Notre époque s'imagine être libre et affranchie de toute contrainte, de toute morale, de toutes valeurs considérées comme arbitraires et insupportables. Chacun veut choisir ce qu'il veut penser, picorant au hasard, consommant un peu de ci, un peu de ça, un peu de christianisme, un peu de bouddhisme, un peu de « Nitche » (voir photo prise ici, même Lou-Andréas Salomé s'y est laissé prendre), mais surtout rien qui implique de l'altérité ou de se soucier de l'autre plutôt que de rester centré sur son nombril.
Et paradoxalement, apparemment du moins, dans le même temps, poussent un peu partout comme du chiendent, du mildiou, de la « mauvaise herbe » des « maîtres à penser » de tout style, des spécialistes en "côtching", en "direction spirituelle", de toute obédience, qui bien souvent aux prétentions matérielles de la classe sociale dont ils sont tous issus, les bourgeois, rajoutent en jouant sur leurs « réseaux », et copinages endogamiques, des prétentions sociales, intellectuels et culturelles, à servir de guides au « bon peuple », aux « pékins moyens ». Bien souvent le "côtch" est un imbécile qui, bénéficiant d'une petite expérience dans un domaine, pense ou feint de penser que cela le légitime pour tout le reste.
Pour se justifier, ils énumèrent généralement leurs titres de gloire supposés : d'avoir écrit dans tel journal, édité leurs livres dans telle maison d'édition, qu'ils ont bien connu tel auteur célèbre lui-même très ami avec tel philosophe fameux, ou se contentent de visser une plaque de cuivre à côté de leur sonnette etc...
En gros ils acquéraient la sagesse et le talent de leurs relations dont ils se réclament par procuration, par contact ou intinction...
Quelles que soient la direction ou l'origine des opinions et pensées, et maximes et aphorismes professés par ces « maîtres », cela réveille en moi le gamin de Paris insolent, le gosse de Pantruche, le petit banlieusard indocile n'ayant surtout pas envie de se laisser domestiquer par un bourgeois ayant des vanités à satisfaire fût-ce un curé réputé saint. Dans le cas précis, à l'instar de Bernanos, je préfèrerai toujours les prêtres humbles, maladroits et même pas brillants, à l'image du « petit curé d'Ambricourt » pourtant beaucoup plus proches qu'eux du mystère divin aux prêtres « mondains » qui goûtent les compliments et l'adulation avec un peu trop de gourmandise.
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