Bernanos assassiné dans un opéra antichrétien
Daoudal Hebdo dénonce la dernière production, donnée à Munich, des Dialogues des carmélites, de Poulenc, sur le texte de Bernanos :
"On sait que le personnage principal est Blanche de la Force, une jeune fille fragile, dominée par la peur, mais qui, à la fin de l’opéra, deviendra une martyre héroïque. Or, à Munich, Blanche de la Force est une «rebelle d’aujourd’hui, mi-bobo mi-junkie», comme dit Diapason. «Envoyant tout balader », elle « intègre une communauté aux allures de secte, une poignée de misérables régie par une vieille prieure maboule qui va bientôt mourir dans un dernier accès de démence sénile ». Mère Marie a « tout d’une camionneuse reconvertie en garde-chiourme». et l’aumônier est «un criminel recherché dont la présence attire une descente de police». Ce qui signe la fin de la communauté. Laquelle, alors, se suicide au gaz. Mais Blanche défonce la porte, sauve ses soeurs in extremis, et quand elle rentre à nouveau dans la cabane (car tout se passe dans une cabane), celle-ci explose…
Une telle mise en scène a assurément l’avantage de ne pas avoir à se poser le problème de la Révolution française et de ses persécutions anti-chrétiennes. Elle a l’avantage également de supprimer radicalement tout questionnement sur la foi et le martyre. Mais il ne faut pas oublier que le texte demeure. Et que ce texte sublime (sur une musique qui ne l’est pas moins) est ainsi tourné en dérision de la plus ignoble manière. C’est donc bien la foi catholique qui est tournée en dérision, qui est salie, avilie. Et pour ce faire on choisit précisément un opéra qui chante la foi catholique dans toute sa pureté, et l’engagement chrétien dans tout son héroïsme. Et il n’y personne pour hurler, dans la capitale de la catholique Bavière, contre cet attentat anti-chrétien. Et il n’y a même personne, dans le monde intellectuel, pour hurler qu’on assassine Poulenc et Bernanos."