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bienvenue sur Petrus Angel !
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Nous avons connu un honneur du Travail, exactement le même que celui qui, au Moyen-âge, régissait la main et le cœur.
C'était le même, conservé intact en-dessous.
Nous avons connu ce soin poussé jusqu'à la perfection, égal dans le plus infime détail.
Nous avons connu cette piété de "l'ouvrage bien faite" poussée, maintenue jusqu'à ses plus extrêmes exigences.
J'ai vu, toute mon enfance, rempailler des chaises exactement du même esprit et du même cœur, et de la même main que ce peuple avait taillé ses cathédrales...
Il fallait qu'un bâton de chaise fût bien fait. C'était entendu. C'était un primat. Il ne fallait pas qu'il fût bien fait pour le patron, ni pour les connaisseurs, ni pour le client du patron. Il fallait qu'il fût bien fait lui-même, en lui-même pour lui-même, dans son être même.
Une tradition venue, montée du plus profond de la race, une histoire, un absolu, un honneur voulaient que ce bâton de chaise fût bien fait. Toute partie dans la chaise, qui ne se voyait pas, était exactement, aussi parfaitement faite que ce qu'on voyait.
C'est le principe même des cathédrales.
Charles PEGUY
Ce poème, déjà publié dans le livret de carême 2002, mérite d’être relu ; il a aidé plus d’un lecteur. Depuis son plus jeune âge, petit Pierre partait avec son grand-père pour de longues promenades en forêt. Alléluia ! Alléluia ! www.serviam.net Carême 2007 sur Internet
Mais, depuis quelque temps, grand-père marche moins vite. La canne lui est devenue une aide dont il ne peut plus guère se passer. Petit Pierre s’inquiète ; grand-père lui dit alors :
« C’est normal, mon bonhomme, bientôt je pourrai cueillir ma dernière fleur. Elle commence à pousser. » L’hiver est venu et grand-père n’est plus guère sorti que dans le jardin. Un jour il a regardé, pensif, ses rosiers : « Tu sais mon garçon, la mort n’existe pas. Regarde ces rosiers, tu les crois morts ; eh bien, au printemps, tu les verras bourgeonner. Pour nous c’est la même chose. », et il a ajouté : « Je vais te dire un secret : bientôt je cueillerai ma dernière fleur. Ce sera la plus belle, celle de Pâques. Je pourrai l’offrir au Seigneur. »
Petit Pierre n’a pas très bien compris. Mais, au printemps suivant, sa mère est venue le chercher précipitamment à l’école après avoir parlé à voix basse à l’instituteur. A la maison, quand il est entré dans la chambre aux volets clos, grand-père semblait se reposer, et petit Pierre s’est souvenu : « Ne pleure pas, maman, dit-il, grand-père vient de cueillir sa plus belle fleur de Pâques ; il est allé l’offrir au Seigneur, il est ressuscité aussi avec Jésus .»
Si tu savais le don de Dieu et ce qu’est le ciel,
Si tu pouvais d’ici entendre le chant des anges et me voir au milieu d’eux,
Si tu pouvais voir se dérouler sous tes yeux les horizons et les champs éternels, les nouveaux sentiers où je marche,
Si un instant tu pouvais contempler comme moi la Beauté devant laquelle toutes les beautés pâlissent …
Quoi ? Tu m’as vu, tu m’as aimé dans le pays des ombres, et tu ne pourrais ni me voir, ni m’aimer encore dans le pays des immuables réalités ?
Crois-moi, quand la mort viendra briser tes liens comme elle a brisé ceux qui m’enchaînaient, et quand un jour que Dieu connaît, et qu’Il a fixé, ton âme viendra dans le ciel où l’a précédée la mienne, ce jour-là tu reverras Celui qui t’aimait et qui t’aime encore, tu retrouveras Son cœur, tu en retrouveras les tendresses épurées…
A Dieu ne plaise qu’entrant dans une vie plus heureuse, infidèle aux souvenirs et aux vraies joies de mon autre vie, je sois devenu moins aimant !
