n'a laissé qu'une poignée de lettres, parlait peu et a passé trente-trois ans de sa vie cachée, donnée, dans un humble monastère de la Brenne ?

Quelle est cette communauté, unique au monde, qui donne sa place à des soeurs trisomiques, au dernier rang de la société, pour qu'elles puissent répondre à l'amour dont Dieu les comble ? Beaucoup de questions surgissent à l'évocation d'une telle vocation.
« Parce que j'étais petite, il a plu à Dieu de me choisir », peut-on lire en exergue chez les petites soeurs Disciples de l'Agneau. Et Marie-Ange ajoutait, en pointant son doigt vers le ciel : « … pour l'éternité ! »
La découverte d'une personnalité lumineuse qui renouvelle en profondeur le regard sur le handicap : la simplicité à l'état pur.

Raphaëlle Simon est journaliste indépendante, éditrice et auteur de plusieurs ouvrages, dont Être mère, c'est… (Salvator, 2020) et Couples de feu et de foi (L'Emmanuel, 2020).

feuilleter Feuilleter un extrait

 

Découvrez aussi le documentaire Les yeux tournés vers l'aube

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13 juillet 2023 4 13 /07 /juillet /2023 14:41

Des ouvrages pour découvrir une œuvre étonnante. Elle n'est pas dans le Top 5 des ventes. Un jour peut-être …

>>> Extraits d'ouvrages originaux de Fernand Crombette 

et une bande dessinée !

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28 juin 2023 3 28 /06 /juin /2023 07:39

 

En resituant chaque album dans son contexte de création, Bob Garcia traque et décrypte les références historiques, politiques et d'actualité immédiate qui se devinent en filigrane des aventures du célèbre reporter. Une nouvelle lecture du travail très documenté de Hergé, qui affirmait lui-même : "Tous mes albums portent la trace du moment où ils ont été dessinés".

MEDIAS PRESSE INFO, mai 2022 : 

   Cet ouvrage se lit avec un réel plaisir et intéressera tant les tintinophiles que les amateurs de la grande et la petite Histoire. 

   Bob Garcia rappelle par contre fort justement que les innombrables qualités morales de Tintin, humble, magnanime, loyal, courtois, distingué, ardent et fidèle, sont puisées dans l’idéal de la Croisade eucharistique, mouvement de jeunesse très en vogue durant la jeunesse de Hergé. Et, comme le souligne Bob Garcia, l’importance de la religion dans la bédé belge est à l’époque omniprésente, tous les auteurs de BD de l’âge d’or – Michel Tacq, qui signera Mitacq, Franquin, Joseph Gillain, dit Jijé, Jean-Michel Charlier, François Craenhals, Raymond Reding, Pierre Culliford, plus connu sous le pseudonyme de Peyo, Eddy Paape, etc – étant issus des écoles et/ou des mouvements de jeunesse catholiques.

LE FIGARO, jean-Christophe Buisson, février 2022 :  Un livre précieux contextualise tous les albums d’Hergé, mettant en scène le célèbre reporter à la houppe.

   Ceux qui ont appris un peu l’histoire du monde contemporain en lisant les SAS de Gérard de Villiers et les albums d’Hergé jubileront à la lecture du nouvel essai de Bob Garcia: Tintin & l’Histoire (Desclée de Brouwer). L’auteur décrypte les cinquante ans d’aventures du jeune reporter (1930-1980) en appuyant, mais avec la légèreté du pas de Nestor, sur leur contexte historique, diplomatique ou géopolitique.

   Car oui, chaque récit mettant en scène Tintin fait écho ou se réfère à un événement crucial du XXe siècle (réel, exagéré, fantasmé, détourné, croisé). L’occasion de se replonger en Russie bolchevique avec Guépéou et koulaks ; dans l’Amérique des bootleggers, des speakeasies et des ségrégationnistes ; dans la Chine convoitée par les Japonais (Tintin est même témoin du sabotage de la voie ferrée de Moukden à l’origine de l’invasion du nord du pays par l’armée impériale nippone!) ; dans l’Amérique du Sud où fait rage la guerre du Chaco et que le marchand d’armesZaharoff alimente en avions…


L'auteur : Bob Garcia

Passionné de littérature populaire, de musique et de bande dessinée, Bob Garcia a publié une dizaine de romans et nouvelles policières, d'études tintinophiles et d'essais et articles sur le monde du jazz. Il a publié en 2018 Tintin, le diable et le bon Dieu chez le même éditeur.
4ÈME DE COUVERTURE

   Entre 1930 et 1980, Tintin participe, à l'instar de ses modèles Albert Londres ou Joseph Kessel, aux grandes mutations géopolitiques du monde. Dès son périple en URSS, il témoigne du "grand tournant" opéré par la Russie soviétique. Il découvre le Congo belge. Puis il se rend dans une Amérique sinistrée par la grande dépression. En Chine, il vit en direct l' "incident de Moukden" et combat aux côtés des Chinois contre l'occupant japonais.

