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20 octobre 2020 2 20 /10 /octobre /2020 16:13
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20 octobre 2020 2 20 /10 /octobre /2020 15:01

Unplanned, histoire d'une conversion - Le Salon Beige

 

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20 octobre 2020 2 20 /10 /octobre /2020 08:06

C'était tout récemment sur ARTE, et on peut revoir le concert de 1987 ICI

 

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19 octobre 2020 1 19 /10 /octobre /2020 22:48

« Je me permettrai (…) de revenir sur ce type si parfaitement représentatif, en un sens de l’ordre de la civilisation des machines, l’aviateur bombardier. (…) le brave type qui vient de réduire en cendres une ville endormie se sent parfaitement le droit de présider le repas de famille, entre sa femme et ses enfants, comme un ouvrier tranquille sa journée faite. « Quoi de plus naturel ! » pense l’imbécile, dans sa logique imbécile, « ce brave type est un soldat, il y a toujours eu des soldats ». Je l’accorde. Mais le signe inquiétant, et peut-être fatal, c’est que précisément rien ne distingue ce tueur du premier passant venu, et ce passant lui-même, jusqu’ici doux comme un agneau, n’attend qu’une consigne pour être tueur à son tour, et, devenant tueur, ne cessera pas d’être un agneau. Ne trouvez-vous pas cela étrange ? Un tueur d’autrefois se distinguait facilement des autres citoyens, non seulement par le costume, mais par sa manière de vivre. Un vieux routier espagnol, un lansquenet allemand, ivrogne, bretteur et paillard, se mettaient, comme d’eux-mêmes, en dehors, ou en marge de la communauté. Ils agissaient ainsi par bravade sans doute, mais nous savons que la bravade et le cynisme sont toujours une défense, plus ou moins consciente, contre le jugement d’autrui, le masque d’une honte secrète, une manière d’aller au-devant d’un affront possible de rendre terreur pour mépris. Car le routier espagnol, le lansquenet allemand se jugeaient, eux aussi, de simples instruments irresponsables entre les mains de leurs chefs, mais ils n’en étaient pas fiers. Ils préféraient qu’on les crût plutôt criminels que dociles. Ils voulaient que leur irresponsabilité parût venir plutôt de leur nature, de leurs penchants, de la volonté du bon Dieu, auquel ils croyaient en le blasphémant. Le bombardier d’aujourd’hui, qui tue en une nuit plus de femmes et d’enfants que le lansquenet en dix ans de guerre, ne souffrirait pas qu’on le prît pour un garçon mal élevé, querelleur. « Je suis bon comme le pain, dirait-il volontiers, bon comme le pain et même, si vous y tenez, comme la lune. Le grincement de la roulette du dentiste me donne des attaques de nerfs et je m’arrêterais sans respect humain dans la rue pour aider les petits enfants à faire pipi. Mais ce que je fais, ou ne fais pas, lorsque je suis revêtu d’un uniforme, c’est-à-dire au cours de mon activité comme fonctionnaire de l’Etat, ne regarde personne. »

Je répète que cette espèce d’homme diffère absolument de celle où se recrutaient jadis les aventuriers, les soudards. Elle est mille fois plus dangereuse, ou, pour mieux dire, afin de n’être pas injuste, son apparition et sa propagation parmi nous est un présage inquiétant, une menace. L’espèce des soudards demeurait nécessairement peu nombreuse. On ne trouve pas, à chaque coin de rue, de ces risque-tout, de ces hors-la-loi – la guerre moderne, d’ailleurs, s’en accommoderait mal ; les fameux miquelets seraient plutôt aujourd’hui, en Amérique du Nord, des gangsters ou des policiers… Il est prouvé aujourd’hui que la Civilisation des Machines, pour ses besognes les plus sanglantes, peut trouver des collaborateurs dans n’importe quelle classe de la société, parmi les croyants ou les incroyants, les riches ou les pauvres, les intellectuels et les brutes. Trouvez-vous cela très rassurant, imbéciles ? Moi, pas. Oh ! sans doute, les bombardier démocrates, dites-vous, exécutent une besogne de justice. Mais les bombardiers d’Italie, par exemple, à l’époque de la guerre d’Ethiopie, ne pouvaient nullement prétendre exécuter une besogne de justice. Ils ne s’en recrutaient pas moins dans les mêmes milieux décents, bien-pensants. Et rappelez-vous, rappelez-vous un peu !… Parmi les justiciers démocrates aujourd’hui en Amérique, comme en Angleterre, n’auriez-vous pas trouvé alors un grand nombre d’amis et d’admirateurs de Mussolini ! M. Churchill lui-même ne comptait-il pas alors parmi eux ? Imbéciles ! Voilà longtemps que je le pense, si notre espèce finit par disparaître un jour de cette planète, grâce à l’efficacité croissante des techniques de destruction, ce n’est pas la cruauté qui sera responsable de notre extinction et moins encore, bien entendu, l’indignation qu’elle inspire, les représailles et les vengeances qu’elle suscite ; ni la cruauté, ni la vengeance, mais bien plutôt la docilité, l’irresponsabilité de l’homme moderne, son abjecte complaisance à toute volonté du collectif. Les horreurs que nous venons de voir, et celles pires que nous verrons bientôt, ne sont nullement les signe que le nombre des révoltés, des insoumis, des indomptables, augmente dans le monde, mais bien plutôt que croît sans cesse, avec une rapidité stupéfiante, le nombre des obéissants, des dociles, des hommes qui, selon l’expression fameuse de l’avant-dernière guerre, « ne cherchaient pas à comprendre ». » Imbéciles ! Imbéciles ! Etes-vous assez parfaitement imbéciles pour croire que, si demain, par exemple, l’impérialisme russe affrontait l’impérialisme américain, les bombardiers de l’une ou de l’autre nation hésiteraient une seconde à remplir de nouveau leur tâche ? Allez ! Allez ! imbéciles ! nous n’en resterons pas là. Les mêmes mains innocentes se feront demain dans la paix, avec la même indifférence professionnelles, les humbles servantes de l’Etat contre les inconformistes de mon espèce, les mal-pensants. « Que voulez-vous ? Je n’en suis pas responsable », voilà l’excuse-type, valable pour n’importe quel cas. Des milliers de braves gens de mon pays l’ont entendue tomber de la bouche du policier ou du gendarme de Vichy, pendant l’occupation allemande. Ces policiers, ces gendarmes étaient leurs compatriotes, souvent même leurs anciens camarades de guerre, n’importe ! Pétain se nommait le Chef de l’Etat, et l’Etat, dont les imbéciles croient dur comme fer que le rôle est de les élever, ou de les nourrir, de les instruire, de les soigner dans leurs maladies, de les entretenir dans leur vieillesse et finalement de les enterrer, a tous les droits. Que Pétaient fût devenu Chef de l’Etat par une véritable escroquerie et dans les conditions les plus déshonorantes pour un militaire, c’est-à-dire à la faveur de la déroute, le policier ou le gendarme ne s’embarrassaient nullement de ce détail. Au fond, l’immense majorité des hommes modernes est d’accord sur ce point. Le Pouvoir légitime est celui qui tient les cordons de la bourse, et par conséquent dispose des fonds nécessaires pour les entretenir, eux et leur progéniture. Si les chiens raisonnaient, ils ne raisonneraient pas autrement en faveur de celui qui leur donne la niche et la pâtée. « Ne te fâche pas, disait le gendarme de Vichy à son compatriote, je m’en vais te livrer à la police allemande, qui après t’avoir scientifiquement torturé te fusillera, mais que veux-tu ? Le Gouvernement m’a donné une situation, et je ne peux nullement pas risquer de perdre cette situation, sans parler de ma petite retraite future. Allons ! ouste ! Il ne faut pas chercher à comprendre ». La preuve que ce raisonnement est tout à fait dans le sens et l’esprit de la vie moderne, c’est que personne ne songe aujourd’hui à inquiéter ce policier ou ce gendarme. Lorsque ce brave serviteur de l’Etat rencontre le Général de Gaulle, il le salue, et le Général lui rend certainement son salut avec bienveillance. »