Tu me reverras donc, transfiguré dans l’extase et le bonheur, non plus attendant la mort, mais avançant d’instant en instant avec toi, qui me tiendras la main, dans les sentiers nouveaux de la Lumière et de la Vie, buvant avec ivresse aux pieds de Dieu un breuvage dont on ne se lasse jamais et que tu viendras boire avec moi …
Essuie tes larmes et ne pleure pas si tu m’aimes !…
Saint-Augustin
Connaissez-vous Thomas More ? L’Église le fête le 22 juin. Il est l’un des plus grands juristes et humanistes du XVe siècle. Ses valeurs chrétiennes l’ont conduit jusqu’au martyre. Jean-Paul II l’a proclamé patron des responsables de gouvernement et des hommes politiques. Un saint à solliciter en cette période où l’actualité politique est dense… (suite)
Une belle idée de sortie en famille : redécouvrir la galerie des Glaces, véritable joyau royal du XVIII° siècle qui vient de subir trois années de restauration pour retrouver son éclat d'origine.
Tout les facettes de l'artisanat français y est passé : dorure à la feuille d'or, fabrication d'ampoule-bougie en cire en exclusivité, nettoyage des 1000 m² de marbre à la compresse, nettoyage et réparation des 357 glaces par un seul artisan, etc...
Même le Sénat a participé en offrant ses 24 miroir au mercure pour respecter la "couleur Versailles" qui règne dans la galerie.
Du grand art pour un résultat, paraît-il, extraordinaire.
Posté le 22 juin 2007 à 21h29
relevé sur http://www.lesalonbeige.blogs.com/
POURQUOI ?
Parce que nous sommes envahis par le bruit et par la musique " bruit de fond ".
Souvent, nous entendons plus la musique que nous ne l'écoutons : pensons à la musique d'ambiance inévitable dans les cafés, les magasins, les parkings, ...
Et quand nous écoutons de la musique, c'est pratiquement toujours en faisant autre chose : la vaisselle, le ménage, du bricolage, ...
Parce que pour pouvoir aimer - ou pouvoir dire qu'on n'aime pas - il faut connaître, et que pour connaître, on n'a encore rien trouvé de mieux que d'apprendre, en y passant ... un certain temps.
Parce que la musique est devenue une arme dans la guerre idéologique et culturelle qui secoue le monde, et notamment la France.
Parce que nous sommes les héritiers d'un patrimoine culturel immense, en particulier en musique, que nous ne connaissons pas, ou pas assez.
POUR QUI ?
Pour tous ceux qui, sans être musiciens ou érudits en matière musicale, souhaitent
" apprendre à écouter ", et ainsi apprendre à juger, à apprécier, à aimer.
COMMENT ?
Le plus simplement possible : on s'assied pour écouter ensemble de la musique, en suivant un parcours qui va du folklore à la musique religieuse, en passant par la chanson française, le jazz, la musique de films, la musique classique, l'opéra.
Les séances sont animées par des personnes qui ne sont pas des spécialistes mais qui ont elles-mêmes découvert et apprécié ce parcours.
CONCRÈTEMENT ?
Environ 10 séances, ou des week-ends ou stages d'été.
Apprendre à écouter : un parcours musical de près de 200 extraits musicaux progressant par genre, du folklore à la musique sacrée, en passant par le jazz et l’opéra...
Pour plus de renseignement, contactez ICHTUS, au Tél. 01 47 63 97 81.
21 juin : Saint Louis de Gonzague
Si nous vivons ainsi à tout moment sous l'impulsion de l'amour de Dieu, faisant tout par amour pour Lui, chacune de nos occupations, que ce soit un travail ou un repos, un effort ou une détente, est une prière et nous unit davantage à Dieu peu importe ce qu'est l'occupation du moment présent pourvu qu'elle soit ce que Dieu veut de nous et soit accomplie par amour pour Lui.
On raconte que pendant le noviciat de saint Louis de Gonzague, alors que les novices occupaient une récréation à jouer à la balle, on leur dit soudainement : « Que feriez-vous si l'on vous apprenait que vous allez mourir dans quelques minutes ? » L'un répondit : « Je courrais à la chapelle m'agenouiller devant le Saint Sacrement », un autre : « Je réciterais le chapelet ». Un autre encore : « Je courrais trouver mon confesseur ». Et saint Louis de Gonzague répondit : « Je continuerais à jouer à la balle. » A l'heure où c'est la volonté de Dieu qu'on joue à la balle, on prie et on se sanctifie en jouant à la balle par amour de Dieu. C'est ainsi que la vie entière peut être une prière.
