Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Recherche

27 juin 2021 7 27 /06 /juin /2021 08:38

Abstention record : les Français croient-ils encore au système électoral ?

Premier enseignement du scrutin d’hier (20 juin) , les Français doutent de la démocratie à la française. Jamais n’avait-on connu une telle abstention lors d’un scrutin sous la Vème République. Plus de 66% des électeurs ne se sont pas rendus aux urnes. Une façon de laisser les magouilleurs électoraux à leurs tripatouillages ? Le précédent record d’abstention était celui des élections européennes de 2009, avec 59,4%. Il manque une offre politique qui motive les Français.

Deuxième enseignement du scrutin : les ministres LREM ont pris une claque. La République en marche n’a obtenu que 10,4% des suffrages au niveau national, à l’issue du premier tour des élections régionales dimanche 20 juin. Le parti fondé par Emmanuel Macron en 2016 n’est arrivé en tête dans aucune des 13 régions de France métropolitaine. Aucun des 15 ministres ou secrétaires d’Etat candidats ne sera présent au second tour. En Ile-de-France, Laurent Saint-Martin, épaulé par Marlène Schiappa, Amélie de Montchalin et Emmanuelle Wargon, est arrivé en quatrième position avec 11,8% des suffrages. Dans les Hauts-de France, la liste menée par Laurent Pietraszewski, secrétaire d’Etat chargé des Retraites, est éliminée dès le premier tour avec 9,1%, en dépit des renforts d’Eric Dupond-Moretti et d’Agnès Pannier-Runacher, ministres de la Justice et de l’Industrie. En Centre-Val de Loire, le ministre Marc Fesneau arrive à la quatrième place avec 16,3% des voix.

Troisième enseignement, le RN réalise une contre-performance avec 19,3% des suffrages. Un fossé s’est creusé entre un électorat qui se radicalise et un parti qui se modère à outrance (désaveu des identitaires, absence au Parlement sur les votes sociétaux, affirmation selon laquelle un islam républicain serait possible).

 

La suite ...

 

Partager cet article
Repost0
26 juin 2021 6 26 /06 /juin /2021 11:01

 

Pour Info. Lu sur le site les régionales.fr

Bienvenue !

La famille, plébiscitée par les Français, vit un quotidien si difficile que la natalité française a décroché depuis 2015. Nombre d’élus, à tous les niveaux, donnent la priorité aux minorités militantes et « oublient » la famille.

La Manif Pour Tous met ici à disposition des informations aussi précises que possible sur les positions des candidats têtes de liste aux régionales 2021. Chaque électeur pourra ainsi voter en connaissance de cause.

La Manif Pour Tous a interrogé les candidats sur leur vision en matière de soutiens aux associations, événements, campagnes de communication… et sur leur ambition pour soutenir les familles de la région dont il brigue la présidence.

Les réponses des candidats sont données dans leur intégralité. En l’absence de réponses, sont indiquées les positions qu’ils ont exprimées publiquement. Chaque information est sourcée (date, lieu, média, etc).

Vous sont présentés ci-dessous l'ensemble des têtes de liste pour le second tour des élections régionales, le 27 juin 2021.

Cliquez sur le ou les candidats qui vous intéressent pour voir leurs prises de position concernant l'un des 7 sujets pour lesquels nous lui avons envoyé un questionnaire.

Pour vous aider nous avons mis en évidence les sujets soit sur lesquels nous avons pu retrouver des propos, soit sur lesquels le candidat nous a répondu suite à l'envoi du formulaire :

A VOIR ICI : https://www.les-regionales.fr/

Famille et société : qu'en disent les candidats aux régionales ? – La Manif  Pour Tous – La Manif Pour Tous

 

Partager cet article
Repost0
26 juin 2021 6 26 /06 /juin /2021 08:55

L’énorme abstention lors des dernières élections départementales et régionales est l’illustration flagrante de notre démocratie moribonde. Il serait temps de revoir le système de fond en comble. Et de revenir aux fondamentaux tels qu’ils nous sont rappelés par Jean Ousset (1914-1994), fondateur d’ICHTUS (*)  à la suite de Pie XII.

 (La seule bonne et véritable démocratie) "ne peut avoir d'autre sens que de mettre le citoyen toujours plus en mesure d'avoir une véritable opinion personnelle, de l'exprimer et de la faire valoir d'une manière correspondant au bien commun (...).

De là découle une première et nécessaire conclusion, avec sa conséquence pratique. L'Etat ne contient pas en lui-même et ne réunit pas mécaniquement, dans un territoire donné, une agglomération amorphe d'individus. Il est, et doit être en réalité l'unité organique et organisatrice d'un vrai peuple.

Peuple et multitude amorphe (ou, comme on a coutume de dire, masse) sont deux concepts différents. Le "peuple" vit et se meut par sa vie propre. La "masse" est en elle-même inerte, et elle ne peut être mue que de l'extérieur.