   Dans Le Sceptre d'Ottokar, il assiste à la montée du nazisme. Après la Seconde Guerre mondiale, Objectif Lune, On a marché sur la Lune, L'Affaire Tournesol et Coke en stock sont de véritables chroniques de la guerre froide sur fond d'espionite, de course à l'espace, de microfilms, de terrorisme, de piraterie aérienne, de trafics d'armes et d'enlèvements de savants. Dans Les Picaros, il est pris impuissant dans la valse des révolutions-éclairs qui agitent l'Amérique Latine... 

On peut l'acheter ICI : Bob Garcia : Tintin et l'Histoire | Livres en famille

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14 juin 2023 3 14 /06 /juin /2023 08:11

 

Face à la conspiration du monde moderne contre la vie intérieure, le message spirituel de Bernanos n’a rien perdu de son actualité. Voici une merveilleuse introduction à l’œuvre du romancier catholique à travers la méditation de ses thèmes de prédilection : l’appel à la sainteté, l’enfance spirituelle, ou l’invincible espérance.

Pour en savoir plus sur le livre et le commander ...

 

Retrouvez Bernanos sur Petrus Angel !

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10 juin 2023 6 10 /06 /juin /2023 11:31

Pierre Loti, officier de marine et écrivain français, est mort il y a 100 ans.

Pêcheur d'Islande a sans doute souffert de son succès, considérable, et l'on ne relit plus beaucoup cette histoire d'amour qui fit tant pleurer nos grands-mères. Le chef-d'œuvre de Loti n'en recèle pas moins de nombreuses qualités. Avec une construction savante, soigneusement équilibrée, un style sobre, à la limite de l'épure ("La mer, la mer grise"), des phrases ciselées, polies comme des galets, Loti accomplit un véritable travail d'artiste et de peintre pour évoquer ces horizons blancs, immensément vides, qui déchirent le ciel d'Islande. Lumières polaires irisées, brumes blafardes, soleils sans chaleur, impassibles et cruels, répondent aux tourments des cœurs, annoncent les amours brisées par la mort, les noces du marin et de la mer. Artisan scrupuleux, Loti trouve ici le chemin d'une poésie à la fois simple et profonde, où son chant s'épanouit en toute plénitude. --Scarbo
La Marie, navigue vers l'Islande emmenant à son bord les pêcheurs bretons qu'on appelle les "Islandais". Pourtant, la mer du Nord est dangereuse, et chaque année, certains équipiers ne reviennent pas. Après avoir vécu à Paris, Gaud, une belle et douce jeune femme, revient vivre en Bretagne. Elle tombe alors éperdument
amoureuse de Yann, marin sur La Marie. Mais, lui, n'aime que la mer…

 

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21 avril 2023 5 21 /04 /avril /2023 09:38

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18 avril 2023 2 18 /04 /avril /2023 15:33

 

" Dans ce livre, je raconte ma propre expérience, qui ne résume en aucune façon celle de tout le monde, mais certains de ses aspects font partie du lot commun. L'Histoire a déterminé ma propre histoire. En choisissant certains épisodes, je voulais restituer, le plus fidèlement possible, à travers le regard d'un enfant d'abord, d'une adolescente ensuite, une expérience vécue. Grâce au regard ironique de l'adulte que je suis devenue, ces événements pouvaient prendre une dimension comique ou grotesque.
Je ne peux qu'espérer que cette vision double permette au lecteur de saisir l'esprit des périodes décrites. Quant à l'auteure de ces lignes, sa vie de 1944 à 1968, ne peut intéresser le lecteur que par la diversité de son expérience qui l'a amenée à survivre à deux "ismes", le nazisme et le stalinisme, et à trouver son salut dans une démocratie libérale. Son destin l'a conduite à franchir plusieurs frontières, à traverser deux fois un océan, pour revenir à Paris et y mener enfin une vie "bien rangée".
Avouez, chères lectrices, chers lecteurs, on connaît des destinées bien plus malheureuses… "

On peut le commander ICI

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27 février 2023 1 27 /02 /février /2023 10:28

Nous publions régulièrement des papiers rectifiant les faits sur la Hongrie, la Pologne et d’autres pays d’Europe centrale, peu ou mal connus en France. Nous avons remarqué un essai de Yann Caspar sur les littératures de ces pays, Chroniques littéraires d’Europe centrale (éditions du Cygne) qui est une bonne introduction à une meilleure connaissance de cette zone et avons posé quatre questions à son auteur.
Quand les médias de grand chemin parlent de l’Europe centrale, c’est sous une forme souvent caricaturale, pour fustiger la Hongrie ou la Pologne, les autres pays étant terra incognita, pourquoi ce silence sur des pays pourtant si proches géographiquement et culturellement ?

C’est particulièrement le cas dans les médias français. Les Français ont une connaissance assez limitée de cette région, qui historiquement est plutôt une zone suscitant l’intérêt des Allemands. Si l’on ajoute à cela le penchant idéologique français à l’universalisme et l’incapacité des Français à comprendre d’autres formes de constructions collectives que celle de la nation française, l’Europe centrale n’est plus simplement une région difficile à appréhender mais carrément une énigme. Percer cette énigme, armé du seul logiciel français est impossible. De ce point de vue, les Allemands et les Anglo-Saxons ont un net avantage. Les premiers ont un rapport à la communauté politique plus axé sur la langue et l’ethnie, ce qui les rend plus aptes à comprendre les nations d’Europe centrale. Les seconds sont pragmatiques et traitent un problème en partant de la réalité du terrain. Tous les deux succombent moins à ce travers consistant à plaquer des concepts sur une région donnée.