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Une 101e petite-fille pour le papy record de Novokouznetsk | |||||
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KEMEROVO, 13 juin - RIA Novosti. A 73 ans, Alexeï Chapoval, un habitant de Novokouznetsk, dans la région de Kemerovo, vient de voir naître sa 101e petite-fille.
"L'enfant est née dans la famille de Iossif (son fils) pendant le week-end. Peut-être l'appelleront-ils Tatiana, c'est ce qu'ils envisagent", a-t-il déclaré mercredi à RIA Novosti.
Le grand-père record affiche en tout 50 petits-fils et 51 petites-filles. Il y a deux mois est né son 100e petit-enfant, une fille.
Le premier fils de la famille a vu le jour il y a presque un demi-siècle et douze autres enfants sont arrivés après lui. 10 garçons et 2 filles. Tous habitent dans le village de Boungour dans la région de Novokouznetsk et la maisonnée s'étend sur toute la rue. Les habitants du village l'appellent d'ailleurs la rue des Chapoval.
Alexeï Chapoval n'a pas encore de d'arrières-petits-fils, mais, autant que l'on sache, cela ne devrait pas tarder.
retour à la page d'accueilROME, Vendredi 25 mai 2007 (ZENIT.org) - Un peu plus d’un mois après sa publication, le livre de Joseph Ratzinger/Benoît XVI « Jésus de Nazareth » a déjà été vendu à plus d’un million et demi d’exemplaires.
C’est ce qu’annonce la maison d’édition Rizzoli qui a publié l’ouvrage en italien et gère les droits de publication à travers le monde, à la demande de la Librairie éditrice vaticane.
Ce chiffre porte sur les ventes du livre en italien, en allemand, en slovène, en grec, en polonais, en anglais (éditions anglaise et américaine) et en français. Celui-ci est destiné à augmenter car certaines langues viennent à peine d’être publiées.
Des accords ont été conclus avec 42 éditeurs à travers le monde. Le livre est en cours de traduction dans 30 langues.
« Jésus de Nazareth » a été présenté mercredi au siège de l’UNESCO à Paris par le cardinal Carlo Martini, s.j. archevêque émérite de Milan. Il est publié en France aux éditions Flammarion (cf. http://editions.flammarion.com).
L’ouvrage a été également présenté ce jeudi en Grèce avec une postface signée par le patriarche œcuménique de Constantinople, Bartholomaios Ier.
Selon don Claudio Rossini s.d.b., directeur de la Librairie éditrice vaticane, « avant d’être une entreprise culturelle et commerciale, la diffusion de ce livre est un acte ecclésial et œcuménique ».
La société moderne ne supporte plus la souffrance, la différence, le handicap ou la faiblesse de l'âge. Au travers de son expérience de médecin et de père de famille nombreuse qui compte une enfant trisomique, Xavier Mirabel prouve qu'il existe d'autres voies que celle d'éliminer ceux qui posent problème. N'est-il pas préférable d'aider les personnes handicapées et leurs familles que de leur dénier le droit de vivre ? Développer les soins palliatifs, accompagner ceux qui sont en fin de vie, leur permettre de vivre pleinement leurs derniers instants : tout cela n'est-il pas plus sage que de précipiter l'issue fatale en choisissant de donner la mort ?
Ce livre exprime les convictions de l'auteur forgées sur sa réflexion médiale, philosophique et spirituelle et illustrées par des récits vécus et des témoignages de proches et des patients.
...selon Christophe Geoffroy dans l'éditorial de La Nef du mois de juin :
" (...) Nicolas Sarkozy, malgré son éventuelle bonne volonté, est l'homme d'un système qui est fondamentalement hostile à toute notion et recherche de la vérité. Le mot même fait peur, tel Pilate avec Jésus, on le fuit et l'on se réfugie dans le relativisme. En politique comme ailleurs, nos élites n'ont plus le courage de seulement s'interroger sur la vérité. Car s'engager dans cette voie, c'est forcément arriver à un moment ou à un autre aux questions essentielles sur le sens de la vie, sur l'homme, ce qu'il est ... et finalement sur Dieu (...)