Georges Bernanos, La France contre les robots

Lu sur Reveil-Mutin

Georges Bernanos, La France contre les robots - Le blog de Robin Guilloux

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18 octobre 2020 7 18 /10 /octobre /2020 18:54

 

Après la décapitation de Samuel Paty, professeur d'Histoire, le 16 octobre 2020, par un "islamiste", le Président Macron a appelé à un "Islam des Lumières", reprenant l'expression "inventée" par l'anthropologue Malek Chebal.

Expression reprise en boucle depuis quelques jours par politiques, religieux, journalistes.

Les Lumières, ce sont Voltaire, Montesquieu, Diderot, Condorcet, d'Alembert, etc.

Nombre de rues portent leu nom en France.

Un esprit curieux devrait se demander ce qu'on dit ces "Lumières" sur l'Islam. 

Le site "Des outils pour cerner l'Islam" (Proposition d'analyse du racisme anti-musulman et de l'islamophobie dans notre société ) nous en dit plus, hélas sans donner la plupart du temps les références ...

Extraits.

***

"C'est un malheur pour la nature humaine, lorsque la religion est donnée par un conquérant. La religion mahométane, qui ne parle que de glaive, agit encore sur les hommes avec cet esprit destructeur qui l'a fondée."
(Montesquieu / 1689-1755)

"La religion des Guèbres (Zoroastriens) rendit autrefois le royaume de Perse florissant ; elle corrigea les mauvais effets du despotisme : la religion mahométane détruit aujourd'hui ce même empire."
(Montesquieu / 1689-1755)

"Mahomet le fanatique, le cruel, le fourbe, et, à la honte des hommes, le grand, qui de garçon marchand devient prophète, législateur et monarque."
(Voltaire / 1694-1778)

"Il est à croire que Mahomet, comme tous les enthousiastes, violemment frappé de ses idées, les débita d'abord de bonne foi, les fortifia par des rêveries, se trompa lui-même en trompant les autres, et appuya enfin, par des fourberies nécessaires, une doctrine qu'il croyait bonne."
(Voltaire / 1694-1778)

"Mahomet, simple courtier d'Arabie, sans lettres, sans éducation, et dupe lui-même en partie du fanatisme qu'il inspirait, avait été forcé, pour composer le médiocre et ridicule ouvrage nommé al-koran, d'avoir recours à quelques moines grecs. Or, comment, dans un tel homme, ne pas reconnaître l'ouvrage du hasard qui le place dans le temps et les circonstances où devait s'opérer la révolution à laquelle cet homme hardi ne fit guère que prêter son nom ?"
(Claude Adrien Helvétius - (1715-1771)

Contrairement à ce que laisse entendre http://islammedia.free.fr/ sur sa page http://islammedia.free.fr/Pages/citation_voltaire.html, Voltaire n'a fait que faire apparaître les raisons pour lesquels l'islam a eu du succès et à quel besoin métaphysique l'islam a répondu. Dans ses propos il fait seulement apparaître la puissance (indéniable!) de cette force destructrice qu'est pour lui l'islam.