À l’Ouest, on est soit anti-Orbán soit pro-Orbán, vent debout contre les « ultra-conservateurs polonais » ou séduit par « la Pologne fièrement catholique ». Dans tous les cas, on porte un jugement partant d’illusions idéologiques et faisant l’impasse sur des particularités historiques (…)
Néanmoins, il est vrai que ces différences d’approche ont tendance à s’estomper. Aujourd’hui, l’heure est à la simplification généralisée. C’est évidemment le cas lorsqu’il est question des cas hongrois et polonais. Tout ne devient que vulgaire idéologie, les faits et le recul historique passent au second plan, quand ils ne sont pas totalement négligés. Cela débouche sur des fantasmes en tout genre. Les uns accusent et vocifèrent. Les autres admirent et idéalisent. À l’Ouest, on est soit anti-Orbán soit pro-Orbán, vent debout contre les « ultra-conservateurs polonais » ou séduit par « la Pologne fièrement catholique ». Dans tous les cas, on porte un jugement partant d’illusions idéologiques et faisant l’impasse sur des particularités historiques : la spécificité des constructions nationales centre-européennes, le rapport aux empires, la dépendance économique et politique, la prise en étau géographique, les traces laissées par le socialisme, etc. Le fait que cette région fasse l’objet de tant de mythes témoigne surtout d’une paresse et d’une faillite intellectuelles de l’Europe de l’Ouest. Il faudrait avant tout que les Européens de l’Ouest balaient devant leur porte pour être en mesure de comprendre ce qui se passe ailleurs.

Quelle a été l’origine de cet ouvrage et votre méthode de travail ? 

Précisément l’envie de jouer modestement un rôle de passeur de connaissances à destination des francophones. Ce sont essentiellement les hasards de mon arbre généalogique qui me fournissent des atouts pour tenter de tenir convenablement ce rôle. J’ai la chance de maîtriser trois langues (le français, l’allemand et le hongrois) sans avoir eu à les apprendre de manière fastidieuse. Cette facilité provoque en moi un sentiment de dette permanente. Une fois mes études terminées en France, il y a dix ans, je me suis installé à Budapest, où je vis toujours. Mes activités sont toutes liées à ce rôle de passeur et de pont entre l’Europe centrale et l’Europe de l’Ouest. Traduction, interprétariat, conseil, expertise, journalisme, etc. Ce livre est d’ailleurs né dans la cadre de projets journalistiques.

Je collabore depuis plusieurs années au Visegrád Post, un média spécialisé dans l’Europe centrale fondé et dirigé par Ferenc Almássy, lui aussi franco-hongrois. En 2018, l’idée nous est venue de proposer à nos lecteurs des contenus sortant un peu des sentiers battus. Ferenc et moi commencions alors un peu à être fatigués de ce ping-pong permanent et assez stérile entre « progressistes » de l’Ouest et « conservateurs » de l’Est. Nous y voyions hélas plus un jeu d’ombres que des réalités tangibles. Je me suis alors mis à écrire pour le Visegrád Post des chroniques hebdomadaires sur des classiques de la littérature centre-européenne. Ces textes se proposent de prendre du recul sur l’actualité et adoptent des angles de compréhension originaux. Certains ont été retravaillés pour la publication de ce recueil paru aux Éditions du Cygne, une maison dirigée par Patrice Kanozsai, qui, en sa qualité de Belge d’origine hongroise vivant à Paris depuis trente ans, a lui aussi à cœur ce rôle de passeur entre l’Europe de l’Ouest et l’Europe centrale.

Les auteurs et les œuvres chroniqués ont été choisis parce qu’ils permettent mieux que n’importe quel discours politique et idéologique de comprendre l’Europe centrale d’un point centre-européen. Ils sont le miroir de ce que les populations centre-européennes ont en elle.
Les auteurs et les œuvres chroniqués ont été choisis parce qu’ils permettent mieux que n’importe quel discours politique et idéologique de comprendre l’Europe centrale d’un point centre-européen. Ils sont le miroir de ce que les populations centre-européennes ont en elle. En réalité, tout ce qui fait la spécificité de cette région n’est pas si mystérieux que cela si l’on prend la peine de s’imprégner d’une bonne dose de sa littérature. Une explication et une analyse du texte de l’Hymne national hongrois permet par exemple de se faire une bien meilleure idée de la Hongrie que la lecture de tous les articles pro- et anti-Orbán réunis.

Quels sont les grands noms et les grands thèmes qui traversent votre livre ?

