A l'occasion du 11 novembre ...
Charles Péguy fut le premier à s’engager de son plein gré, à l’âge de 41 ans, et fut l’un des premiers à mourir : le 7 septembre, à la tête de sa troupe dans le premier combat de la guerre, à la veille de la grande bataille de la Marne.
Charles Péguy
Son dévouement est compréhensible. Péguy était un écrivain et un grand poète, engagé à son époque et dans son pays, en faveur de la vérité et de la justice, et un polémiste à un degré héroïque dans ses célèbres « Carnets de la Quinzaine ». A cet égard, Daniel Rops (à la suite de Barrès) souligne que ce qui caractérise Péguy était « une pensée héroïque ». Et il ajoute : « Son existence n’avait d’autre sens que d’être une protestation constante et héroïque contre tout ce dont nous devenons complices, dès que nous le supportons » [1] Gide lui-même est d’accord quand il dit que la clé de la leçon de Péguy est l’héroïsme. Son insurrection n’a cessé de s’abattre sur les maux qui dégradent les hommes : « la politique de l’opportunisme » qui écrase l’enthousiasme pour la justice (par exemple dans « l’affaire Dreyfus » qui finit par être prise comme prétexte), et « l’argent » qui domine le monde, et la « misère » qui découle de ces façons injustes de s’imposer, avec des conséquences de rébellion et de désespoir. Notre auteur a combattu ces maux de toutes ses forces et, de plus, avec une capacité innée de chef. L’un de ses amis les plus proches, Lotte, parle de « l’autorité mystérieuse et involontaire » qu’il exerçait sur ses camarades, et l’attribue à sa vie intérieure et spirituelle très profonde [2] .
Retrouvez le 11 novembre sur Petrus Angel.