Benoît « in », Sarkozy « out » ?
Alors là, je n’en reviens pas ! Bien installée au chaud dans mon mois d’août, sur ma plage de Saint-Tropez, coquillages et crustacés, à me remettre d’une soirée dansante au VIP pour mieux préparer une procession priante de l’Assomption, je ne me doutais pas un instant que j’allais assister à un triple miracle groupé, en duplex Italie-France simultané.
Ce dimanche 22 août, à Castel Gandolfo, le Pape Benoît XVI, jamais en vacances, lui, – en tout cas pas vu à la terrasse de chez Sénéquier – faisait son boulot de Pape : il célébrait devant quatre mille personnes venues de tous pays l’Angelus, prière triquotidienne à la Vierge, rappelant au passage qu’elle était, ce jour-là « Reine de l’Univers ». Comme n’importe quel prêtre pédagogue, il insistait sur le parallèle significatif entre le sort de l’humble servante Marie élevée par son fils à la Royauté universelle et l’Evangile du jour – connu comme le loup blanc – même vous vous le connaissez, et pour cause : « Oui, il y a des derniers qui seront premiers, et il y a des premiers qui seront derniers » (Lc 13,30).
A la fin de la prière, en hôte accueillant, le pape conclut en diverses langues et s’adressa donc, comme chaque dimanche, aux pélerins français en… français ! Toujours bon exégète, le pape résuma ainsi les textes du jour :« Tous les hommes sont appelés au salut. C’est aussi une invitation à savoir accueillir les légitimes diversités humaines, à la suite de Jésus venu rassembler les hommes de toute nation et de toute langue ».
Dès ce moment à Paris, un premier miracle avait lieu : exit Jésus et son œuvre salvifique, la traduction simultanée français-français des propos du pape donnait à peu près ceci : « Tous les Roms sont appelés à rester en France. C’est aussi la politique archi-sécuritaire sarkozyste de démantèlement des camps illégaux et d’expulsions « aidées » des étrangers en situation irrégulière que le pape condamne fermement! »
Moi je n’ai pas entendu prononcer – ni vous non plus d’ailleurs –le moindre mot de Roms, de Sarkozy, ni même l’évocation le du duo Hortefeux- Besson !