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"Beloe Zlato" (Белое злато, Or blanc) :
Елочки-сосеночки // Spruces-pine-trees
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A vous de retrouver ceci :
N°1: Prélude
L'Hiver est entouré de ses compagnons, le Givre, la Glace, la Grêle et la Neige qui s'amusent avec des flocons de neige. Un gnome fait son entrée et allume un feu qui fait disparaître l'assemblée.
Tableau 1, L'Hiver
N°2: Scène de l'Hiver
N°3: Variation du Givre
N°4: Variation de la Glace,
N°5: Variation de la Grêle
N°6: Variation de la Neige
N°7: Coda
VOICI le ballet complet, donné au Mariinski à Saint Pétersbourg, dirigé par Valery Gergiev.
Des explications se trouvent ICI
Tout le monde fête Georges Brassens, mort le 29 octobre 1981 et né le 22 octobre 1921, il y a exactement 100 ans. Nous nous associons aux hommages rendus à ce chanteur indémodable qui respire la liberté et la fraternité, ce qui nous manque tant aujourd’hui. Avec ce texte du journaliste Vincent Trémolet de Villers.
Claude Delorme/Universal Music/Gamma-Rapho
Une voix profonde et amicale qui sait faire couler les fontaines, déshabiller les femmes, boire les copains, voler les papillons, courser les gendarmes, botter le cul des vicaires, libérer les gorilles, tapiner les putes, moquer les cons, mourir les canes, sonner les trompettes. Brassens et son monde peuplent notre imaginaire comme les animaux des Fables de La Fontaine, les trognes des films des années 1950.(…)
Bien malin cependant celui qui pourrait revendiquer l’adhésion du chanteur à son mouvement. Ce contempteur du chauvinisme est enraciné auprès de son arbre ; cet anticlérical regarde vers le ciel ; ce libertaire ne milite jamais. (…) Lui qui se disait «anarchiste au point de toujours traverser dans les clous afin de n’avoir pas à discuter avec la maréchaussée». Au programme, donc: lit douillet le 14 juillet, accordéon, copains d’abord. Attachement aux usages ancestraux, détachement face aux mouvements de son temps: une forme d’anarchisme de civilisation. (…)
(Brassens …) a choisi de vivre «comme un escargot», en lui-même. Ses voyages sont intérieurs et le monde qui apparaît dans une rime, une corde de guitare est le fruit d’une longue rumination solitaire. Inapte à la vie sociale, à la mécanique du monde salarié (une malheureuse tentative chez Renault en témoigne), son esprit est entièrement concentré sur l’agencement des mots, le bon rythme, la note juste. Il ne lit pas de journaux, ne sait rien de l’actualité, ne court pas les salons. Le dénuement l’indiffère: il vit comme «un oiseau, un chat qui gratte à la porte pour qu’on le nourrisse un peu».(…)
Une généalogie familiale modeste, joyeuse, simple et dure au mal ; une généalogie amicale faite de copains inséparables ; une généalogie poétique peuplée de semi-voyous comme Villon, de semi-clochards comme Verlaine - une pléiade où l’on retrouve aussi Hugo, Apollinaire, Paul Fort, Antoine Pol. Une généalogie politique dans laquelle se croisent un père libre penseur et une mère dévote, le socialisme de Proudhon et l’anarchisme de Bardamu. «Je n’admire pas forcément des gens admirables, confiait Brassens. (…). Mais le plus grand écrivain du siècle, pour moi, c’est Céline.» (…)
C’est à Sète, sous le bleu presque grec du ciel occitan, qu’il faut se rendre pour le comprendre. Son père travaille comme maçon et partage avec sa mère, lingère, la passion de la chanson. Enfance heureuse, fenêtres ouvertes avec en fond sonore Ray Ventura et Charles Trenet. (…) Pour épater les filles, avec une bande d’adolescents, ils commettent de petits larcins (vol de bijoux). Les pieds nickelés se font coffrer. Le père de Brassens vient le chercher au commissariat (…). Une petite foule de badauds insulte les coupables. La mère subit les moqueries. Une agressivité qu’il retrouvera décuplée dans les rues du XIVe arrondissement, durant l’épuration, quand vient l’heure des tondues: «on passait avec des haut-parleurs disant: “Ce soir, le spectacle commence. ” On exposait des femmes et c’était un truc insupportable.» Il gardera de ces épisodes une défiance viscérale pour le groupe, la bêtise et la férocité de la foule et la certitude, au fond, d’être, pour toujours, de la mauvaise herbe.
