Au milieu des années 90, le photographe Janol Apin a mis en scène les noms des stations du métro Parisien avec humour et imagination. De Monceau à Rue de la pompe en passant par Duroc et Dupleix, les stations parisiennes parlent le langage international du mime.
IL DEMANDE UN “PAIN AU CHOCOLAT” AU LIEU D’UNE “CHOCOLATINE” : LE BOULANGER L’ABAT DE TROIS COUPS DE FUSIL !
Un boulanger a abattu un client de 32 ans à l’aide d’une arme à feu, ce samedi matin à Bordeaux. Le coupable a, de lui-même, informé la police du geste irréparable qu’il venait de commettre, rapporte « Le Républicain De l’Ouest ».
Tué par trois balles
Selon les premiers éléments de l’enquête, le boulanger de 37 ans aurait tiré à trois reprises avec son fusil à pompe sur le client désireux de se faire servir un « pain au chocolat ». C’est ce terme qui serait mal passé pour l’artisan bordelais, plutôt adepte de la « chocolatine ».
Lors de ses premières déclarations, il aura notamment expliqué « en avoir assez de servir des « Nordistes » qui n’y connaissent rien aux valeurs de ce métier. » […] « Ils se permettent de dénigrer sans cesse notre savoir-faire culinaire. Un pain au chocolat, c’est de la merde, moi je vends des chocolatines ! » , sans toutefois expliquer son geste.
La grève perlée à la SNCF perturbe la vie de milliers de français. Ce conflit est révélateur du mal qui écartèle notre pays : d’un côté, une volonté de le « moderniser » en l’intégrant dans un mondialisme indéfini et de l’autre une nostalgie d’un service publique qui irriguait tout le territoire. L’écrivain Marin de Viry décrit, avec un humour féroce, la SNCF telle qu’il la vit au quotidien :
Trois forces de sens différents écartèlent le brave garçon que je suis, qui croyait avoir acheté ce qu'il appelait naïvement un billet de train. Et qui est en réalité quelque chose de beaucoup plus grand que ça.
Premier percept étrange: la direction de la SNCF voudrait avoir l'air moderne, voire contemporaine. (…) Des vaches paissent, je les double à 350 kilomètres à l'heure. Le monde paysan est statique, je suis mobile. C'est moi qui gagne. J'élimine le vieux monde d'un trait de train à grande vitesse. Ensemble, la SNCF et moi, nous créons un métapaysage pour élites filantes. On est des winners. Son marketing adopte les codes couleurs, les codes design, les codes sonores d'une classe affaires de compagnie aérienne. La ligne éditoriale de ses magazines TGV: gastronomie, entre terroir et high-tech. Culture. Architecture. (…avec) l'inévitable interview de l'entrepreneuse qui a cassé les codes d'un marché en digitalisant le réel (…) et en reconfigurant les relations entre l'offre et la demande sur des bases numériques situées dans le cloud. Les racines de son business sont dans le ciel, c'est comme on vous dit dans le magazine. Elle ouvre, elle invente, elle tisse des relations créatives, elle danse sur les nouvelles technologies, elle sourit. Elle est jolie en plus, mais il ne faut pas le dire: ce serait de la discrimination. La réussite correcte ne connaît que le mérite, mais les magazines consommateurs qui en parlent ne photographient que les jolies filles: allez comprendre. (…). Je n'ai pas acheté un billet de train, j'ai participé à un rite de mobilité globale des élites mondialisées. C'est justice que j'aie casqué à mort. Le percept le valait bien. Je ne vois plus du tout la différence entre le marketing de Louis Vuitton et celui de la SNCF. L'idée, c'est d'acheter quelque chose dont on est le seul à penser qu'il vous situe pour tout le monde au sein d'une élite merveilleuse. À côté de cette satisfaction narcissique totale de se sentir inclus symboliquement au sommet de la société, mon bête désir d'arriver à temps, au bon endroit, à un prix raisonnable et dans de bonnes conditions de confort est un marqueur de stupidité rétrograde. Dont je m'accuse au tribunal du progrès.