Dans ce contexte, quelle doit être l'action des chrétiens ? La priorité s'impose d'elle-même : l'évangélisation. Cela ne signifie pas que ceux qui se sont engagés dans l'action politique doivent tout laisser tomber pour se faire missionnaires, mais qu'ils doivent être assez courageux et assez formés pour se comporter clairement et publiquement en chrétiens en toutes circonstances - en refusant notamment tout compromis sur des points éthiques non-négociables.
Face à la perversité du monde, à une situation qui ne semble jamais s'améliorer comme si le déclin était inéluctable, la tentation peut être forte de déserter ses responsabilités dans la Cité et se réfugier dans le seul spirituel (...) Le monde moderne a bien des tares mais il laisse encore la possibilité de vivre chétiennement et d'évangéliser. Certes, l'antichristianisme est parfois virulent, mais nos vies ne sont pas menacées comme en d'autres temps ou d'autres lieux (...) Il est toujours difficile de vivre chrétiennement et d'être un saint, la société y a sa responsabilité certes, mais c'est une contrainte extérieure, quand la principale est intérieure - en raison du péché et de notre faiblesse. Ne prenons pas de faux prétextes pour fuir nos devoirs de chrétiens, la France a besoin de nous."
Posted on juin 9, 2007 at 03:41 PM | Permalink
un dessin de Jacques Faizant
Euthanasie : le cancérologue Xavier Mirabel
analyse « la violence d?un ?merci? »
Comment expliquer l'attitude de Michel Druais, mari de la victime dans l'affaire de Saint-Astier ?
Lorsqu?il a appris de la bouche du Dr Tramois (qui était aussi membre de sa famille) qu?elle avait fait administrer une piqûre mortelle à sa compagne, Monsieur Druais s?était dit profondément choqué. Comme l?avait été l?infirmière Chantal Chanel, stupéfaite de découvrir la prescription létale, qu'elle allait cependant accomplir. Hier, à la barre du tribunal, on retrouvait pourtant le mari, non pas comme partie civile, mais comme témoin soutenant les accusées. Un témoin allant jusqu?à dire : « Merci ! » à celles qui ont mis fin aux jours de sa femme, à son insu.
Le cancérologue Xavier Mirabel, présent à l?ouverture du procès de Périgueux, analyse ce revirement :
« Lorsqu?une personne fait son dernier chemin, ses proches sont fragilisés : ils se sentent souvent impuissants face à la solitude et au mal-être de celui qui s?en va, et se sentent même parfois coupables, à cause des souffrances physiques ou morales de la personne en fin de vie, surtout si elles sont mal accompagnées. Il est naturel d?éprouver à ce moment une certaine impatience : vivement que tout cela s?arrête ! L?émotion, le stress, la fatigue accentuent encore cette attente. Nous avons donc tous fait l?expérience d?un certain ?soulagement?, malgré la peine, en apprenant le décès d?un proche à la suite d?une ?longue maladie?.
Pourtant, il est à nos yeux révélateur et particulièrement choquant aujourd?hui d?entendre à la barre des témoins ce mari remercier celles qui, en réalité, l?ont privé à la fois de la vérité et d?une vraie présence auprès de sa femme en interrompant artificiellement sa vie. Ce « merci » d?une victime médiatiquement amplifié révèle le danger du trop plein d?émotion.
Pour nous soignants, qui entendons heureusement des « merci » bien plus légitimes lorsque nous avons donné toutes ses chances au maintien de la relation et de la vérité entre nos patients et leurs proches, jusqu?au terme naturel de leur vie, ce merci-là résonne comme une forme de déni de tout notre travail. En remerciant la facilité, on l?encourage, on fait passer un mal pour un bien. Certes il s?agit de dénoncer la situation d?impasse dans laquelle les soignantes étaient visiblement enfermées, trop peu formées aux soins palliatifs ; et il ne s?agit pas d?en rajouter à la peine de Michel Druais qui tente naturellement de légitimer ce qui s?est passé. Mais comment rester silencieux lorsque la traduction médiatique de ce procès retient une parole synonyme de confusion, et même d?inversion du sens des mots ? Tout cela me fait penser à la tendance de certaines victimes à épouser la cause de ceux qui les ont spoliées. »
Le site sosfindevie.org est né d'un groupe de soignants et de soignés désireux de favoriser ensemble les repères de la confiance autour des personnes en fin de vie.
