La 4, chaîne de télévision française, diffuse en ce moment des films adaptés de l'oeuvre de Tolkien : Le Hobbit, Le Seigneur des Anneaux ...
L'occasion de lire cette critique du film "Tolkien" et d'une biographie.
" Les spectateurs chrétiens ayant des connaissances sur le sujet seront déçus, je le soupçonne, du manque d’attention donnée par monsieur Karukoski (et les scénaristes David Gleeson et Stephen Beresford) à la foi chrétienne de Tolkien, et il est difficile de ne pas imaginer que Karukoski et consorts voient le catholicisme comme un handicap commercial. "
"Le Salon des Ecrivains catholiques se tient chaque année début décembre dans la salle des fêtes de la Mairie du VIe arrondissement de Paris où nous sommes toujours très bien accueillis par le Maire, monsieur Jean-Pierre Lecoq et par son épouse. (L’Association était autrefois domiciliée tout à côté, 82 rue Bonaparte, ce qui explique ce choix.) Lors de cette vente-dédicace, une centaine d’auteurs signent leurs oeuvres dont la variété est étonnante.Son entrée est libre."
Ce nouveau guide vous propose une sélection commentée de près de 2 000 titres classiques et contemporains. Nous les avons choisis pour la qualité littéraire du texte, la beauté des illustrations et la valeur des histoires. Ils sont classés par thèmes et par tranches d’âge, de 0 à 16 ans.
Toutes les trois passionnées de littérature jeunesse, nous avons réuni pour vous ce qui nous semble le meilleur de la littérature jeunesse actuelle et une sélection judicieuse de classiques réellement accessibles. En bonus, des conseils de lecture, de nombreux index, les portraits de quelques écrivains célèbres. Nous espérons qu’il vous sera utile !
Pour les parents, les enseignants, les bibliothécaires…
Anne-Laure Blanc, Valérie d’Aubigny, Hélène Fruchard, Une bibliothèque idéale – Que lire de 0 à 16 ans ?, Editions Critérion et La Fondation pour l’école, 2018, 288 p., 17,90 € — Imprimé en France.
La Chine de Luc Richard n'est pas celle du miracle économique et des golden boys. Et s'il lui arrive de nous entraîner au cour des mégalopoles rutilantes qui fascinent tant nos grands investisseurs, il le fait en empruntant des ruelles borgnes et mal éclairées. Pour nous y faire découvrir un monde étrange et saisissant, authentique et profond.
La Chine de Luc Richard, c'est celle des routes défoncées et des semaines d'attente devant un pont tombé dans le précipice, celle des camionneurs hagards et des flics mystiques, celle des filles de joie de Lhassa et des islamistes de Kachgar, celle des nuits d'ivresse et des pêches miraculeuses, celle aussi de l'amitié qui vous fait faire un détour de deux mille kilomètres pour répondre à une invitation et. repartir aussitôt.
Et on reste interdit devant cette vision tonique, fraternelle et un peu folle d'un pays si lointain et soudain si proche. Enrobée de mystère, la Chine séduit mais ne s'offre pas. Né en 1973, Luc Richard est parti s'installer à Pékin en 2002. Il parle désormais chinois couramment, et pige pour quelques journaux qui lui commandent des articles sur la Chine. Il a circulé dans tout le pays, tel un vagabond, à plusieurs reprises : il n'hésite jamais à aborder les gens et à discuter avec eux. Il a également publié aux éditions Mille et une nuits, en collaboration, La Chine sera-t-elle notre cauchemar ? : les dégâts du libéral-communisme en Chine et dans le monde (2005), Pékin 2008 : pourquoi la Chine a déjà gagné (2008) et Le Vampire du milieu : comment la Chine nous dicte sa loi (2010).
Les « Voyages extraordinaires » de Jules Verne, une collection « Le Monde »
(Re)découvrez l’œuvre romanesque d’un visionnaire de génie qui anticipa avec justesse les progrès technologiques du XXe siècle. Une édition de luxe reproduisant les gravures d’origine et les cartonnages au fer doré, fidèle à la mythique collection Hetzel.