Deuxième percept : l'État français, bavard, fauché et dépourvu de sens de l'observation, s'immisce dans mes impressions de voyage. Bavard et fauché: pris dans la contradiction entre le tout-TGV et l'irrigation de l'ensemble du territoire, il fait des phrases sur la compatibilité des deux objectifs. Il y a sûrement un moyen de concilier tout ça, dit-il. Par exemple, en faisant un peu plus payer tout le monde et beaucoup plus ceux qui, assez méprisables pour ne pas habiter une grande cité, ont besoin de se déplacer. À ceux-là, on garantit une expérience consommateur tout autre, qui tient dans un euphémisme technocratique bien de chez nous: la rupture de charge dans un trajet multimodal. Comprenez: il faut prendre sa voiture pour aller à une station de bus qui vous amène au train et il suffira d'en changer à Bellegarde-sur-Valserine pour avoir l'honneur de capter le flux à grande vitesse des vrais clients, ceux qui foncent vers la Ville lumière en envoyant des tweets. Presque tous les plaisirs des pauvres sont interdits, notait Louis-Ferdinand Céline. Celui du voyage leur a été ôté il v a vingt ans. Mais l'état est aussi dépourvu de sens de l'observation: comment se fait-il que les installations des gares soient complètement pourries, les façades craquelées, abandonnées aux incivilités, fermées, de moins en moins bien desservies et que toute tentative de traversée de la France en train soit un puissant facteur d'achat d'un turbodiesel allemand? Cet état de fait est corrélé avec l'insatisfaction désormais exaspérée des voyageurs et personne ne l'aurait vu venir... sauf tout le monde. Cela fait vingt ans que l'arbitrage rationnel d'une famille qui voyage sur un axe fréquenté est en faveur de la voiture. La politique du rail en France: comment laisser tomber en ayant l'air de chercher la solution.
Troisième percept: la nostalgie du rail français me tire des larmes. En gros, les Français étaient transportés en train par des quasi-fonctionnaires républicains très à gauche, imprégnés d'une sorte de mystique du statut, défendu comme un morceau de la Sainte Croix par des syndicats motivés et organisés. Certes, cette tendance trop humaine à faire passer la défense et la conquête d'avantages discutables — comme tous les avantages — avant le confort de l'usager avait quelque chose d'un peu pesant. Mais enfin, le surmoi du service public régnait et la magie du voyage opérait. Je ne veux pas prétendre que tout était parfait, mais la qualité du voyage y était. La qualité, c'est-à-dire la marque des hommes qui exécutaient le service. Comme tout ce qui est vraiment bon, l'Europe va l'interdire, au profit d'une rationalité implacable dans laquelle il n'y aura plus de plaisir, mais des fantasmes californiens de créatures de moquette. Il y a dans le camembert et dans le voyage en train un destin commun: la disparition de leur caractère, et l'avènement de leur insipidité ridicule.
Le nom de l'ex-secrétaire d'État est le participe passé du verbe placer. Avant d'être en garde à vue, il fut d'emblée placé, et plutôt bien. En effet, ces dernières années, on a suivi ce personnage atypique du poste d'assistant parlementaire au gouvernement. Sans jamais savoir s'il se plaçait ou s'il l'était par les autres?La suite...
"C'est dans ces détails que vous comprenez que nous sommes à juste titre et inexorablement tournés vers l'extinction. Enlever la peau pour mettre le plastique autour. C'est le terminus." (vu sur Facebook)
"La femme remonte, comme je l'ai déjà dit, à la plus haute antiquité. Elle a une très grande importance. Sans elle l'homme serait orphelin. Il vivrait comme un veuf. Au Café du progrès. En buvant du vermouth-cassis jusqu'à 2 heures du matin. Et en fumant des cigares bon marché. Son foie n'y résisterait pas. Ses doigts seraient jaunes de nicotine. Il mènerait une vie misérable, qui le conduirait rapidement au tombeau. Ses orphelins seraient inconsolables. Privés de bachot, et même d'études sérieuses, par de si tristes circonstances, ils fréquenteraient des compagnies douteuses. Ils vivraient de "hold up", de rapines, d'auto-stop. Ils se laisseraient pousser les cheveux jusqu'aux omoplates, et la barbe jusqu'au nombril. Ils fumeraient la marijuana. Ils se mettraient des colliers de fleurs. Ils se décalqueraient des pivoines sur le front et des femmes nues sur la poitrine. Ils s'assiéraient sur le bord des trottoirs, et ils joueraient de la mandoline dans les capitales étrangères. Et parfois même du banjo hawaïen. Avec la femme, au contraire, tout change."