Contrairement à ce que laisse entendre http://islammedia.free.fr/ sur sa page http://islammedia.free.fr/Pages/citation_voltaire.html, Voltaire n'a fait que faire apparaître les raisons pour lesquels l'islam a eu du succès et à quel besoin métaphysique l'islam a répondu. Dans ses propos il fait seulement apparaître la puissance (indéniable!) de cette force destructrice qu'est pour lui l'islam.

"Les imams et les muphtis de toutes les sectes me paraissent plus faits qu'on ne croit pour s'entendre; leur but commun est de subjuguer, par la superstition, la pauvre espèce humaine."
(d'Alembert / 1717-1783)

"La religion de Mahomet, la plus simple dans ses dogmes, (.) semble condamner à un esclavage éternel, à une incurable stupidité, toute cette vaste portion de la terre où elle a étendu son empire."
(Condorcet / 1743-1794)

A SUIVRE ...

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17 octobre 2020 6 17 /10 /octobre /2020 12:10

 « On en arrive à Knock ! », explique l’artiste (Fabrice Luchini) qui cite un extrait de l’œuvre de Jules Romains, quasiment de tête. Pour rappel, le personnage de Jules Romains est un médecin escroc et au-delà son œuvre dénonce une nouvelle religion, la science, utilisée comme un outil permettant d’assujettir la population. 

Tout l'article avec l'intervention de Fabrice Luchini ICI

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17 octobre 2020 6 17 /10 /octobre /2020 10:44

Deux émissions de Franck Ferrand sur Marie-Antoinette - Vendéens & Chouans

16 octobre 1793 : Marie-Antoinette est guillotinée

Franck Ferrand sur Europe 1 - Un jour dans l'Histoire

vu ICI

Les valeurs de la République ?

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17 octobre 2020 6 17 /10 /octobre /2020 10:13

Non à “Cuties”!

Non à “Cuties”!

Nos amis de l’International Organization for Family ont lancé une pétition contre la diffusion par Netflix du film “Cuties” (littéralement “mignonnes”) qui met en scène de façon pour le moins équivoque des très jeunes filles – c’est-à-dire un film à la lisière de la pédomanie. C’est un énorme débat aux Etats-Unis, mais il serait bon que Netflix sache qu’en Europe aussi, des téléspectateurs sont écœurés par ce type de film.

Vous pouvez protester ici.

 

Vu ICI

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17 octobre 2020 6 17 /10 /octobre /2020 08:06

Le long entretien entre l’hôte de l’Élysée et deux journalistes complaisants, voire admiratifs, était une opération de communication. Un chef d’État n’a pas à rentrer dans des détails ou des commentaires visant à faire croire à une empathie pour « les jeunes » ou à l’intérêt qu’il porte aux gestes quotidiens. Si l’heure est grave, il doit en exposer les enjeux aux Français et tracer une route : quinze minutes suffisaient pour annoncer et justifier le , la demi-heure supplémentaire était du délayage. Cette présidentialisation outrancière du régime a une cause : la fragilité psychologique de M. Macron, sans doute mécontent des sondages plus favorables que les siens de son ex-Premier ministre. Le choix du nouveau, terne à souhait, et son cantonnement dans un rôle ingrat et des tâches subalternes doivent le rassurer et satisfaire son ego après une émission en pleine lumière médiatique.

L’épidémie est, certes, un sujet important mais il ne devrait pas être obsessionnel au point d’inoculer, dans la société française, un climat permanent de terreur. La satisfaction intime que semble ressentir le chef de l’État à instaurer les urgences, l’une après l’autre, et à s’immiscer dans la vie privée des personnes, de même que les vannes qu’il ouvre de plus en plus largement pour déverser un argent public virtuel, puisé dans un déficit récurrent et une dette sans fond, témoignent d’une dérive qui nous éloigne d’un État démocratique, celui où, sous le contrôle du peuple souverain et de ses représentants, les libertés fondamentales sont préservées et la dépense publique (l’argent des contribuables) gérée avec mesure et responsabilité.

Or, c’est la démesure, celle qui identifiait les tyrans selon les Grecs anciens, qui marque la présidence actuelle. Parce qu’un pouvoir trop isolé du peuple, au sommet d’un État trop lourd, n’a rien vu venir, n’a rien prévu ni préparé, depuis de longs mois les Français payent la note, avec des restrictions de leurs libertés, avec une détérioration de leur économie, avec des pertes d’emplois considérables. Absence de masques proclamés inutiles, insuffisance des tests, saturation des hôpitaux, confinement mortel pour une économie où le tourisme est essentiel ; puis déconfinement raté, tests surabondants et inefficaces multipliant les faux positifs, sans permettre l’isolement immédiat ; et maintenant, nouveau risque de submersion du système hospitalier : les discours présidentiels tendent à masquer une politique chaotique et décevante dans un pays qui se croyait exemplaire pour la santé de ses habitants.

Les chiffres du printemps étaient mauvais pour la France, avec un taux de létalité élevé (18,5 % des cas confirmés au 24 juin) qui témoignait d’une stratégie sanitaire désemparée. Ceux d’aujourd’hui ne les approchent pas et l’on peut s’interroger sur la peur entretenue par le pouvoir : soit la leçon de la « première vague » n’a pas été retenue et les moyens hospitaliers sont toujours insuffisants ; soit nos dirigeants trouvent dans cette politique univoque, le climat qu’elle nourrit, et les freins à la contestation qu’elle entraîne, bien des avantages, notamment celui d’empêcher la contestation populaire, de contraindre l’opposition à l’union nationale, de brouiller comme d’habitude sous ce régime la préparation des élections, en l’occurrence les régionales.

