Cela a très mal commencé : « Hier, 527 de nos compatriotes sont décédés du COVID-19 ». Notre Président avait pourtant les chiffres des dernières 24 heures, de 14h à 14h : 244 décès. Le jour précédant ? 288. La presse annonçait pour l’avant-veille 523 décès, car aux 288 étaient ajoutés les décès en Ehpad, cumul de 4 ou 5 jours. Le Président ne pouvait ignorer cela, c’est donc volontairement qu’il a doublé ce chiffre.
Personnellement j’aurais donné le bon chiffre, en précisant qu’il correspondait à des patients contaminés il y a 3 semaines, et que comme nous avions actuellement 2 fois plus de cas, ce chiffre des décès va vite doubler, dépassant 500, et plus si rien n’est fait. Même résultat, mais plus honnête et plus crédible car ne pouvant être critiqué dès le lendemain, semant le trouble, mais heureusement que la presse est bien attentionnée.
« Hier, nous avons dénombré près de 3000 personnes en réanimation, soit plus de la moitié des capacités nationales ». Quand on annonce ensuite 9 000 lits de réanimation (12 000 annoncés il y a quelques semaines par le ministre de la santé), là encore on joue sur le fait que les français sont de plus en plus mauvais en calcul, car 3 000, c’est 30% de 9 000, 25% de 12 000, et non 50 à 60%. Le discours pouvait se passer de jouer sur l’incapacité des français à calculer. En ce qui concerne le nombre de lits qui sera disponible, depuis 4 mois, il change tous les 15 jours. En vérité, il sera sans doute, à 500 près, du même ordre qu’en avril-mai. Quant aux 10 000 respirateurs qu’il a annoncé avoir commandé en avril, il a oublié de nous en parler, cela devrait pourtant nous sortir de l’impasse…
Toujours pour faire peur, on évoque la possibilité de 400 000 morts. C’est le chiffre qui a été le plus critiqué. Personnellement je serai moins critique, car avec ce Covid qui déjoue tous les pronostics, même venant des plus compétents, tout est possible. J’aurais simplement évité, d’autant plus que ces chiffres, ce n’est pas ce qui est arrivé dans les pays qui n’ont pas confiné lors de la première vague.
« Nous avons aussi formé près de 7000 infirmiers et médecins pour pouvoir travailler en réanimation. .. Un effort colossal a été fait de formation ». Là, grosse surprise ! Même notre ministre de la santé n’était pas au courant ! Il y a peu encore, quand on lui reprochait le nombre de lits, il disait que le problème n’était pas les lits, mais le personnel pour les faire tourner. Manifestement il ne savait pas que 7 000 avaient été formés. Le ministère de la santé pas au courant de cet effort colossal ? Quelle coordination. Alors j’ai cherché où, quand, comment, combien. Je n’ai pas été le seul, nombre de journaux ont fait de même, sans trouver. Ils ont interrogé les premiers concernés et au courant : les syndicats d’infirmiers, l’Ordre, la société des médecins anesthésistes, etc… L’un ne savait pas, d’autre a répondu très diplomatiquement : « ils ont sans doute bénéficié. », ou « c’est certainement des infirmiers qui… ». Aucun n’affirme avec détails. Toutefois certains ont pu ou dû recevoir une formation théorique de 14 heures (à l’initiative de certains directeurs prévoyants après la première vague au titre de la formation professionnelle ?), sans directives officielles, quand le Président parle de 5 ans de formation nécessaire.
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