Alexandre Vialatte, Chronique du Spectacle du Monde n° 86, mai 1969.
La cuvée de l’année s’annonce brillante avec comme candidats Les Inrocks,L’AFP (nommée pour pas moins de 4 bobards, et non des moindres !), La Croix, Le Monde, C8, Europe 1 et France Info. Notons parmi les favoris des internautes (un vote en ligne permet de choisir 3 bobards parmi les 14 présentés) “l’affaire Théo“, véritable fake news d’État impliquant toute la sphère politico-médiatique. La vidéo de son arrestation, diffusée par Europe 1 en janvier dernier, aura sonné le glas d’une intense campagne de presse.
Un autre grand favori concerne Yann Moix (voir son portrait : Yann Moix, toto écrivain) surnommé pour l’occasion “Yann Mhoax”, qui aurait soit-disant filmé des actes de barbarie commis à l’encontre des migrants par les forces de l’ordre à Calais. Double bobard, puisque Yann Moix enfonce le bouchon un peu plus tard en affirmant que « il y a, parmi les Afghans, des gens qui connaissent et Victor Hugo qui ont lu Victor Hugo en farsi, sur le bout des doigts, ils arrivent en France et on les frappe ! ». La journaliste et chroniqueuse Charlotte d’Ornellas souligne le fait que c’est une probabilité très faible, disons même quasi nulle :
« Taux d’alphabétisation en Afghanistan : 32% (UNESCO). – Pourcentage de gens qui parlent français en Afghanistan : can you repeat the question (dans le « meilleur » des cas) ? – Nombre d’œuvres d’Hugo traduites en dari : estimation manquante. – Personnes (dans le monde entier) qui connaissent Victor Hugo « sur le bout des doigts » : 7 (estimation toute personnelle, je reconnais) – Probabilité que Yann Moix ait croisé « des gens » — parmi les Afghans — qui connaissent Hugo sur le bout des doigts : . »
En attendant une "Marche pour la vue", l'@afpfr mérite-t-elle un Bobard d'Or cette année pour ses #FakeNews ? A vous d'en décider en participant aux #BobardsDor. Votes en ligne ► https://bobards-dor.fr/
Les votes sont ouverts jusqu’au 11 mars à minuit et seront suivis d’une “soirée de gala” ouverte au public le 12 mars au soir au Théâtre du Gymnase-Marie Bell, à Paris, à l’occasion de laquelle la salle pourra voter à main levée pour la meilleure fake news de l’année. Pour Jean-Yves Le Gallou, organisateur des Bobards d’Or, “les Bobards d’or combattent les mensonges des médias dominants. Ce sont, de loin, les mensonges les plus importants parce qu’ils sont colportés par des médias extrêmement puissants. Regardez le mensonge sur l’affaire Théo. Ce Congolais aurait été violé par des policiers. Cela s’avère totalement inexact, mais tous les médias en ont parlé. Ces grands médias officiels ont une puissance de mensonge considérable. Pour se défendre, ils ont trouvé la parade d’accuser les médias alternatifs. Cela ressemble à l’histoire de la paille et de la poutre.”
Le 8 mars a lieu la Journée internationale des droits des femmes.
