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1 mars 2023 3 01 /03 /mars /2023 12:17


Le jeune « Padre » Paul est l’aumônier des légionnaires, qui se dévoue à la tâche et aux hommes avec une scrupuleuse attention. Prêtant son oreille et son cœur à toutes les demandes, il n’en a pas moins conscience de ses limites, qu’il s’efforce de ne pas faire peser sur autrui. Il est sur le même pied que les hommes car en tant qu’aumônier, sans grade, il a le grade de son interlocuteur, soldat avec un soldat, officier avec un officier. Le film va constamment des servitudes de la vie militaires aux grandeurs de la foi chrétienne. Ne craignant pas pour sa vie, le Padre affronte l’image d’une mort plus douloureuse, celle, probable, de sa mère.
L‘admirable pertinacité de Cheyenne-Marie Carron à reprendre sans cesse la caméra pour de nouveaux films, en dépit des difficultés sans nombre qu’elle doit affronter comme unique scénariste, réalisatrice et productrice, lui permet d’atteindre, comme aujourd’hui avec ce portrait d’un Padre de la Légion, des hauteurs remarquables. Le film se compose surtout de dialogues du Padre avec des personnes elles aussi en profonde réflexion, comme un ancien prêtre légionnaire, un moine dans son cloître, un prêtre orthodoxe, ou la garde-malade de sa mère. Avec ce qui semble une vocation pour la compassion, Padre Paul sort bousculé des conversations, où il ne peut pas toujours cacher ses larmes. À la fin il a la joie de baptiser un enfant de légionnaire mais aussitôt il se love au pied d’une statue de la Vierge, en disant la célèbre prière de saint Charles de Foucauld, qui donne son titre au film. Lequel cesse alors d’être énigmatique pour devenir lumineux.

Vu sur le site de LA NEF .

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