Le premier numéro : Voyage au Centre de la Terre... pour 3,99 €
Et également en kiosque, la belle revue Mythologie :
J'ai fini par comprendre pourquoi les jeunes gens s'affirmant néo-réacs de droite aimaient bien se réclamer Bernanos. Il est réputé anti-franquiste, certains n'en démordent pas il serait passé à gauche, et il a écrit un livre, "les grands cimetières sous la lune", où il ne s'attaquerait qu'à Franco. Cela lui donne une utilité, avec lui pas besoin de passer son temps à se justifier d'être de droite ce qui est le sport favori de ces petits jeunes gens qui aiment bien conserver bonne réputation (Pour quoi faire ?) et qui aiment à se légitimer auprès des arbitres des élégances politiques (Pour quoi faire là aussi ?). Manifestement ils ne l'ont pas lu car dans l'ouvrage Bernanos en a autant contre les marxistes et toute la gauche dans son ensemble.
Il est toujours libre, jamais coincé dans un camp ou l'autre, englué dans une coterie, un milieu, des mondanités socialement consanguines. Les "marionnettistes" qui font parler les morts en seront pour leurs frais, tous ces gens qui s'improvisent "héritiers" de tel ou tel auteur.
Tout ce qui est excessif est insignifiant, disait Talleyrand. Ce sont les premiers mots qui viennent à l'esprit lorsqu'on lit les « bonnes feuilles » de Sodoma (pas besoin de vous faire un dessin), le livre à paraître du militant homosexuel Frédéric Martel. Oui, insignifiant comme les mensonges de celui qui est « père du mensonge », insignifiant comme ce qui procède par insinuation, suggestion, fabrication d'images, rumeurs, ouï-dire, insignifiant comme la grosse artillerie que l'on sort pour détourner l’attention d’un problème précis en essayant de détruire, en même temps, celui qui le pose.
L'idée force de Sodoma tient en quelques lignes : le Vatican est le plus vaste club « gay » au monde, car 80 % de ses clercs – prélats, cardinaux, monsignore y compris – sont homosexuels, actifs ou refoulés. Et même, insinue-t-il, trois papes récents : Pie XII, Jean XXIII et Paul VI… Et comme c’est un secret maladivement gardé, c’est cette « culture du secret » qui explique le choix de « couvrir » les prêtres pédophiles au cours de ces dernières décennies – la crainte de se faire soi-même « outer ».
L’écrivain Michael D. O’Brien a été interrogé dans Famille chrétienne à propos de son dernier roman.
Extrait :
On assiste à une révolution sociale et politique imposée à toutes les nations. D’abord, la redéfinition de la morale sexuelle, dont la révolution des genres est un exemple évident. De même que la montée de la culture de mort, le fait d’appeler le bien mal, et le mal bien, d’appeler le meurtre de l’enfant dans le sein de sa mère un geste de compassion. On est dans un univers totalement inversé. C’est pourquoi il est si vital, pour les catholiques, de défendre la vérité. Nous devons accepter, comme Jésus, d’être des signes de contradiction. Mais une contradiction d’amour et de vérité en même temps.
Votre roman qui vient de paraître en France, Le Journal de la peste, porte un titre terrible ! Qu’est-ce que la peste, pour vous ?
Pas simplement des conditions intellectuelles, mais principalement un état spirituel. Pas simplement une question d’analyse politique ou sociologique, mais une partie de la guerre dans les cieux qui atteint notre terre et dans laquelle nous sommes tous plongés.
Quelle paix l’Église peut-elle offrir aux hommes ?
À l’image de notre Maître, la responsabilité des évêques – et de tous les chrétiens – est d’être signe de contradiction. Nous entrons dans une période de l’Histoire où le témoignage des bergers en chef est absolument vital pour pouvoir garder la confiance et l’espérance du troupeau. Nous devons tous nous garder de la tentation de faire une fausse paix avec l’esprit du monde.