L’échec du traçage, l’inefficacité des tests, les polémiques stériles sur le traitement conduisent tardivement notre pays à une stratégie à la fois plus floue sur le plan médical (tester, alerter, protéger) et plus coercitive avec l’instauration d’un couvre-feu peu convaincant pour empêcher la circulation du virus mais qui tue à coup sûr un art de vivre à la française et les entreprises qui le déploient dans nos villes.

Christian Vanneste sur Boulevard Voltaire

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16 octobre 2020 5 16 /10 /octobre /2020 17:37

 

En cas de couvre-feu | Un dessin par jour

L’image contient peut-être : une personne ou plus et personnes assises

 

Le couvre-feu, cela rappelle les heures les plus sombres de notre  Histoire... - Riposte LaïqueRiposte Laïque  C'était plus tôt.

 

Vous en avez d'autres ? Mettez-les donc en commentaires !

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16 octobre 2020 5 16 /10 /octobre /2020 17:02

On l’associe souvent aux heures sombres de notre Histoire " 

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14 octobre 2020 3 14 /10 /octobre /2020 09:10

 

Dans un livre-événement s’appuyant sur des milliers de documents inédits et intitulé Le Bureau. Les Juifs de Pie XII, l’archiviste du Vatican, Johan Ickx, révèle l’ampleur de l’activité du Saint-Siège en faveur des Juifs durant la Seconde Guerre mondiale.

Il a accordé un entretien au Figaro Magazine. Extrait :

[…] La perception positive portée sur Pie XII juste après la guerre a été balayée par la pièce de Hochhuth, Le Vicaire, une création des services secrets soviétiques qui a joué un grand rôle dans le retournement de l’opinion publique dans tout l’Occident. Tous les historiens ont pris l’acte d’accusation de cette invention théâtrale – ami des nazis, Pie XII aurait sciemment détourné le regard et gardé le silence sur la persécution et l’extermination des Juifs – comme point de départ pour construire leur «vérité», mais sans connaître les pièces essentielles et originales que j’expose et développe dans mon livre. Sans compter qu’ils se sont souvent appuyés sur un seul document, étudié à la loupe quand celui-ci semblait aller dans le sens de leur «cause».

Le livre est plein d’éléments nouveaux, mais je voudrais en mentionner trois en particulier. D’abord, la réalité d’une aide constante du Vatican aux Juifs de toute l’Europe – individus ou familles, via l’action d’un desk officer de la secrétairerie d’État, à qui avait été spécifiquement confiée cette mission quotidienne: Mgr Dell’Acqua. Et il est à noter qu’il y a seulement quelques mois, cette personne chargée de sauver les Juifs a subi soudain une campagne de diffamation et a été traité d’antisémite… C’est une diffamation lourde, même post mortem. Cela montre bien combien on continue à «créer» de l’Histoire sur Pie XII. C’est la même technique depuis cinquante ans: délégitimer auprès du grand public les personnages autour de Pie XII pour projeter indirectement une ombre accusatrice sur le pape.

Deuxième élément, très important, qui mérite d’être étudié par les spécialistes: la rupture diplomatique définitive entre l’Église catholique et le gouvernement nazi le 17 mars 1943, après la découverte d’une note du Saint-Siège critiquant la persécution religieuse pratiquée en Allemagne et dans les territoires occupés. Resté secret jusqu’à aujourd’hui, c’est un fait important parce qu’à partir de cette date, le Saint-Siège, qui a été diplomatiquement déclaré en guerre, est mis hors-jeu dans tous les pays occupés par les nazis. À partir de cette date, la «guerre froide» entre le Vatican et le régime nazi a commencé.

Enfin, j’ai trouvé la confirmation du fil rouge qui lie la Seconde à la Première Guerre mondiale: ses figures cardinales (Hitler, Pacelli, certains cardinaux et les Juifs qui ont servi leur patrie pendant la Grande Guerre), certaines réalités (déportations et camps de concentration), la pensée même du futur pape autour du peuple juif (expliqué dans un document officiel du Saint-Siège en 1916 et considéré, par le Comité juif américain à New York comme «encyclique»!), quand il était le ministre des Affaires étrangères du Vatican. Il est surprenant de voir comment tous ces éléments retracent ou trouvent leur genèse dans et pendant la Première Guerre mondiale. […]

On découvre dans votre livre le haut degré de persécutions subies durant la guerre par l’Église catholique. Vous attendiez-vous à cela?

J’étais au courant de cette persécution de l’Église catholique, déjà entamée en Allemagne dans les années 1930, avec notamment des décapitations de prêtres, mais je dois avouer que les dimensions réelles lors de la Seconde Guerre mondiale racontées par les documents des Archives historiques m’ont laissé perplexe. À l’Est en particulier, d’innombrables innocents, hommes, femmes et enfants ont été confrontés à l’horreur des tortures et des massacres, d’abord perpétrés par les Soviétiques puis par les nazis. Il me semble que dans l’historiographie de la Seconde Guerre mondiale il existe encore une lacune à cet égard. Je raconte dans un chapitre le danger constant pour n’importe quel fidèle catholique et l’élimination des classes intellectuelles et savantes dans les territoires occupés, surtout en Pologne. Le réseau d’informateurs, des hommes qui souvent méprisaient la mort, est remarquable. Du début de l’invasion en Pologne les massacres commis par les nazis sur la population sont rapportés soit par l’ambassade de Pologne près du Saint-Siège, soit par des membres du clergé et des catholiques polonais. Ils décrivent une cascade de terreur et de massacres sur la population catholique.

Peut-on mesurer le niveau d’aide apportée par le Vatican aux Juifs, et le rôle précis de Pie XII dans cette aide? A-t-il fait, à vos yeux, tout ce qu’il pouvait faire?