D’abord, l’incontournable Sándor Márai, un des écrivains hongrois les plus connus en France. Je m’intéresse à son rapport à la révolte de 1956, notamment en épluchant son journal qu’il a tenu monacalement pendant des décennies. On y découvre un visionnaire qui ne se fait aucune illusion sur l’autonomie de son pays. Dès 1945, il sent déjà un 56 en préparation et sait que ce sera un échec sanglant. De la même manière, le poète Endre Ady sentait déjà avant la Première Guerre mondiale la tragédie du traité de Trianon se dessiner. On touche là au cœur du rapport des Hongrois aux relations internationales : l’absence d’espoir et un pragmatisme total. Trianon et 56 ont appris aux Hongrois à s’abstenir de tout romantisme. On peut même aller plus loin : la défaite de 1526 face aux Ottomans et la partition qui s’en suivra marque une rupture irréversible dans le rapport des Hongrois aux grandes puissances. Toute la littérature hongroise est pleine de ces traumatismes et des enseignements à en tirer. Cela permet de comprendre le positionnement si décrié du gouvernement hongrois sur le conflit actuel opposant l’Ukraine à la Russie. La Hongrie sait qu’elle a tout à perdre et rien à gagner quand de plus grands qu’elle se mettent à s’agiter.

On touche là au cœur du rapport des Hongrois aux relations internationales : l’absence d’espoir et un pragmatisme total. Trianon et 56 ont appris aux Hongrois à s’abstenir de tout romantisme.
Il n’échappe à personne que la Pologne est de ce point de vue différente. Elle joue sa carte dans le conflit actuel. Il existe chez les Polonais une dose de romantisme et d’ambition de grandeur que l’on ne retrouve pas en Hongrie. Pour l’expliquer, je me penche sur la puissance d’un texte de 1828 du Polonais Adam Mickiewicz, Conrad Wallenrod. Un détour qui à mon sens éclaire le rapport des Polonais aux grandes puissances. Si l’on confronte cela aux textes hongrois chroniqués, on dispose de plus de clés de compréhension des actuels différends entre Varsovie et Budapest. Mais cette région centre-européenne a surtout de nombreux points communs. C’est une autre trame de ce recueil : la singularité historique de cette région d’Europe. Je conclus le recueil par une chronique sur les Trois Europes de l’historien hongrois Jenő Szűcs, que Fernand Braudel admirait. Un ouvrage essentiel pour saisir les particularités historiques, juridiques et politiques de cette région. L’ouvrage de Szűcs est dense et magistral : sur plusieurs siècles, il livre les éléments permettant d’isoler cette région et d’y identifier des lames de fond communes. L’œuvre de Szűcs est à lire et à relire, même si elle est d’un niveau d’érudition parfois décourageant.

D’autres chroniques d’apparence plus légère sont à mon sens tout aussi pertinentes pour cerner cette région : le traditionaliste Hamvas et son rapport au vin, qui en dit long sur le rapport des Hongrois à la dépression et à la jouissance, deux romans ayant pour décor la Bosnie ottomane, qui permettent de mieux peser les crispations identitaires balkaniques, le parcours du médecin hongrois Semmelweis conté par Louis-Ferdinand Céline, le brave soldat Švejk pour se faire une idée du ridicule du pouvoir habsbourgeois sur sa fin, etc. Il existe bel et bien dans cette région, à des degrés divers, une âme de survivants. C’est le principal message que j’ai voulu faire passer.

Comment se le procurer ?

En fuyant les grandes plateformes et en soutenant un petit éditeur indépendant, les Éditions du Cygne (editionsducygne.com), ou en le commandant chez votre libraire (13€).

Propos recueillis par Claude Chollet

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26 février 2023 7 26 /02 /février /2023 10:30

Une étude magistrale qui nous parle, car elle traite des racines du mal. 

   Le terme désigne le service créé par Alexandre III pour lutter contre les mouvements révolutionnaires en Russie et en Europe. Remarquablement organisée, l’Okhrana joue de tous les registres ; elle espionne, infiltre avec une rare dextérité. Elle use de la perlustration (inspection systématique des correspondances détournées) et de la cryptologie. Comptant jusqu’à 35 000 correspondants bien payés, l’Okhrana sait tout sur tout, manipule, provoque un état de suspicion général chez les ennemis de l’autocratie. En revanche, le meurtre est peu pratiqué. Alexandre Sumpf s’est penché sur son agence de Paris, très active, jouissant de la bienveillance des autorités (la Russie est l’alliée de la France).

   Il a étudié de près le cas d’Alexandre Zinoview (1889-1977), tout jeune révolutionnaire de 19 ans, repenti après un séjour éprouvant dans les geôles de l’Okhrana. Infiltré auprès de Vladimir Bourtsev, à Paris, très en vue comme polémiste et éditeur, il l’approche et rapporte tous les mois ce qu’il sait contre un « salaire » de 500 francs. Après la guerre, il mènera une vie artistique rangée qui fera sa réputation – on se penchera sur ses dessins, reproduits sur plusieurs pages. Seize séquences de son retournement. Dantesque. La filiation entre l’Okhrana et la police secrète soviétique est éclatante. Mais alors que l’Okhrana œuvrait dans les limites réglées par l’État, tchékistes, guépéistes et kagébistes, écartant toute contrainte, ajoutèrent l’élimination pure et simple des opposants.

par HISTOIRE ET CIVILISATIONS, Jean-Joël Brégeon 

On peut le commander ICI 

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26 février 2023 7 26 /02 /février /2023 10:22