Le "peuple" vit de la plénitude de la vie des hommes qui le composent, dont chacun - à la place et de la manière qui lui sont spécifiques – est une personne consciente de ses propres responsabilités et de ses propres convictions. La "masse", au contraire, attend l'impulsion du dehors, jouet facile entre les mains de quiconque en exploite les instincts et les impressions, prompte à suivre, tour à tour, aujourd’hui ce drapeau et demain cet autre.

L'exubérance vitale d'un vrai peuple répand la vie, abondante et riche, dans l'Etat et dans tous ses organes, leur infusant, avec une vigueur sans cesse renouvelée, la conscience de leurs responsabilités spécifiques, le vrai sens du bien commun. Tandis que la force élémentaire de la masse peut n'être qu'un instrument au service d'un Etat qui sait habilement en faire usage.

L'Etat lui-même, aux mains d'un ou plusieurs ambitieux groupés artificiellement par leurs tendances égoïstes, peut, en s'appuyant sur la "masse", devenir une pure machine et imposer arbitrairement sa volonté à la meilleure partie du "peuple". L'intérêt commun en reste lésé gravement, pour longtemps; et la blessure ainsi faite est souvent difficile à guérir.

La conclusion très claire, résultant de là, est que la "masse" (telle que nous venons de la définir) est l'ennemie principale de la vraie démocratie et de son idéal de liberté et d'égalité".

(D'où l'importance...) d'une élite d'hommes spirituellement éminents et au caractère ferme, qui soient comme les représentants du peuple tout entier, et non comme les mandataires d'une foule, aux intérêts particuliers de laquelle sont souvent, hélas, sacrifiés les vrais besoins et les vraies exigences du bien commun.

Une élite d'hommes qui ne soit restreinte à aucune profession ni à aucune condition, mais qui soit l'image de la vie multiple de tout le peuple  (...).

Des hommes de doctrine claire et saine, aux desseins solides et droits.

Avant tout des hommes qui, par l'autorité émanant de leur conscience pure et rayonnant largement autour d'eux, soient capables d'être des guides et des chefs, spécialement dans les temps où les nécessités pressantes surexcitent l'impressionnabilité du peuple et le rendent plus facile à être dévoyé et à s'égarer.

Des hommes qui, dans les périodes de transition, généralement travaillées et déchirées par les passions, les divergences d'opinions, les oppositions de programmes, se sentent doublement tenus de faire circuler dans les veines enfiévrées du peuple et de l'Etat l'antidote spirituel des vues claires, de la bonté empressée, de la justice également favorable à tous, et la tendance résolue à l'union et à la concorde nationale dans un esprit de sincère fraternité. (...) Où manquent de tels hommes, d'autres viennent occuper leur place, pour faire de l'activité politique l'arène de leur ambition, une course au gain pour eux-mêmes, pour leur caste ou pour leur classe (...). Et c'est ainsi que la chasse aux intérêts particuliers fait perdre de vue et met en péril le vrai bien commun ". Pie XII, Message de Noël 1944, dit "sur la démocratie".

"Nous adressant, dans notre message de Noël 1944, à un monde tout enthousiaste de la démocratie et désireux d'en être le champion et le propagateur, nous nous efforcions d’exposer les principaux postulats moraux d'un ordre démocratique qui soit juste et sain. Beaucoup craignent aujourd'hui que la confiance en cet ordre ne soit affaiblie par le contraste choquant entre la « démocratie en paroles » et la réalité concrète. » - Pie XII, Allocution au Sacré Collège , 2 juin 1947.

Hélas ! L'évidence est incontestable de ce qui, en fait, a eu lieu.

Ce que l'on continue à célébrer sous le vocable mythique de "démocratie" tend à devenir irréductiblement un étatisme, un totalitarisme, un centralisme qui, loin de favoriser la libre expression des justes diversités, des innombrables et incontestables compétences de ce qui est le vrai peuple, ne cessent pas d'en télécommander, d'en "unitariser", d'en massifier l'expression, la culture et la vie.

Tyrannie authentique, mais qui par la maîtrise qu'elle a des possibilités infinies des mass média modernes, excelle à camoufler son joug.

Triste et curieux univers qui encense d'autant plus la notion de liberté, et qui tient d'autant plus à en donner l'apparence, qu'il est en train de la perdre ou l'a déjà perdue.

Et donc, quels que soient les accents de cette "démocratie en parole" évoquée à l'instant

par Pie XII, le fait est que, si Dieu permet que l'on obtienne enfin un régime politique et social où le "peuple" puisse tenir réellement les divers rôles qui, normalement, peuvent et doivent être les siens dans l'orientation de sa vie et de son destin c'est à la substance de ce "message de Noël 1944" qu'il faudra..., qu'il faut, bon gré mal gré, revenir.