L’aide du Vatican a été massive. Ma réponse peut surprendre le lecteur, mais il faut voir la réalité. Le Saint-Siège a mis en branle un réseau international d’aide et de secours qui a continué à fonctionner là ou d’autres organisations ont cessé d’agir (par impossibilité) 24 heures sur 24. De plus, les nonces et les représentants diplomatiques du pape Pie XII ont cherché, non sans suivre les instructions directes, à trouver toutes les voies possibles pour sauver des Juifs. Le mot-clé dans tout cela est «possible», car celui qui vivait la réalité du nazisme féroce ne «pouvait» presque rien faire. […]

 

Le Bureau - Les Juifs de Pie XII - broché - Johan Ickx, Dominique Haas,  Denis Bouchain - Achat Livre ou ebook | fnac

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14 octobre 2020 3 14 /10 /octobre /2020 07:52

 

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13 octobre 2020 2 13 /10 /octobre /2020 17:47

13 octobre 1917 : 6e et dernière des apparitions mariales de Fatima 

avec le phénomène astronomique

appelé le miracle du soleil.

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13 octobre 2020 2 13 /10 /octobre /2020 08:29

Réponses dans "Permanences"

Faire vivre le corps et l’âme

C’est entendu : sauf exceptions, nous préférons tous être en vie plutôt que mort. C’est entendu également : la vie est sacrée, chaque vie est sacrée. Reste à savoir de quelle vie nous parlons… Dans un court essai consacré à la crise sanitaire, intitulé L’Idolâtrie de la vie, le philosophe Olivier Rey observe que la vie qu’il nous est proposé de sauvegarder, quoi qu’il en coûte, est en quelque sorte « la vie nue », c’est-à-dire l’existence considérée comme exclusivement physiologique, où l’on se contente d’être vivant plutôt que mort. 

Pour préserver cette « vie nue », les autorités de nombreux pays, y compris le nôtre, semblent prêtes à des mesures maximales qui tendent à dépouiller la vie de son épaisseur relationnelle, sociale ou encore spirituelle. Face à cette pente ultra-sanitaire, un autre philosophe, Martin Steffens résume les choses ainsi : « Je ne vis pas pour continuer de vivre indéfiniment, mais pour vivre pleinement l’expérience humaine. » 

Le risque sanitaire actuel, dont on ne sait combien de temps il va durer, survient au moment où un autre risque occupe le débat public : le risque pour notre sécurité ; et même le spectre de la violence. On parle d’ensauvagement, de territoires en sécession, hors de contrôle de la loi et de la police, tenus par des hommes  .... la suite ...

POUR EN SAVOIR PLUS ET COMMANDER 

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11 octobre 2020 7 11 /10 /octobre /2020 12:45

 

 

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11 octobre 2020 7 11 /10 /octobre /2020 11:59
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11 octobre 2020 7 11 /10 /octobre /2020 07:51

" Et maintenant, ôtez vos masques.

Nous ne pouvons nous expliquer devant ces pâtés en croûte qu'à visage découvert. " (2e mn)

Rocambole, un feuilleton des années 60.

Où on peut constater que le niveau monte.

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10 octobre 2020 6 10 /10 /octobre /2020 22:47
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10 octobre 2020 6 10 /10 /octobre /2020 14:07

Merci à EVR pour ce texte.

 

Samedi 10 octobre, des associations familiales et de défense de la vie appellent à manifester partout en France contre le projet de loi bioéthique qui doit être examiné au sénat dans les prochaines semaines. Nous serons nombreux à exprimer notre refus de la marchandisation de l’humain sous couvert de bioéthique !

Dans le texte ci-dessous, le philosophe et mathématicien, Olivier Rey, auteur de Leurre et malheur du transhumanisme (Desclée de Brouwer, 2019, 196p), s’interroge sur ce « progressisme » qui nous gouverne et ces lois de bioéthique qui semblent n’être que des chambres d’enregistrement du « progrès » technique :

 

Pour les «progressistes», des innovations sociétales (…) sont absolument nécessaire , parce que c'est à peu près tout ce qui reste pour faire croire que malgré les difficultés qui s'accumulent pour la plus grande partie de la population, les choses « avancent ».(…)

Dans un entretien accordé (le 3 mars 2018) à Valeurs actuelles, Jean-François Delfraissy, l'actuel président du CCNE (Comité consultatif national d’éthique), a fait cette confidence étonnante : « Je ne sais pas ce que sont le bien et le mal. » Le dictionnaire définissant l'éthique comme la science du bien et du mal, il apparait que Delfraissv n'est sans doute pas à sa place à la présidence d'un comité d'éthique. En réalité si, il est à sa place, si l'on prend conscience que la bioéthique n'a pas été inventée pour soumettre les biotechnologies à des principes éthiques mais pour faire en sorte que l'éthique ne vienne pas entraver le développement des biotechnologies. En clair : la bioéthique est là pour approuver ce que l'éthique tout court réprouve. (…) Comme l'a résumé Jacques Testart : « La fonction de l'éthique institutionnelle est d'habituer les gens aux développements technologiques pour les amener à désirer bientôt ce dont ils ont peur aujourd'hui. [...] Le Comité d'éthique est d'abord un comité de bienveillance de l'essor technoscientifique. Certaines technologies seraient très mal acceptées aujourd'hui, mais si, dans quinze ou vingt ans, elles sont bien acceptées, ce sera en partie grâce aux comités d'éthique, qui auront dit : "Il faut développer la recherche, il faut faire attention, il faut attendre un peu, il faut un moratoire..." Toutes sortes de propositions qui n'ont rien à voir avec un interdit et qui permettent de s'accoutumer à l'idée. » Autrement dit, l'état de l'opinion censé justifier l'évolution de la législation «bioéthique» est une opinion habilement travaillée, notamment par cet outil que sont les comités d'éthique qui doivent préparer le terrain, donner l'impression que tout est mûrement réfléchi et « strictement encadré ».(…)