Ils ont choisi de développer, par Internet, un service de référence pour toutes les questions liées à la fin de la vie : témoignages, conseils, adresses et liens utiles, aide personnalisée…
Pour animer le site sosfindevie.org et apporter à ses visiteurs les réponses personnalisées à leurs questions, sont mobilisés des experts dans différentes disciplines (soins palliatifs ou curatifs, juristes, psychologues…).
Le coordonnateur du site est le docteur Xavier Mirabel, cancérologue lillois et formateur en soins palliatifs.
sosfindevie.org n'entend se substituer ni aux équipes soignantes, ni aux familles, ni surtout aux personnes malades ou en fin de vie, mais apporter à chacun des éclairages qui l'aideront à instaurer un vrai dialogue et à trouver les meilleures solutions.
Chaque jour, des équipes soignantes accompagnent des patients jusqu'au terme de leur vie. Parmi eux, ce patient atteint du sida, ou cette jeune femme arrivée avec une demande d' euthanasie et qui, une fois ses douleurs physiques traitées, a redécouvert l'amitié et des raisons d'espérer : il ne faut pas forcément écouter le malade qui vous dit : arrêtez tout (...) Je ne savais pas qu' il y avait des gens capables de vraiment aimer, et de comprendre ...
L' approche de la mort révèle souvent notre ambivalence, comme le souligne ce médecin citant La Rochefoucauld : on ne peut à la fois regarder en face le soleil et la mort.
Le grave sujet de l'euthanasie est abordé dans ce film : il y a demande d'euthanasie si le patient se sent totalement rejeté de l'espace des vivants. Mais derrière cette demande, il y a, profondément inscrite dans le coeur des malades, cette question : est-ce que vous m'aimez encore ?
Ce documentaire est suivi d'une table-ronde sur la question de l?Euthanasie.
Co-production DCX/ADV - DVD - Durée 30 + 30 mn
Ces Instants Précieux
visionnez un extrait sur
au Musée d'art et d'histoire du judaïsme, à Paris,
du 28 mars 2007 au 1er juillet 2007
Voici ce que Sébastien Lapaque écrit dans la préface à Malheur aux riches !, cette anthologie pas " tendance " du tout qu’il vient de faire paraître chez Librio : " Je n’aurais jamais osé présenter un florilège sans une mésaventure qui m’est arrivé il y a quelques années. C’était en novembre 1998, à l’espace Bernanos de la paroisse Saint-Louis-d’Antin. On m’avait convié à parler sur le thème : "L’homme entre misère et pauvreté." L’assistance était âgée et les esprits assoupis. C’était un triste automne, une période "d’ajustements économiques". Qu’importe. J’avais décidé de réveiller la salle en appuyant mon propos sur Bloy, Péguy, Bernanos. On se souvient de ce qu’écrivait l’auteur du Sang du pauvre : "Le riche est une brute inexorable qu’on est forcé d’arrêter avec une faux ou un paquet de mitraille dans le ventre." ; celui de Notre jeunesse : "Le monde souffre infiniment plus du sabotage bourgeois et capitaliste que du sabotage ouvrier" ; celui des Enfants humiliés : "Ce qui me dégoûte, c’est précisément ce que vous souhaitez tous, dont vous êtes si fiers, que vous appelez d’un mot ignoble : l’aisance."
Faisant en sorte que mon allocution soit à la hauteur, j’ai évoqué le règne de l’argent circulant sans contrôle, les nuisances de la spéculation sauvage, la violence des impératifs de rentabilité, l’avènement d’une hyperclasse sans attaches ni territoire, qui après avoir soldé le rêve d’un monde commun, veille à sa jouissance en se moquant des intérêts des communautés politiques auxquelles elle appartient.
Aucune réaction du maigre auditoire, jusqu’à ce que des hurlements se fassent entendre. Un homme s’était levé au fond de la salle. Il se présenta : Pierre Lellouche, député et maire du 9e arrondissement de Paris. Mes paroles ne l’avaient peut-être pas touché au cour, mais certainement au porte-monnaie. Furieux, il m’a traité de marxiste-léniniste, de nostalgique de l’Union soviétique, de partisan de l’abolition de la propriété privée. Étonnant moment de confusion. Je me retrouvais affublé d’un couteau entre les dents. Du renoncement à la propriété privée, ambition spirituelle assez noble, il ne me semblait pas avoir fait un objectif politique. Et que venaient faire Karl Marx et la révolution bolchevique dans cette histoire ?... Je ne me posais même pas la question. Chez ce parfait représentant d’une classe confortée dans ses privilèges par l’achèvement du grand marché planétaire, toute critique du nihilisme marchand est forcément marxiste. "
Voilà donc. Sébastien Lapaque est coutumier des anthologies et celle-ci est sa onzième. Il ne faut pas la manquer.