Ce qui définit le progressisme actuel, écrit le philosophe, ce n’est pas l’idée que nos sociétés ont des défauts qui doivent être corrigés; c’est plutôt la conviction que le changement est toujours préférable à la stabilité, que le mouvement vers l’avant vaut toujours mieux que l’immobilisme. «Et c’est précisément par là, écrit Bellamy, qu’il constitue un sophisme dangereux: croire par principe dans la supériorité de l’avenir, c’est ignorer qu’il y a dans l’héritage de l’histoire, et dans la réalité du présent, des biens infinis qui méritent d’être admirés, d’être protégés et transmis. Nous enjoindre sans cesse d’aller toujours de l’avant, c’est déprécier du même coup tout ce que nous avons en partage, ici et maintenant.» Cet optimisme de principe est, n’hésite pas à conclure Bellamy, «un nihilisme: il décrète que ce monde ne vaut rien, puisque tout autre monde sera meilleur».
La charge, qui brille par son raffinement stylistique et par sa profondeur philosophique, fait mouche. Pendant des décennies, les choses, croyait-on, étaient claires: la gauche se réclamait du progressisme et la droite était assimilée au conservatisme. La réalité, cependant, brouille les cartes. Depuis des décennies, la droite capitaliste se nourrit de «destruction créatrice», de changement et d’évolution technique. La gauche de tendance socialiste, en revanche, résiste à ce rouleau compresseur et défend des droits sociaux qui n’ont rien de nouveau. Plus récemment, une certaine gauche, au nom du progressisme, a tourné le dos à de vieux idéaux en rejetant les idées de nation et en faisant de toutes les minorités, et non plus des pauvres et des travailleurs, son nouveau prolétariat. La droite capitaliste et la nouvelle gauche se rejoignent donc, notamment, dans le principe du sans-frontiérisme.
Gauche et conservatisme
Je me suis toujours défini, à tort, diront certains, comme un homme de gauche et je n’ai pas eu de scrupule, pendant des années, à me dire progressiste. Je prends toutefois conscience, aujourd’hui, en lisant Bellamy, plutôt identifié à la droite, et après avoir lu les essais du cinéaste Bernard Émond, clairement identifié à la gauche, que cette dernière étiquette ne me convient pas parce qu’elle désigne une idéologie que je rejette.
À l’occasion de la sortie du livre de Sophie Roubertie, "Apprendre à voir - La vie dans l’art", Sophie Roubertie évoque l’éducation à l’émerveillement et à la vie affective.
Le 24 février dernier, le Pape invitait les membres de la « Diaconie de la beauté » à « faire connaître la gratuité de la beauté », à « encourager un style de vie prophétique et contemplatif, capable d’aider à apprécier profondément les choses sans être obsédé par la consommation » et « à servir la création et la préservation « d’oasis de beauté » dans nos villes trop souvent bétonnées et sans âme ». Prendre le temps de regarder une œuvre d’art, n’est-ce pas un bon début pour revenir au beau ? Sophie Roubertie, rédactrice culture dans le magazine adressé aux enfants Actuailes et formatrice pour le parcours sur « l’éducation affective par l’art » proposé par Ichtus, utilise les œuvres d’art pour amener les jeunes à découvrir les secrets de la beauté et ses bienfaits. C’est aussi un moyen de s’arrêter pour prendre le temps de voir et de s’émerveiller. Son livre répertorie quarante œuvres choisies et les décrit par des textes courts parfois poétiques. Une base solide pour une bibliothèque destinée à parcourir le temps, à partager entre petits-enfants et grands-parents, à l’école ou en solitaire, dans un dialogue avec l’artiste.
Aleteia : Que contient votre livre Apprendre à voir, comment sont présentées les œuvres d’art et à qui s’adresse-t-il ? Sophie Roubertie : J’ai repris les chroniques écrites depuis cinq ans dans Actuailes et a germé l’idée d’en regrouper un certain nombre dans un livre car cela correspondait à une demande. Certains lecteurs les imprimant mais la qualité de l’image n’est pas la même. Le magazine s’adresse aux 10-15 ans, mais les parents lisent aussi les articles, pour savoir ce qui est dit à leurs enfants mais aussi pour avoir des discussions familiales autour des sujets abordés. Certains enseignants les utilisent en classe notamment. Le fait de regrouper un certain nombre de chroniques en un livre permet d’avoir un véritable outil dans les familles ou dans les classes. La majeure partie des œuvres d’art abordées sont des grands classiques, même si elles sont généralement liées à l’actualité d’une exposition, et constituent donc une bonne base. Certaines sont moins connues, comme La Boxe, de Maurice Denis. Le livre se présente avec des doubles pages, avec l’œuvre, sa carte d’identité et une analyse de l’œuvre dans le souci d’apprendre à voir. Le regard peut toujours s’ouvrir. Je ne suis pas dans une démarche d’histoire de l’art, mais dans une démarche d’observation et d’émerveillement. Par ailleurs, le livre peut être lu par un enfant, mais aussi par un adulte qui le lit à un plus petit.