Dans les années 1930, des eugénistes américains ont adressé une lettre à leur gouvernement pour l'alerter sur les efforts que déployaient les Allemands en matière d'eugénisme, et sur le danger que couraient les Etats-Unis à se laisser distancer dans ce domaine. Comme on voit, l'argument « ça se fait dans d'autres pays » peut servir à tout et n'importe quoi. Jean-François Delfraissy, dans l'entretien précédemment cité, remarquait : « En Chine, il y a une science qui avance, il y a des ruptures vis-à-vis des grands principes qui prévalent chez nous. » De là à penser que nous devrions nous-mêmes rompre avec ces principes, pour continuer à avoir « une science qui avance », il n'y a qu'un pas. Nous devrions aussi adopter le droit du travail chinois, pour avoir « une industrie qui avance », etc. (…) Par ailleurs, quoi de plus bête que la perpétuelle hantise du «  retard français » ? Nous sommes très en retard sur ceci, nous sommes très en retard sur cela... Il y a une phrase de Sartre que j'aime bien : « Dans nos sociétés en mouvement, les retards donnent parfois de l'avance » (Les Mots).(…)

L'exploitation à outrance de la nature et sa sanctification sont les faces opposées d'une même médaille. Le point commun entre les deux attitudes, c'est une situation d'extériorité et de domination vis-à-vis de la nature : dans un cas pour l'asservir, dans l'autre pour la prendre sous sa protection. Cette situation d'extériorité empêche les protecteurs de la nature de reconnaître que nous sommes nous-mêmes porteurs d'une nature à respecter. Et leur hubris transformatrice, ne pouvant plus se tourner vers le monde, se retourne contre l'humain - comme si nous étions de la pâte à modeler, prête à épouser n'importe quelle forme. Qu'il appartienne aux hommes de se donner les lois qui régissent leurs cités n'implique pas qu'ils puissent se donner n'importe quelles lois, au mépris des données naturelles et des enseignements durement acquis de la tradition.

Ne pas être soumis à l'ordre des choses ne signifie pas en être indépendant, et la violence à l'égard de la nature en l'homme donnera des résultats aussi désastreux que la violence à l'égard de la nature extérieure. Il est regrettable que les plus farouches pourfendeurs du second type de violence puissent être aussi d'ardents promoteurs du premier. Sur le fond, nous ne devrions pas avoir à «protéger» la nature, nous devrions vivre en bonne intelligence avec elle.(…)

La fin des idéologies avait été décrétée, et (…) nous sommes plus que jamais dans le règne de l'idéologie et du parti dévot qui la porte. Il y a les bons, les progressistes, et les lépreux, à isoler derrière un cordon sanitaire. Les progressistes ont coutume de dénigrer ceux qui ne partagent pas leurs vues en les accusant de céder à la « peur », qui engendre cette horrible chose qu'est le « repli sur soi ». Mais premièrement, ce n'est pas pour rien que la peur fait partie des émotions de base : elle est loin d'être toujours mauvaise conseillère. Ensuite, il me semble que les progressistes d'aujourd'hui sont moins des parangons de courage que des gens si désemparés de voir leurs convictions se fracasser contre le réel qu'ils préfèrent se réfugier dans le déni, et criminaliser ceux qui ne partagent pas leur aveuglement.

extrait de l’article du Figaro du 2 octobre 2019

 

 

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9 octobre 2020 5 09 /10 /octobre /2020 07:43

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8 octobre 2020 4 08 /10 /octobre /2020 08:07

par Jean-Robert Pitte, géographe et essayiste

propos recueillis par Guillaume Bonnet, 30 septembre 2020

 

 
À l’inverse du bordeaux, «  protestant  », le  vin de Bourgogne est selon Jean-Robert Pitte authentiquement catholique
«  Grâce au cépage pinot, il est fait pour l’abandon. Or, le catholique s’abandonne.  »

Ancien président de la Sorbonne, secrétaire perpétuel de l’Académie des sciences morales et politiques, le géographe Jean-Robert Pitte publie La planète catholique (Tallandier), une somme qui révèle combien la foi catholique façonne toujours nos paysages, notre culture, notre vie quotidienne.

Pourquoi la géographie du catholicisme est-elle si peu étudiée en France ?

Jean-Robert Pitte : La géographie universitaire est née sous la IIIe République, à une époque d’anticléricalisme virulent. S’intéresser aux religions apparaissait comme une entorse à la laïcité. Au XXe siècle, après la Seconde Guerre mondiale, les marxistes étaient très présents dans la discipline et aujourd’hui encore, même si les gens ne sont plus communistes, toute une branche de la géographie académique est fascinée par l’idée que le monde s’explique par des facteurs rationnels, en particulier par des modèles mathématiques. Je n’ai jamais été attiré par cette idée. Dans toutes mes recherches, sur le paysage ou le vin par exemple, j’ai toujours observé des rêves et des fantasmes que les gens assouvissent dans leur façon d’organiser l’espace. Les paysages ne sont pas seulement conçus pour la production, la circulation ou l’habitation. Ce sont des facteurs importants, mais on les organise aussi en fonction de sa culture. Cette géographie culturelle est difficile à appréhender car elle varie en fonction des individus, des familles, des régions, des sociétés, des pays ou des religions. Mais en France, la géographie pâtit d’une vision laïcarde. On peut pourtant être athée ou agnostique et s’intéresser aux questions religieuses ! Ne pas s’y intéresser, c’est se priver d’un facteur d’explication majeur.

Peut-on réduire le religieux au seul domaine de l’irrationnel ?

