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5 avril 2011 2 05 /04 /avril /2011 22:17

 

 

Mgr Michel Schooyans, professeur émérite de l’université catholique de Louvain, est interrogé par La Nef. Extraits :

Vous avez dénoncé la nouvelle conception des droits de l’homme prônée par l’ONU : de quoi s’agit-il ?

SNous sommes entrés dans une nouvelle révolution culturelle. L’ONU est en train de mettre en place une conception nouvelle du droit. Les vérités fondatrices de l’ONU concernant la centralité de l’homme dans le monde, exposées dans la Déclaration de 1948, sont peu à peu désactivées. Selon la nouvelle conception onusienne du droit, aucune vérité sur l’homme ne s’impose à tous les hommes. Les droits de l’homme ne sont plus reconnus comme des vérités devant lesquelles on s’incline ; ils sont l’objet de procédures, de décisions consensuelles. Nous négocions et, au terme d’une procédure pragmatique, nous décidons, par exemple, que le respect de la vie s’impose dans tels cas mais pas dans d’autres, que l’euthanasie doit être libéralisée, que les unions homosexuelles ont les mêmes droits que la famille monogame et hétérosexuelle, etc. Ainsi naissent de soi-disant « nouveaux droits de l’homme », toujours renégociables au gré des intérêts changeants de ceux qui peuvent faire prévaloir leur volonté.

Pour acclimater ces « nouveaux droits » et surtout la conception du droit qui leur est sous-jacente, deux axes d’action doivent être privilégiés. Il faut d’abord affaiblir les nations souveraines, car elles sont normalement en première ligne lorsqu’il s’agit de protéger les droits inaliénables de leurs citoyens. Ensuite, dans les assemblées internationales, il faut obtenir le plus large consensus possible. Une fois acquis, le consensus peut être invoqué pour faire adopter des conventions internationales, des pactes ou des protocoles, qui acquièrent force de loi dans les États qui les ont ratifiés. Ainsi se constitue peu à peu un droit international purement positiviste et pyramidal, inspiré de Kelsen. À ce droit, et à lui seul, il appartiendra de valider les droits nationaux particuliers."

Michel Janva   | Lien permanent | Commentaires (9)

 

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