Cette biographie au style limpide, écrite d'une plume si agile, se lit comme un récit haletant.
Surtout, c'est un récit incarné. L'auteur a vécu, pérégriné, séjourné dans toutes les contrées où il a suivi le jeune chef aux élégances inouïes et brandissant ce fameux drapeau aux brûlures glorieuses qui s'est frayé un chemin d'ornières dans nos campagnes d'insurrection.
Le livre que vous allez découvrir n'est pas une hagiographie. Comme le baron de La Tousche le dit très bien, « les grandes figures n'ont pas besoin d'apologies, encore moins de plaidoiries mensongères. » La vérité suffit à leur gloire.
(Philippe de Villiers) 


ICI

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7 février 2023 2 07 /02 /février /2023 09:38

Covid 19, ce que révèlent les chiffres officiels : Mortalité, tests, vaccins, hôpitaux, la vérité émerge 

Pierre Chaillot est statisticien.
Depuis le début de la crise du Covid, il a collecté scrupuleusement toutes les semaines l’intégralité des données officielles disponibles sur les sites d’EUROSTAT, de l’INSEE, de la DREES et des différents ministères. Mortalité, occupation des lits, positivité des tests, âges, etc…
Deux ans d’un travail méticuleux, qu’il a rendu public régulièrement sur sa chaîne Youtube «  Décoder l’éco  ».
Qu’a-t-il constaté ? De gigantesques anomalies.

En France comme dans tous les autres pays européens, la mortalité de l’année 2020 standardisée (c’est-à-dire étudiée par tranches d’âges et non pas en données brutes) est au niveau de celle de l’année 2015 soit la septième année la moins mortelle de toute l’histoire de France.
Quant à la mortalité de l’année 2021, elle au niveau de celle de 2018, la troisième la moins mortelle de toute l’histoire de France.

Les chiffres présentés par les médias et les organes publics sont partiels et tronqués, aussi bien en ce qui concerne la mortalité que l’activité hospitalière ou l’efficacité vaccinale.

Il expose dans ce livre la totalité de ses recherches pour qu’enfin un débat scientifique serein puisse avoir lieu sur cette crise dont les conséquences sont loin d’être derrière nous.

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5 janvier 2023 4 05 /01 /janvier /2023 11:44

SÉBASTIEN LAPAQUE : DEVENIR ET RESTER FRANÇAIS AVEC BERNANOS 
Grand spécialiste de Georges Bernanos, le journaliste du Figaro Sébastien Lapaque poursuit son exégèse de l’écrivain catholique, dont le souci de la vérité et le sens de l’appel détonent plus que jamais.
Par Jérôme Besnard, Publié le 22 novembre 2022

 

© Benjamin de Diesbach pour L’Incorrect

On ne lit plus Charles Maurras, mais on lit Georges Bernanos. 75 ans après sa mort, comment expliquer ce retour en force de l’auteur du Chemin de la Croix des âmes ? Pourquoi séduit-il une partie significative de la jeunesse intellectuelle ?

Il y a la puissance de ses visions, la souveraineté de son allure, le style en poinçon de son combat, la variété de son inspiration : romans, essais, nouvelles, articles, conférences, portraits de saint (Jeanne d’Arc et Dominique de Guzmán) et pour finir un dialogue pour le cinéma devenu une pièce de théâtre et un livret d’opéra… En trois décennies d’écriture (1919-1948), voilà une bibliographie bien remplie. Les exégètes se régaleront également de textes rédigés avant la Première Guerre mondiale et de 1 500 lettres publiées en trois volumes, une correspondance trop souvent négligée. Selon une habitude en usage dans la collection, les éditeurs de la Bibliothèque de la Pléiade ont séparé son œuvre romanesque et ses essais et écrits de combat.

Une longue fréquentation des livres de Bernanos depuis mes années lycéennes me laisse aujourd’hui penser qu’il est regrettable de distinguer ainsi son œuvre non-fictionnelle en lui appliquant les catégories historiques de la littérature pamphlétaire et engagée. C’est négliger les longues prosopopées qui la rythment. Dans ses essais, l’écrivain adore faire parler la France, la Justice, la Technique et il le fait toujours en romancier. Dans Vivre et mourir avec Georges Bernanos, j’ai essayé d’interpréter sa vocation à l’aune de la klesis (l’appel), par là de rapprocher son engagement de l’apostolat paulinien. Cela nous permet sans doute de comprendre ce que l’auteur de L’Imposture entend par la Technique. Pierre Boutang disait que le Christ était l’autre de la marchandise. Eh bien, il me semble que pour Georges Bernanos, la Technique, c’est l’autre de l’appel logé au creux de l’appel. [...]

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24 décembre 2022 6 24 /12 /décembre /2022 11:07


La pauvreté, ce n'est pas qu'un porte-monnaie vide. C'est un état qui se vit douloureusement, jour après jour, dans la tête et dans sa chair. La pauvreté, ce n'est pas aimer l'oisiveté. C'est passer des journées entières dans les administrations, à remplir sans cesse les mêmes dossiers, pour quémander de quoi survivre à des fonctionnaires payés pour à peine vous écouter. La pauvreté, c'est avoir des rêves, comme les autres, mais jamais aucun moyen pour le faire..
Myriam Rembaut a connu l'extrême pauvreté. Elle n'était ni traîne-savate, ni feignante, ni profiteuse.. Elle était journaliste, confortablement installée dans la vie, et qui s'élevait, lorsqu'il le fallait, contre l'insupportable et pérenne pauvreté dans notre monde.. mais sans se douter une seconde de l'extraordinaire violence qui l'accompagne !
La seule manière de faire comprendre les choses est parfois de se mettre à nu… Ce quelle fait dans le récit de sa chute, avec l'immense espoir d'éveiller un autre regard sur les pauvres, les démunis que notre société d'aujourd'hui méprise.