Lisez la suite ICI ...

 

 

 

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8 octobre 2020 4 08 /10 /octobre /2020 07:19

FIGAROVOX/TRIBUNE - La gestion de la pandémie a souffert d’une centralisation excessive, observe Ludovic Trolle, président de l’Institut Montalembert, laboratoire d’idées centré sur la doctrine sociale de l’Église. Ils appellent à davantage respecter le principe de subsidiarité afin de libérer et responsabiliser les acteurs locaux.

« Par subsidiarité, nous entendons le principe anthropologique selon lequel la responsabilité de chaque personne et de chaque groupe s’exerce au plus bas niveau d’autorité compétent ». 

Il ne s’agit donc pas d’une délégation de pouvoir de la part des autorités, plus ou moins libéralement accordée, mais d’une chaîne de délégations issue de la société d’en bas qui transfère à l’échelon supérieur la responsabilité des questions qui dépassent ses capacités. Cette société subsidiaire est à la fois libératrice et protectrice. Elle suppose que l’État se centre sur ses missions régaliennes et que les corps intermédiaires de toute nature (familles, entreprises, associations, collectivités locales…) trouvent leur pleine liberté d’initiative et de responsabilité, avec l’aide (subsidium) et non le contrôle de l’administration.

Et puis quand des pans entiers de la société appellent à une vie collective plus respectueuse de la planète, un retour à une dimension moins bureaucratique et centralisée de l’organisation sociale, plus proche des réalités locales, cela participerait à cette prise de conscience écologique. Oui, l’écologie sérieuse qui rejoint les aspirations populaires les plus sincères est subsidiaire en tant qu’elle part du bas, du réel, du concret, et de l’existence.

Par où commencer ? Les grandes réformes en France ont tendance à être pensées depuis le haut, ce qui est sans doute la raison de leurs succès très relatifs, quand les montagnes n’accouchent pas d’une souris. Ou alors elles naissent dans l’extrême violence, par nécessité. C’est donc aux corps intermédiaires qu’il conviendrait de réfléchir et de proposer la mise en œuvre d’une libération progressive, responsable et solidaire des acteurs de l’éducation et de la culture, de l’économie, de la santé, des collectivités territoriales… à condition de ne pas considérer les corps intermédiaires, ainsi que le président Macron a tendance à le faire, comme des représentants de telle ou telle catégorie de Français (les syndicats, les élus…), ou comme des circonscriptions administratives, mais comme les acteurs eux-mêmes du travail des Français.

La crise sanitaire a montré les limites d’un État omnipotent, gouvernant par la crainte, sous la tutelle des experts. Contraint de se « réinventer », l’État tourne en rond. Quand le Premier ministre appelle l’administration à « écouter les territoires », il demeure dans le logiciel contrôleur de l’État gestionnaire. La France ne retrouvera l’espérance que dans une société réellement subsidiaire, bâtie sur la confiance.

La gestion de la crise sanitaire a beaucoup fait parler. Dans un chaos incertain, on a vu le fossé se creuser entre les tâtonnements d’une autorité publique centralisée et la mobilisation périlleuse des citoyens pour assumer les nécessités du quotidien et faire vivre le pays. En voulant se faire acteur de toutes les situations, l’État a montré les limites d’un pouvoir en première ligne qui reçoit de plein fouet les inquiétudes et les souffrances de chacun.

Pourquoi, par exemple, s’être obstiné dans la logique d’une médecine administrative suspendant la liberté de prescription des médecins généralistes, en première ligne dans la lutte contre la Covid ? Si le choc récessif en France a été le pire de tous les pays du G7 (-12,5% contre -6,8% en RFA ou 5,7% aux États-Unis), c’est en partie à cause de sa gouvernance, accuse le très officiel Conseil d’analyse économique (CAE): «La défiance entre les acteurs, le caractère uniforme des mesures économiques, la culture de la norme…»

Pour neutraliser l’opposition de droite, la manipulation de la sémantique des « territoires ». Pour calmer son aile gauche, précipiter au cœur de l’été l’adoption d’une loi de transgression bioéthique dont les Français ne voient vraiment pas l’urgence.

S’est installée la perception d’un État mettant en place un « meilleur des mondes tutélaire », ce que Foucault appelait une biopolitique : quadrillage du territoire, isolement des individus, diffusion inlassable d’une morale hygiéniste qui s’en prend aux conduites. Le manque de clarté, l’insincérité du discours, la stratégie de la menace et du contrôle permanent, y compris de la parole, donnent le sentiment que le pouvoir politique fondait davantage son autorité sur la peur, comme s’il avait peur lui-même, que sur l’appel à la responsabilité de tous au service de l’avenir de la nation tout entière.

L’État ne sait plus proposer une morale du dépassement

Confronté à une crise économique gravissime, mais aussi à une crise de société et un État lui-même piégé par sa volonté d’être « efficace » ainsi que le temps qui se réduit, le ministère Macron-Castex surjoue la carte des « territoires» en tentant l’impossible: gérer l’administration en quantifiant ses résultats, déconcentrer les services de l’État mais sans aucun transfert de compétences ni de moyens aux collectivités locales. « En supprimant les recettes locales, l’État central rétablit une forme de tutelle sur les collectivités locales dont les ressources dépendront de plus en plus de sa seule décision » s’insurge l’AMF.

Pour neutraliser l’opposition de droite, la manipulation de la sémantique des « territoires ». Pour calmer son aile gauche, précipiter au cœur de l’été l’adoption d’une loi de transgression bioéthique dont les Français ne voient vraiment pas l’urgence. Surtout, en fixant comme cap prioritaire la relance économique financée par la dette et un emprunt sous contrôle européen, le gouvernement demeure dans le logiciel de l’État gestionnaire incapable de libérer les énergies. Il ne sait plus proposer une dynamique morale du dépassement apte à transcender les égoïsmes entretenus par une culture de l’assistanat, du consumérisme sans limite et du relativisme moral.