Comme chaque année, nous aurons droit aux discours convenus sur la nécessaire lutte pour l’égalité entre les hommes et les femmes et la libération des femmes de l’oppression séculaire des hommes. Cette année, avec les « révélations » sur le harcèlement et les violences sexuelles à l’encontre des femmes, nos média se féliciteront certainement de cette libération. Dans cette atmosphère qui devient étouffante, nous nous permettons de faire un écart à la bien-pensance et au sérieux avec ce texte iconoclaste de la grande romancière Geneviève Dormann (1933-2015), publié dans Le Quotidien de Paris du 8 mars 1982 :
Journée des femmes, fêtes des femmes, vive les femmes ! Qu'on me permette de me méfier de la fête officielle qu'on est en train de nous donner. (…)
Et la journée des hommes, alors, quand aura-t-elle lieu ? Ce n'est pas parce que leurs voix sont moins nombreuses que les nôtres qu'il faut mépriser les exploités, les battus, les méprisés, les faiblards. Quand défendra-t-on les cadres décadrés, les chômedus et les demandeurs d'emploi, les époux de viragos, les fils de castreuses, les laissés pour compte, les fils-pères, les moches, les branques, les bande-mou, les priapeux, les alcoolos anonymes, tous les claqués du bureau, les déprimés, les comprimés, ceux qui ont les éponges mitées, la prostate qui prend l'eau, les nerfs en peau de fleur, les glandes invisibles à l'œil nu ? A quand la fête des retraités, des sous-traités ? Une journée des hommes, tiens, pour lesquels un ministre de la Condition masculine — mon ami Pierre-Yves Guillen serait parfait — pourrait proposer des mesures d'urgence, corollaires des mesures « féministes " de cheftaine Roudy. Des mesures pour rassurer ceux qui, de plus en plus, changent de trottoir dès qu'ils voient une nana se pointer. Je propose :
1. La création d'une réserve pour les derniers spécimen masculins polis, courageux et tendres.
2. Du temps libre pour que les malheureux, assommés de travail, puissent se faire faire des nettoyages de peau et des révisions dentaires (voir à la télé, lors des discours, la collection de croqueuses pourries assimilables aux remparts de Carcassonne avant restauration, les parodontoses galopantes, les gencives crues, les chicots vampiresques, grisâtres ou absents.)
3. Restitution de l'Académie française à l'usage exclusif des hommes pour que les vieux intellos qui ont bien mérité de la patrie puissent à nouveau s'amuser tranquillement entre eux, le jeudi.
4. Droit à la Sécurité sociale pour les hommes d'intérieur dont les épouses sont femmes d'extérieur.
5. Droit, pour un oisif, de toucher la retraite d'une conjointe travailleuse, après sa mort.
6. Obligation, pour les femmes qui font les mêmes études qu'eux, de subir le même handicap du service militaire, au lieu, comme aujourd'hui, de leur rafler les meilleures places, pendant qu'ils sont obligés de faire le parcours du combattant.
7. Cours du soir de psychologie féminine et de comportement où ils apprendront :
a) que la démagogie craintive (si à la mode) à l'égard des femmes n'attire pas forcément leurs faveurs ;
b/ qu'il est malpoli, quand on est président de la République ou député de s'adresser aux citoyens en disant « françai-zeuzéfrançais ", ce qui est une faute de syntaxe, un acte de sexisme puisque nous sommes tous des citoyens français, et un procédé antidémocratique par mention incongrue d'une différence.
8. Sévérité légale pour les violeuses de liberté qui, abusant de leur spécificité maternelle, oublieront exprès de prendre leur pilule ou de recourir aux services d'avortement gratuit, pour se faire épouser ou se faire allouer des rentes coquettes.
9. Recours légal possible contre les violeuses tout court qui abusent d'un homme en état de faiblesse : ivresse, cafard, dépression ou naïveté.
10. Possibilité de partager avec les femmes l'exercice de tous les métiers, même les plus déprimants comme celui de boueux (je n'ai jamais vu une boueuse) ou comme celui de croque-mort (il n'existe à cette heure, en France, aucune croqueuse de mort, ce qui est tout à fait anormal).
Ces justes et équitables mesures gouvernementales étant prises, il serait amusant de vérifier si la démagogie à l'égard des hommes ne serait pas plus rentable, électoralement, bien sûr, que celle qui se pratique actuellement, à l'égard des femmes. J'en suis persuadée, bien que nous dominions, en nombre, à 52 %.
Nous partageons avec vous ce chef-d'oeuvre de Luca Giordano peint vers 1688 pour vous souhaiter un joyeux Noël ! Suivez ce lien pour en découvrir plus sur ce tableau :www.louvre.fr/oeuvre-notices/l-adoration-des-bergers-2