Petite, Myriam Rembaut rêvait de vivre de grandes aventures et d’écrire dans un journal, comme son héros, Tintin. Pas assez sportive pour être globetrotteuse, elle est, en revanche, devenue journaliste. Un métier qu’elle adore et qu’elle exerce depuis plus de trente ans. Elle s’est spécialisée dans la presse jeunesse et elle a notamment travaillé pour le journal "Mon Quotidien".

 

Myriam Rembaut, Au royaume du pauvre, Editions EX AEQUO 

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9 décembre 2022 5 09 /12 /décembre /2022 12:36

Tous, nous côtoyons un jour ou l'autre l'infirmité. Mais pour ce père et cette mère d'une famille de sept enfants où sont nés non pas un, ni même deux, mais trois enfants atteints d'une infirmité mentale, il ne s'agit plus de côtoyer. Il s'agit de recevoir l'enfant, de l'éduquer et de l'aimer. La couleur de la vie familiale devient nouvelle, la façon de faire face à la souffrance également. 

Les auteurs, mêlant de façon inséparable la description de la vie quotidienne et les réflexions que celle-ci leur a inspirées, nous font découvrir que l'enfant qui souffre, ou qui n'a pas le plein usage de sa raison, est aussi une immense grâce pour eux-mêmes et un don de Dieu pour son entourage. 

Publié pour la première fois il y a quinze ans, ce livre a été considérablement enrichi de nouvelles notations, et surtout de l'expérience de ces dernières années, de sorte que c'est un nouveau livre qui est proposé au lecteur. Aux chapitres couvrant leur expérience familiale, les auteurs ont adjoint deux méditations du Rosaire et du Chemin de la Croix à la lumière de l'infirmité. 

Pour commander

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12 novembre 2022 6 12 /11 /novembre /2022 12:27

Adaptation en BD du fameux roman de M. O´Brien, Père Elijah est le récit d´un moine carme, ancien homme politique appelé par le pape à une mission particulièrement périlleuse.

En vente ICI ou LA ...

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5 novembre 2022 6 05 /11 /novembre /2022 08:04

Le chien suivait l’enterrement du maître.

Il pensait aux caresses ;

Et il pensait aux coups.

Les caresses étaient plus fortes…

Dans le cortège, on s’indignait beaucoup.

On excusait la veuve — elle était comme morte.

On pardonnait à la maîtresse

(Elle était morte aussi).

Mais, qu’en la présence du prêtre,

La bonne ait pu laisser vagabonder ainsi

Ce chien au milieu du cortège !

Ah !
Ces filles vraiment ne se font nul souci.

Quelqu’un, l’ordonnateur, la famille, que sais-je ?

Aurait dû l’obliger à attacher le chien !

Elle-même, voyons !

C’est une propre à rien

Qui n’avait même pas l’excuse du chagrin.

Pourquoi la gardaient-ils?

Un ménage d’artistes…

De véritables bohémiens.

Ce monde-là vivait d’une étrange manière…

De coup de pied en coup de pied dans le derrière,

Rejeté à la queue du cortège, le chien

Songeait que seule la bonne était triste;

La bonne qui ne disait rien,

Et à qui ne parlait personne.

Il suivit jusqu’au bout aux côtés de la bonne.

Au cimetière, tous les deux au dernier rang

Ils écoutèrent le discours du président

De la Société des Auteurs Dramatiques.

A la fin, las du pathétique,

Le chien s’avança posément

Et, pour venger un peu la bonne,

Il pissa sur une couronne.

Hugomanie

source

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20 octobre 2022 4 20 /10 /octobre /2022 11:16

Le barbecue est mâle, et c’est très mal, dit la survivante de la Stasi. Mais le vin l’est aussi, figurez-vous : notre chroniqueur l’a découvert en lisant le stimulant essai de Jean Szlamowicz, Les Moutons de la pensée. Revue de détail et suggestions œnologiques.


Les vendanges sont faites, et le mois du vin déferle dans les grandes surfaces. J’en étais à hésiter, pour mieux faire descendre la première blanquette de la saison, entre un Pouilly-Fumé de bon aloi (sauvignon de Loire à ne pas confondre, dit très bien Thomas Bravo-Maza dans Marianne, avec le Pouilly-Fuissé, bourguignon et chardonnay) et un blanc de chez moi — un Caldareddu par exemple. Mes soucis œnologiques m’éloignaient un temps de la linguistique woke, objet de mon dernier billet…

A lire aussi : Sami Biasoni: malaise dans la langue française

Du moins, je le croyais. Mais comme je lisais en même temps Les Moutons de la pensée, deJean Szlamowicz — cité dans ma précédente chronique, un homme qui pense bien —, je suis tombé sur le raisonnement abscons (un adjectif à retenir, il fait chic et évite de dire « con » tout court) d’un Manifeste pour un vin inclusif, de Sandrine Goeyvaerts, dont la quatrième de couverture est alléchante : « Le monde du vin est largement sexiste, classiste, raciste, LGBTphobe et validiste. La bonne nouvelle c’est qu’on peut tenter de comprendre ce qui nourrit ces inégalités pour y remédier ».

