Petrus Angel vous recommande le film "Barbara", vu le soir des élections.
«Barbara», dans la prison intérieure de la RDA
Christian Petzold plante le décor et l’atmosphère de son nouveau film, Ours d’argent au Festival de Berlin 2012, dans une RDA étouffante où se débat son héroïne, en quête de liberté.
En perpétuel contrôle d’elle-même, Barbara ne laisse rien transparaître de ses états d’âme. Elle soigne les malades, manifeste des signes d’attention particuliers à l’égard de ceux qui souffrent, mais repousse, par ses silences et une forme d’inertie, tout ce qui pourrait ressembler à l’amorce d’une relation affective.
Elle n’a pas renoncé à son désir d’évasion. La police locale la suspecte, la traque, débarque chez elle à l’improviste pour fouiller son appartement, à la recherche d’indices compromettants. Il lui faut jouer un double jeu, sans faille ni faiblesse, si elle veut parvenir à ses fins. Mais la présence de ce médecin, attirant et discret, aux regards troublants, à la présence énigmatique, qui semble si proche d’elle, l’ébranle.
UN RÉGIME POLITIQUE PEUT-IL ALTÉRER LA NATURE DE L’AMOUR ?
Barbara parvient à avoir des rendez-vous, furtifs et secrets, avec son amant de RFA qui lui donne argent et plan pour qu’elle puisse s’évader, via le Danemark, en profitant de la mer et de la nuit. La détermination de Barbara commence à fléchir. Ses sentiments pour Andre la font vaciller. Entre la naissance de l’amour qui l’assigne à résidence et le désir de liberté, entre ses atermoiements et sa détermination, son cœur balance. Jusqu’au bout, l’issue de ce dilemme demeure incertaine.