Valère Staraselski
Malheur aux riches ! Anthologie présentée par Sébastien Lapaque. (Karl Marx, La Fontaine, Dostoïevski, Proudhon, Bossuet, Châtelet, etc.)
95 pages, Librio.
Article paru dans
du 7 mars 2002
argent
Il est vrai que j'aime profondément le passé, mais parce qu'il me permet de mieux comprendre le présent - de mieux le comprendre, c'est-à-dire de mieux l'aimer, de l'aimer plus utilement, de l'aimer en dépit de ses contradictions et de ses bêtises qui, vues à travers, l'Histoire, ont presque toujours une signification émouvante, qui désarment la colère ou le mépris, nous animent d'une compassion fraternelle. Bref, j'aime le passé précisément pour ne pas être un « passéiste ». Je défie qu'on trouve dans mes livres aucune de ces écœurantes mièvreries sentimentales dont sont prodigues les dévots du « Bon Vieux Temps ». Cette expression de Bon Vieux Temps est d'ailleurs une expression anglaise, elle répond parfaitement à une certaine niaiserie de ces insulaires qui s'attendrissent sur n'importe quelle relique comme une poule couve indifféremment un œuf de poule, de dinde, de cane ou de casoar, à seule fin d'apaiser une certaine démangeaison qu'elle ressent dans le fondement. Je n'ai jamais pensé que la question de la Machinerie fût un simple épisode de la querelle des Anciens et des Modernes. Entre le Français du XVIIe et un Athénien de l'époque de Périclès, ou un Romain du temps d'Auguste, il y a mille traits communs, au lieu que la Machinerie nous prépare un type d'hommes... Mais à quoi bon vous dire quel type d'homme elle prépare. Imbéciles ! n'êtes-vous pas les fils ou les petits-fils d’autres imbéciles qui, au temps de ma jeunesse, face à ce colossal bazar que fut la prétendue Exposition Universelle de 1900, s’attendrissaient sur la noble émulation des concurrences commerciales, sur les luttes pacifiques de l’industrie... A quoi bon, puisque l'expérience de 1914 ne vous a pas suffi ? Celle de 1940 ne vous servira d’ailleurs pas davantage. Oh ! ce n'est pas pour vous, non ce n'est pas pour vous que je parle ! Trente, soixante, cent millions de morts ne vous détourneraient pas de votre idée fixe : « Aller plus vite, par n’importe quel moyen.» Aller vite ? Mais aller où ? Comme cela vous importe peu, imbéciles ! Dans le moment même où vous lisez ces deux mots : aller vite, j’ai beau vous traiter d'imbéciles, vous ne me suivez plus . Déjà votre regard vacille, prend expression vague et têtue de l'enfant vicieux pressé de retourner à sa rêverie solitaire... « Le café au lait à Paris, l’apéritif à Chandernagor et le dîner à San Francisco », vous vous rendez compte ! … Oh ! dans la prochaine inévitable guerre, les tanks lance- flammes pourront cracher leur jet a deux mille mètres au lieu de cinquante, le visage de vos fils bouillir instantanément et leurs yeux sauter hors de l'orbite, chiens que vous êtes ! La paix venue, vous recommencerez à vous féliciter du progrès mécanique. « Paris-Marseille en un quart d'heure, c'est formidable ! » Car vos fils et vos filles peuvent crever: le grand problème à résoudre sera toujours de transporter vos viandes à la vitesse de l'éclair. Que fuyez-vous donc ainsi, imbéciles ? Hélas ! c'est vous que vous fuyez, vous-mêmes – chacun de vous se fuit soi-même, comme s'il espérait courir assez vite pour sortir enfin de sa gaine de peau... On ne comprend absolument rien à la civilisation moderne si l'on n'admet pas d'abord qu'elle est une conspiration universelle contre toute espèce de vie intérieure.
Georges Bernanos, La France contre les robots
c'était ce soir sur ARTE
Rediffusion le 18 juin ... 0h50.....
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