Plein de mots nouveaux ! Et encore, nous avons échappé à « grossophobe » — comme le signale élégamment Blanche de Mérimée, la graisse est la dernière frontière woke. Pensez, Yseult en diva de la chanson française aux Victoires de la musique l’année dernière, seul notre pays pouvait y penser. Désormais les stars se recrutent au poids : et comme pour les maharadjas autrefois, on leur offre leur poids en disques de platine…

Que dit notre éminente féministe inclusive, dont le Huffington a rendu compte sans beaucoup de distance ? « Dans l’image féminine du monde du vin, la femme, c’est une femme sans tête, c’est des bouts de femme, des bouts de corps, donc il y a un peu de chair par-là, un peu de cuisse par-là, mais c’est jamais une femme entière, c’est une femme passive, c’est une espèce de songe éthéré ».

« C’est jamais » : vous appréciez la syntaxe quasi mallarméenne de la dame. Tout cela parce que les œnologues, les tastevins et les cavistes parleraient de « rondeur » ou de « cuisse » à propos du vin. Ces concepts, note Jean Szlamowicz, sont souvent le fait d’amateurs peu éclairés qui se la jouent experts. Et, remarque-t-il, « pourquoi cuisse aurait-il à voir avec le corps féminin ? L’anatomie masculine connaîtrait-elle donc quelque déficience fémorale ? (…) La « sensualité » d’un vin renvoie à la richesse des sensations organoleptiques — et c’est bien ce qu’on recherche dans le vin. On ne voit pas en quoi cela construit le moindre discours sur les femmes — à moins d’en faire les détentrices exclusives de toute sensualité ». Et d’ajouter — on sent que cet homme boit du bon et même du meilleur : « Quant à la notion de rondeur, elle n’a rien à voir avec l’image d’une silhouette mais avec une sensation de volume en bouche ».

A lire aussi: Genre: la fabrique des impostures wokistes

Le livre de Jean Szlamowicz déconstruit la déconstruction, analysant par exemple la prétention des « mathématiques queer » à « perturber les oppositions binaires : le codage informatique en 0 et 1 est éminemment suspect, quand on y pense, ce 0 qui ressemble à un trou, et ce 1 quasi phallique… » Et quand on pense que des siècles durant, les écrivains avant d’écrire se faisaient tailler une plume… On voit le type (mince, encore un mot sexiste !) de raisonnement des révisionnistes de la culture. Qu’on (flûte, encore un mot phonétiquement ambigu !) ne s’y trompe pas : ce qui paraît marginal a vocation à envahir notre langue, nos coutumes, et jusqu’au contenu de nos verres.

Le wokisme ne m’abîmera pas mon amour des grands flacons. Ces délires intersectionnels et inclusifs sont générés par une méconnaissance profonde de l’histoire de la langue, une ignorance totale de la nation française, et une méfiance des boissons alcoolisées qui me fait soudain penser que le vin est haram, chez ceux qui soi-disant n’en boivent pas.

Causeur, c’est un peu l’abbaye de Thélème chère à Rabelais. Non seulement nous avons des opinions différentes, mais nous avons des goûts œnologiques fort divers. Que j’aime les vins charpentés du Pic Saint-Loup (par exemple le rouge, syrah et grenache, du Domaine de l’Hortus) ne m’empêche pas de parler avec Elisabeth Lévy ou avec Gil Mihaely qui ont d’autres préférences.

Allez, buveurs très illustres et vérolés très précieux, comme disait Rabelais, buvez et n’attendez à demain : pensez que chaque goulée est une offense faite à Sandrine Rousseau et à ses épigones. Et à la bonne vôtre !

Jean Szlamowicz, Les Moutons de la pensée, Nouveaux conformismes idéologiques, Les éditions du Cerf, 2022, 220 pages, 20€.

 

In vino veritas - Causeur

 

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21 septembre 2022 3 21 /09 /septembre /2022 10:54

VOYEZ LE FILM ICI

S’il est un écrivain de la grâce de Dieu par excellence, c’est bien Georges Bernanos. A l’œuvre dans les ténèbres les plus épaisses de la condition humaine, l’écrivain l’a incarnée dans les personnages de ses romans en prise avec le réel de leur temps. Spécialiste de l’œuvre romanesque de l’écrivain, le théologien Benoît Lobet nous décrypte l’essence de la foi chrétienne au prise avec le combat spirituel entre le Bien et le Mal. 
"De son premier roman Sous le soleil de Satan à son dernier Dialogues des Camélites en passant par Monsieur Ouine et Journal d’un curé de campagneL’impostureLa Joie, nous découvrons la courbe de vie et l’arc créatif de Georges Bernanos autour de ce motif récurrent de "la grâce" comme prière, joie, sacrifice, esprit d’enfance… présent au-delà du Mal."
En filmant les lieux et les paysages qu’il a arpentés toute sa vie, Marie Viloin propose dans ce documentaire un cheminement de foi à travers l’œuvre et la spiritualité de Bernanos, tournée vers l'espérance.
*
Retrouvez Catherine Salviat, la comédienne qui donne sa voix aux textes de Georges Bernanos, dans le documentaire que Marie Viloin lui a consacré Catherine Salviat, un moment de grâce.