Sans cesse réédité depuis sa première parution en 1972, ce roman a connu un succès considérable et bien mérité ! Marie Carré, sous la plume d'une infirmière, dévoile la mission d'un étrange élève séminariste. Ce Michaël en question a été chargé par le Parti Communiste d'infiltrer les milieux catholiques et surtout le milieu clérical.
Le travail de sape d´un infiltré au sein de l´Eglise. Récit fondé sur des témoignages authentiques, dont l´acteur principal est un élève séminariste chargé par les communistes d´infiltrer l´Eglise de s'y faire prêtre et ainsi mieux corrompre l'Eglise de l'intérieur. On y voit la mise en oeuvre de tout ce qui se passe aujourd'hui devant nos yeux.
Si les commémorations « officielles » actuelles laissent à désirer, tant tout cela semble convenu, que ce soit en terme d’organisation que de perpétuation de notre longue mémoire, il est intéressant de se plonger dans les livres, dans les témoignages et les récits d’une guerre qui a touché presque chaque famille d’Europe de l’Ouest – les monuments aux morts en témoignent.
Nous avons donc interrogé quelques personnalités – que nous avons déjà eu l’occasion d’interviewer – afin de leur demander quels livres ils conseilleraient à nos lecteurs, pour mieux appréhender ce drame qui s’est déroulé il y a un siècle.
Eric Zemmour nous confie : « Je choisirai Ceux de 14 de Maurice Genevoix et Orages d’acier d’Ernest Junger. Chacun dans son camp, et à sa manière, les plus grands livres à mes yeux car ils font partager autant que faire se peut – intellectuellement mais aussi physiquement- l’expérience qu’ils ont vécue. Mais il y a aussi toute la première partie de voyage au bout de la nuit de Céline ! »
Laurent Obertone lui choisit un classique : « Sans être original, je vais dire le Voyage au bout de la nuit, qui va bien au-delà de la Grande guerre, et porte, en plus du génie célinien parfois foudroyant, des observations sur la nature humaine d’une dramatique acuité. Bien entendu, c’est un choix littéraire et pas historique. La Grande guerre est la porte d’entrée de ce livre, et ce livre la porte d’entrée éternelle de tout l’univers célinien, qui selon moi mérite fort d’être arpenté.»
Philippe Conrad, ancien directeur de la Nouvelle revue d’histoire, professeur d’histoire et auteur de plusieurs livres sur la 1ère guerre mondiale (« Le sang de la Marne »(Editons Heimdal), « Le poids des armes. Guerres et conflits 1900-1945 »(PUF), « Le 300 jours de Verdun (Editions italiques », « Pétain » Editions Chronique », « La Fayette nous voilà » (Editions Italiques) et ,en 2014, l’essai d’uchronie « 1914. La guerre n’aura pas lieu » Genèse Editions) nous dit : « Il s’agit dune question difficile au vu d l’énorme production historique ou mémorielle lui s‘est accumulée depuis un siècle. Sur le plan littéraire, c’est sans aucun doute « La guerre notre mère » d’Ernst Junger et j’y ajouterai « Ceux de 14 » de Maurice Genevoix.
Dans le domaine historique Pierre Renouvin a réalisé très tôt la meilleure synthèse sur la période. J’ajouterai le travail monumental de G.H. Soutou « L’or et le sang », qui rend compte des dimensions économiques, financières et géopolitiques de ce conflit hors norme.Sur les origines du conflit « Les somnambules » de Christopher Clark ont apporté une vision radicalement nouvelle en même temps qu’impartiale du déclenchement de la catastrophe.