Sous la plage de Sète, les pavés d’une impasse du XIVe arrondissement, l’impasse Florimond. C’est là que l’ours mal léché trouve un refuge à l’abri du monde: un îlot d’amitié, d’amour et de poésie. Chez Jeanne, la Jeanne de la chanson. Il a 20 ans, elle en a 50. Ils connaîtront ensemble les plaisirs du corps puis les richesses inestimables de la bohème. Son mari Marcel est doté d’un grand cœur et porté sur la bouteille. C’est lui qui inspirera «l’Auvergnat» (…).
Ce réduit est une arche dans laquelle Jeanne et Marcel recueillent tous les animaux abandonnés du quartier. Occupation, libération, reconstruction… Pendant que France est emportée dans les tourments de l’Histoire, Brassens lit Villon et Pascal, Balzac et Baudelaire, tout ce qui lui tombe sous la main. Il apprend le piano, la guitare et la versification. Il sait qu’il n’aura pas de métier, pas d’enfant puisqu’il sera poète ou chanteur. Une vocation, un sacerdoce. Poète ou chanteur? La poésie, à l’origine, est un chant. «Orléans, Beaugency, Notre-Dame de Clery, Vendôme», «Dans les jardins de mon père, les lilas sont fleuris», ne sont-ils pas des vers magnifiques?
Brassens, pourtant, refuse de se faire appeler poète. Il aurait voulu l’être, il pense qu’il ne l’est pas. Il a décidé d’élever la chanson, cette rencontre entre la mélodie et la rime, à son sommet. «C’est le rythme du vers, disait-il, qui me dicte d’abord le mouvement. Exactement comme “Une poule sur un mur / Qui picote du pain dur / Picoti, picota…” Parce que c’est ça, au fond, la chanson, la chanson qui passe de bouche-à-oreille…» Un travail lent, obscur. Chez Jeanne, les amis passent, les chats se faufilent, le «petit bleu» coule dans les gosiers, ça sent le tabac: une atmosphère sereine, contemplative, ténébreuse, bucolique.
Un temps âpre que Brassens regrettera quand viendront les triomphes. Aux temps des succès, indifférent au jeu social, aux grandeurs d’établissements, il restera encore des années chez Jeanne. On cherche à l’enrégimenter: en vain. Dans la célèbre émission qui réunit, en 1969, Brel, Ferré et Brassens, il lâche: «Ne pas crier haro sur le baudet quand tout le monde crie “haro sur le baudet”, c’est déjà une forme d’engagement.»(…)
«La mort, la mort toujours recommencée» : le mystère de fin le hante et lui inspire des chefs-d’œuvre - Le Testament, Supplique pour être enterré sur la plage de Sète, Le Vieux Léon. Là encore, son humanité profonde vient attendrir la sécheresse du moraliste.
Dieu? Cet anticlérical le confie: «je suis quelqu’un qui doute et qui cherche.» Rédemption? La Chanson pour l’Auvergnat et surtout Pauvre Martin qui, avant de mourir, a «creusé lui-même sa tombe» et s’y est étendu «sans rien dire, pour ne pas déranger les gens» nous donnent une piste. Conservateur, Brassens? La poésie est d’abord une nostalgie.
Vincent Trémolet de Villers, dans Le Figaro Magazine du 13/08/2021
Merci à EVR
On peut regarder ou écouter des émissions sur Brassens. Lire des articles et des livres.
Le mieux, c'est quand même d'écouter ses chansons …
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entendu sur Radio Classique ...
Entendu et (vu) sur Arte
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Il ne s'agit pas d'une nouvelle préparation de la pizza.