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7 février 2012 2 07 /02 /février /2012 21:32

 

Georges Bernanos fut salué par André Malraux comme le plus grand romancier de ce siècle. Ses écrits de combat, plus nombreux encore que ses œuvres de fiction, ont porté au plus haut degré de perfection l’expression d’un engagement passionné.

Bernanos n’aimait guère qu’on le qualifiât d’écrivain et encore moins d’écrivain catholique. Il préférait se définir « un catholique qui écrit des livres », non pas, selon sa propre expression, « de jolis livres pour de jolis yeux, dans une jolie maison ».

Non ! Il s’efforçait, au moyen de l’écriture, de prolonger pour ceux qui « par hasard ou par ennui » ouvriraient un jour ses livres, la méditation spirituelle, mystique et donc nécessairement humaniste qui faisait le quotidien de sa vie.

« Je n’aurais pas voulu mourir sans témoigner », avait-il dit pour justifier la parution tardive de Sous le soleil de Satan, premier roman d’un écrivain de trente-huit ans.

Georges Bernanos, témoin par l’écriture… Georges Bernanos, écrivain de l’essentiel…

Ce visionnaire aux accents de prophète n’est ni un imprécateur orgueilleux, ni un philosophe inspiré. On chercherait en vain dans son œuvre la moindre méditation sur la justice à la manière d’un Montesquieu ou sur le droit comme son contemporain Paul Valéry. On n’y trouverait pas davantage le récit enflammé d’un grand procès du temps, de ces procès qui, à l’occasion de leur déroulement controversé, transforment l’écrivain le plus érémitique en chroniqueur judiciaire véhément.

Georges Bernanos ne flotte pas sur le quotidien même si tous les événements de son temps l’empoignent et le font réagir aussitôt, souvent avec colère, toujours avec chaleur.

Son génie, c’est l’enfance, non pas celle qui relève des « ramollissements du cœur » – l’expression est de lui ! -, non pas la bénignité doucereuse que rejetait la Pieure de Compiègne disant à Blanche de La Force :

« Qui s’aveugle volontairement sur le prochain sous prétexte de charité, ne fait le plus souvent que briser le miroir pour ne pas se voir dedans. »

la suite

Me Charrière-Bournazel 

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