L’état ne sait plus proposer une dynamique morale du dépassement apte à transcender les égoïsmes entretenus par une culture de l’assistanat, du consumérisme sans limite et du relativisme moral.

Alors que les informations les plus contradictoires continuent de pleuvoir sur la réalité de l’épidémie, il nous faut sortir durablement de la spirale de la défiance. Notre défi est de réunir la puissance du collectif et la libération des aspirations individuelles les plus légitimes dans une vision commune de l’homme et de la société dont nous sommes les héritiers. Il est notable de constater que les pays qui ont su faire bloc pour maîtriser le pic de la pandémie, sont ceux qui ont fait appel à leur histoire, en assumant leur souveraineté, en s’appuyant sur les familles et sur l’engagement des acteurs de terrain.

La voie de la société subsidiaire

La voie que nous proposons est celle d’une société subsidiaire, assise sur la liberté responsable de la société civile. Elle seule établira la confiance en donnant à chaque citoyen autorité sur les décisions qu’il est en mesure de prendre dans tous ses cadres de vie, y compris les « territoires » qu’il faudrait commencer par définir comme des communautés.

Que faut-il entendre par subsidiarité ? Le sens du mot est galvaudé qui est le plus souvent compris à l’envers, comme dans le cadre des institutions européennes. Par subsidiarité, nous entendons le principe anthropologique selon lequel la responsabilité de chaque personne et de chaque groupe s’exerce au plus bas niveau d’autorité compétent, dans le cadre d’une communauté politique unie par des valeurs partagées et poursuivant un bien commun. Tant que l’État persiste à vouloir garder la main pour « adapter le pays à la mondialisation », la grande ambition macronienne, en s’obstinant dans une vision de la subsidiarité descendante et non ascendante, on n’avancera pas.

Quand le nouveau Premier ministre, Jean Castex annonce un « nouveau pacte social » en « ouvrant des concertations avec les partenaires sociaux », on est toujours dans le modèle de la délégation con-descendante, même s’il affirme que « tout ne peut pas se décider depuis Paris ». L’avenir dira s’il est prêt à provoquer un « big bang » territorial autrement que comme la dilution locale du centralisme bureaucratique, rebaptisé « déconcentration ». Tant que l’État persiste à vouloir garder la main pour « adapter le pays à la mondialisation », la grande ambition macronienne, en s’obstinant dans une vision de la subsidiarité descendante et non ascendante, on n’avancera pas.

Un État fort, mais limité

C’est à la société civile et aux acteurs économiques particulièrement, de prendre l’initiative pour affronter la crise et redonner espoir. Les laboratoires d’idées doivent affronter le défi de la « subsidiarisation » de la nation. L’IEPM, pour sa part, accompagnera la réflexion commune en travaillant à la déclinaison très pratique de la subsidiarité dans les secteurs clés des territoires, de la santé, de l’éducation et de la culture, de l’économie. L’écologie elle-même, réalité transversale par définition, ne réussira comme dynamique de transformation sociale que comme l’expression d’une mise en œuvre réaliste et nécessaire du principe de subsidiarité, qui la sortira de la logique du moralisme idéologique globalisant, parfaitement stérile.

La subsidiarité d’une société libre et respectueuse de la dignité des personnes exige un État fort, mais limité.

Cette prise en main de la société civile suppose que l’État se libère de sa volonté de contrôle permanent en retrouvant sa pleine autorité dans ses fonctions régaliennes (justice, sécurité intérieure et extérieure, diplomatie, monnaie), en se donnant les moyens requis nécessaires, à la hauteur de ses missions. La subsidiarité est le contraire de la dépendance et de l’assistanat. L’autorité n’est pas là pour se substituer, ni même pour déléguer, mais pour veiller à ce que chacun puisse prendre sa juste part dans l’édification de la maison commune. La subsidiarité d’une société libre et respectueuse de la dignité des personnes exige un État fort, mais limité.

N’ayez pas peur !

Quand le pape Jean Paul II apostrophait les peuples avec son « N’ayez pas peur ! », il portait l’expérience d’un homme qui avait lutté contre les politiques engluées dans leurs certitudes. Pour lui, la véritable vertu de la politique était l’espérance : savoir dire non aux déterminismes politiques incapables de faire confiance. L’enjeu d’aujourd’hui après la pandémie sera d’assumer notre liberté responsable, aussi bien personnelle que collective. Le droit à la subsidiarité est inséparable d’une démocratie vertueuse, fondée sur la liberté des personnes. Ce droit, il faut le reconnaître, est tout sauf acquis. Une inscription du principe de subsidiarité réel « ascendant » dans la Constitution serait un signe fort. La formule d’états généraux proposé par l’essayiste Édouard Tétreau pourrait servir de cadre au renversement copernicien dont la France a besoin pour reconstruire une espérance politique.

Ludovic Trollé est président de l’Institut Montalembert, dont le conseil scientifique est composé de Philippe de Saint-Germain (coordinateur du conseil scientifique), Général Frédéric Beth (géopolitique), Pierre de Lauzun (économie, finance), Jean-Noël Dumont (éducation), Julie Faure (culture), Christophe Billan (institutions), Bertrand Vergely (éthique), Adrian Pabst (politique), Stanislas de Larminat (écologie).

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7 octobre 2020 3 07 /10 /octobre /2020 09:58
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4 octobre 2020 7 04 /10 /octobre /2020 16:01
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