Au delà des querelles d’écoles qui divisent les historiens depuis de nombreuses années (notamment celle, largement artificielle entre « consentement et contrainte », pour expliquer l’incroyable résilience des combattants), il faut rendre hommage à toute une nouvelle génération d’auteurs qui ont ouvert ces dernières années des pistes nouvelles et proposé des synthèses ambitieuses. Je pense notamment au lieutenant-colonel Rémi Porte, au professeur François Cochet et au colonel Michel Goya qui vient de republier un remarquable « 1918. L’Armée de la victoire ». D’un point de vue plus particulier puisqu’il s’agit d’un théâtre d’opérations périphérique et clairement secondaire, j’ajouterai l’ouvrage consacré par Bernard Lugan à l’épopée africaine du général von Lettow-Vorbeck.»
Charlotte d’Ornellas nous recommande « Carnet de Route » de Robert Porchon. Robert Porchon, sous-lieutenant au 106e régiment d’infanterie, fut tué dans l’assaut de l’éperon des Éparges (Meuse) en février 1915, «la poitrine défoncée par un éclat d’obus».
Dès sa mort connue, sa mère a recopié dans un unique cahier son carnet de route et les lettres que son fils lui avait adressées. Elle a aussi ajouté à cet ex-voto de papier la correspondance reçue, après la mort de son fils, de ses camarades – dont Maurice Genevoix -, de ses chefs, de l’administration militaire et aussi d’anciens professeurs et religieux qui se souvenaient de leur élève. Ces témoignages multiples restituent l’onde de douleur qui s’étend et dure après la mort au front d’un jeune homme de vingt et un ans. Un des cinq cent mille jeunes Français sacrifiés pendant les six premiers mois de la Grande Guerre.
Du sous-lieutenant Porchon, on ne savait, depuis 1916, que ce que Maurice Genevoix en avait dit dans Ceux de 14. Mais il en avait dit assez pour faire de son ami Porchon le «soldat le mieux connu de la Grande Guerre».
Les notes prises par le jeune officier font un troublant contrepoint au témoignage du grand écrivain. Elles en confirment la parfaite exactitude et, en variant l’éclairage sur quelques épisodes de leur campagne commune, soulignent le génie singulier de Ceux de 14.
Yoran Delacour (éditions Yoran Embanner) a choisi 1914, la France responsable ? Les secrets de la déclaration de guerre de Bertrand Blandin.
Présentation de l’éditeur : Le 3 octobre 2010, l’Allemagne fit son dernier versement à la France dans le cadre des réparations de guerre imposées par le traité de Versailles de juin 1919. C’est dire à quel point la culpabilité totale et absolue de l’Allemagne dans le déclenchement du premier conflit mondial est restée acquise, enseignée à des générations d’écoliers depuis un siècle. Or, en scrutant l’action politique et les idées en France depuis 1870, non seulement sur une longue période mais aussi dans les toutes dernières semaines de l’été 1914, Bertrand Blandin montre qu’une France, aux bases républicaines encore fragiles et très proche de la Russie tsariste dans ses alliances, joua en réalité un rôle actif et déterminant dans l’ouverture des hostilités. L’examen précis des crises politiques de la France d’avant-guerre, l’utilisation des documents diplomatiques et l’étude inédite de la correspondance secrète de l’ambassadeur de Russie dévoilent les manoeuvres du président Poincaré qui n’ont en fait qu’un seul objectif : la guerre de revanche. Bien sûr, on peut être choqué de cette hypothèse d’une culpabilité française quand on pense à l’immense sacrifice consenti par le pays pendant quatre ans. Il ne s’agit donc en aucun cas d’instruire un procès à charge ou de faire acte de repentance mais plutôt d’en finir avec un grave mensonge historique. Une enquête passionnante servie par un style sobre et direct.
Anne-Laure Blanc, de « Chouette un livre » propose un livre du Sous-lieutenant Robert Porchon, Carnet de route(La Table ronde, 2008) : « Ce carnet de route, les lettres envoyées à sa mère ainsi que quelques autres documents font revivre au plus proche la vie quotidienne sur le front, notamment dans la boue des Eparges, où tombe ce jeune sous-lieutenant en février 1915. Ces mots font écho aux textes plus connus de Maurice Genevoix, dont on lira ici quelques lettres – avant de se plonger dans « Ceux de 14 ».