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19 septembre 2022 1 19 /09 /septembre /2022 09:04

MON ETE AVEC CHESTERTON (FIN): MERCI MONSIEUR!
L’été s’achève. Il est temps pour moi de laisser Gilbert K.CHESTERTON au moins provisoirement de côté. Grand merci à vous Monsieur!

J'écrirai sans doute plus tard une synthèse de cet "été" et de mes réflexions à partir de quelques-unes de mes lectures de cet écrivain parfois difficile d’accès mais d’une telle richesse qu’il est impossible de le méconnaître ou de le négliger.
Avant le mot FIN, alors que je n'ai pas pu tout dire - ce serait impossible - et que mes billets n'ont que la valeur du témoignage d'un "fan", je ne résiste pas au plaisir de vous faire partager une nouvelle fois l'histoire de "la petite fille rousse"; elle qui il y a plus de 40 ans, grâce à Charles RAMBAUD, me tendit la main pour m'introduire dans l'univers chestertonien.

Dans l'Angleterre victorienne, une loi obligeait à couper les cheveux des petites filles pauvres, à cause des poux…

"Je pars des cheveux d'une petite fille. Ça, je sais que c'est bon dans l'absolu. Si d'autres choses sont contraires à cela, qu'elles disparaissent. Si les propriétaires, les lois et les sciences sont contre cela, que les propriétaires, les lois et les sciences disparaissent. Avec la chevelure rousse d'une gamine des rues, mettons le feu à toute la civilisation moderne. Puisqu'une fille doit avoir les cheveux longs, il faut qu'elle les ait propres; puisqu'elles doit avoir les cheveux propres, il ne faut pas qu'elle ait une maison sale; il faut que sa mère soit libre et qu'elle ait des loisirs; puisque sa mère doit être libre, il ne faut pas qu'elle ait un propriétaire usurier; puisqu'elle ne doit pas avoir un propriétaire usurier, il faut redistribuer la propriété; puisqu'il faut redistribuer la propriété, nous ferons une révolution…

On ne lui coupera pas les cheveux comme à un forçat. Non, tous les royaumes de la Terre seront retaillés et découpés à sa mesure. Les vents du monde seront calmés pour cet agneau, qui ne sera pas tondu. Toutes les couronnes qui ne vont pas à sa tête seront brisées… Elle est l'image sacrée de l'humanité. Tout autour d'elle l'usine sociale doit s'incliner, se briser et s'effondrer; les colonnes de la société s'écrouleront, mais pas un cheveu de sa tête ne sera touché."

Tout Gilbert K. CHESTERTON me semble être dans ce petit conte!

En attendant donc d'autres rencontres voici, en provenance de WIKIPEDIA, une petite biographie qui vous permettra de « situer » le personnage.

BIOGRAPHIE

Chesterton naît à Londres dans une famille bourgeoise. Sa mère, Marie-Louise, née Grosjean, est la fille d'un prédicateur laïc suisse. Son père, Edward Chesterton (1841-1922), dirige une agence immobilière avec son frère.

Il est baptisé à l’âge d’un mois dans l'Église d'Angleterre, bien que sa famille pratiquât l'unitarisme de façon irrégulière. Il a eu une sœur morte en bas âge, et un frère de cinq ans son cadet, Cecil, avec qui il formera un partenariat culturel et familial intense. À la naissance de son frère, Chesterton écrira dans son autobiographie qu'il était content : « J'avais enfin un public à qui parler. »

La suite ...

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24 juillet 2022 7 24 /07 /juillet /2022 12:00

Sophie Roubertie reçoit :

  • Maximilien Le Fébure du Bus, prêtre, écrivain
  • Valérie d’Aubigny, critique littéraire jeunesse, directrice du site et du comité de lecture de 123loisirs

Thèmes : “Eloge spirituel du repos ; Livres pour la jeunesse ; Coups de cœur”

Ecoutez VITE l'émission ICI

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19 juillet 2022 2 19 /07 /juillet /2022 17:29

Miklós Bátori, nom de plume de Miklós Bajomi, est un écrivain catholique d'origine hongroise, né le 24 mars 19191,2 à Bátaszék en Hongrie et mort le 18 février 1992 à Trappes.

Il publie en hongrois à Cologne, en 1960, Kálvária (« (route du) Calvaire » d'après l'adresse de son lycée, en français Un étrange paradis), qui décrit l'époque où, professeur à Győr, il s'enfuit avec un groupe de catholiques persécutés par le pouvoir communiste.

 

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1 juillet 2022 5 01 /07 /juillet /2022 16:54
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11 juin 2022 6 11 /06 /juin /2022 09:02
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