Pour Gilles William Goldnadel, le choix est autre : « A n’en pas douter , le volume de la fresque « Les Thibault » de Martin du Gard (l’été 14) qui parle de la guerre. Et qui évoque le pacifisme de Jacques face au patriotisme de son aîné . La problématique est traitée avec maestria »
Pour Martial Bild, de TV Libertés, c’est « Le Boqueteau 125 » de Ernst Jünger. Sur le lieu de la bataille des Eparges s’illustra Maurice Genevois mais aussi un jeune soldat allemand : Ernst Jünger. A partir de ses quinze cahier de notes, l’écrivain-combattant a publié une oeuvre majeure sur la Grande Guerre : « Orages d’acier » . De cet ouvrage définitif est né « Le Boqueteau 125 » , chronique inoubliable de l’horreur du fracas des combats de tranchée. Bouleversant.
Pour Caroline Parmentier, qui dirige le quotidien Présent, c’est un tout autre choix : « Le Goncourt 2013 de Pierre Lemaître : Au Revoir là-haut. C’était une surprise aux antipodes de la sélection habituelle par son sujet : les gueules cassées de 14, rarement évoquées ( à l’exception de La Chambre des Officiers de Marc Dugain en 98) . Pierre Lemaître insuffle une touche très personnelle, par son inventivité et sa poésie. Deux rescapés des tranchées qui ont tout perdu, l’un dessinateur de génie horriblement mutilé au visage, l’autre modeste comptable, comprennent que leur pays ne veut plus d’eux et décident de monter une arnaque aux monuments aux morts d’une audace inouïe. Terrible pamphlet politique, cruel, qui règle aussi son compte aux ordres imbéciles qui entraînent des centaines de morts, le scénario est néanmoins assez riche pour mêler comédie, tragédie, aventures et émotion. Au Revoir Là-Haut s’intéresse au temps de l’après, à la tragédie de cette génération, mais les scènes des tranchées présentes dans la première partie du livre, prennent aux tripes. J’ai moi-même grandi dans une famille où les poilus de 14 étaient vénérés pour leur sacrifice et pour l’abomination de l’épreuve qu’ils avaient traversés. Mon grand-père – comme quoi en ce qui me concerne ça ne remonte pas à très loin – avait fait 14 et ma mère disait toujours qu’il en était revenu complètement changé et qu’il en voulait à tous ceux qui n’avaient pas fait cette guerre. Il est d’ailleurs mort d’un cancer des suites des gazages répétés.»
Crédit photos : DR [cc] Breizh-info.com, 2018, dépêches libres de copie et de diffusion sous réserve de mention et de lien vers la source d’origine.
Après Nietzsche, Michel Onfray a-t-il raison de soutenir que la religion est une simple névrose dérivée de la pulsion de mort, la Bible un fatras de textes, le Christ "un personnage conceptuel", saint Paul un névrosé, l'Église la mère du totalitarisme, le christianisme un ennemi de la science, de la culture et des femmes, ... ? Est-il vrai que "le silence de Dieu permet le bavardage de ses ministres" ? Blaise Pascal répond : si vous continuez à discourir de la sorte, vous me convertirez... Après un tour d'horizon philosophique sur ces thèmes en compagnie de Pascal, on trouvera en fin d'ouvrage les récits de six conversions célèbres (Ratisbonne, Claudel, Bergson, Simone Weil, Edith Stein, Frossard, Gilardino).
Philippe Lauria est docteur en philosophie et docteur en sciences économiques. Il a enseigné aux universités de Grenoble et de Reims. Il est actuellement essayiste.
Autres ouvrages de l'auteur : Cantor et le transfini, mathématiques et ontologie, l'Harmattan, 2004 ; Réflexions sur la révolution libérale, Le Cep éditeur, 2006 ; Christ-Roi, politique et religion, Aréopage 2016.
Richard Bastien est l'auteur de : Cinq défenseurs de la Foi et de la Raison, aux éditions Salvator. Un livre dans lequel il présente la pensée et l'apport de John Henry Newman, Gilbert Keith Chesterton, C. S. Lewis, Peter Kreeft et Alasdair MacIntyre.
Philippe Maxence l'a reçu et interrogé sur ce livre.