Sans quoi, tout sera et restera combine électorale, jeu des mass média et magouille de politiciens. Acrobaties d'un cirque dont le vrai peuple n'est que le pantin, avant d'en être la victime.(Jean Ousset, dans Permanences de novembre 1980)

 (*)  49 rue des Renaudes,75017 Paris - www.ichtus.fr

Merci à nouveau à EVR.

Démocratie totalitaire — Wikiberal

Partager cet article
Repost0
19 juin 2021 6 19 /06 /juin /2021 09:21

Bonne fête à tous les papas avec Fabrice Hadjadj, agrégé de philosophie et directeur de l'Institut Philanthropos à Fribourg en Suisse. Il vient de publier un essai intitulé: Etre père avec saint Joseph. Petit guide de l’aventurier des temps postmodernes (Edition Magnificat, 288 p). Dans notre société qui est en train de perdre ses repères, Fabrice Hadjadj développe une réflexion profonde sur la figure du père.

Bonne fête à tous les papas avec Fabrice Hadjadj, agrégé de philosophie et directeur de l'Institut Philanthropos à Fribourg en Suisse. Il vient de publier un essai intitulé: Etre père avec saint Joseph. Petit guide de l’aventurier des temps postmodernes (Edition Magnificat, 288 p). Dans notre société qui est en train de perdre ses repères, Fabrice Hadjadj développe une réflexion profonde sur la figure du père.

En son temps, Charles Péguy parlait des « hommes mariés » et des «pères de famille» comme des «grands aventuriers du monde moderne». Or nous ne sommes plus dans la modernité, mais dans la postmodernité. La modernité était progressiste et humaniste. La postmodernité est catastrophiste et post-humaniste (qu'il s'agisse d'antispécisme, de transhumanisme ou de fondamentalisme religieux). (…). Au temps de Péguy, donc, l'aventure de la paternité, c'était surtout d'entrer dans la chair de l'histoire afin de résister à l'empire de l'argent et de l'idéologie. Aujourd’hui, cette aventure est de consentir à donner la vie à un mortel en une époque où cela ne va plus de soi. Pourquoi continuer à avoir charnellement des enfants à l'ère de l'extinction et de la biotechnologie ? Pourquoi devenir un père et ne pas se contenter d'être un ex-pert ? (…)

Je ne regrette pas la paternité telle que conçue par le code Napoléon, où il s'agissait d'être le grand propriétaire de sa femme et de ses enfants et de se préoccuper surtout de l'aîné mâle, pour des enjeux moins paternels que patrimoniaux. Je pense que les contestations apportées par le néoféminisme, l'individualisme, le technologisme ou la stérilité du «childfree», sont d'une indéniable utilité. On brise la statue du commandeur. (…) Or quand les repères s'effondrent, la figure du père peut apparaître dans sa nudité. Je parle de figure, et non de rôle. Un rôle de père peut être très bien joué par une femme, et de manière d'autant plus performante qu'il s'agit précisément de performance. Mais la paternité humaine ne relève pas de la performance. Elle s'accomplit à travers ses défaillances mêmes. Elle est une aventure - le risque d'un avenir pour l'autre, à l'encontre de tout programme. La perte des repères d'autrefois ne peut que la rendre plus étonnante. Dans un monde où il n'y a plus que des drones, le moindre petit oiseau apparaît comme une merveille de grâce. Il se pourrait bien qu'aujourd'hui, dans un monde de calculateurs et de consommateurs désincarnés, le moindre père apparaisse enfin dans son prodige. (…)

L'entrée dans la paternité ne peut se décider selon les anticipations d'un projet parental. Aucun homme ne peut se dire : «Ça y est, j'ai toutes les aptitudes pour être un bon père et rendre mon enfant parfaitement heureux.» C'est pourquoi, à propos du père, j'ai développé le concept d’« autorité sans compétence». Un expert communique ce qu'il a compris dans un domaine très particulier de la vie - il est compétent. Un père transmet la vie tout entière, en tant qu'il ne la comprend pas, qu'elle lui échappe, qu'elle est même livrée à la mort, à la souffrance, à l'injustice...(…)

La femme accède à la maternité à travers une progressive transformation physique. Son ventre se dilate pour former la première habitation du petit d'homme. Ses seins s'alourdissent pour produire la première source de lait. C'est une incroyable métamorphose qui la fait devenir demeure et nourriture. Par-delà les divers désagréments de la grossesse, car l'épanouissement n'est pas sans nausée, il y a aussi la rude traversée de l'accouchement, car l'heureux événement n'est pas sans douleurs.

Qu'en est-il de l'homme ? La paternité ne marque pas sa chair. Son corps reste le même. Sa participation à la fécondité commune a été brève, extérieure et agréable. Dans la salle de travail, il manie le brumisateur ou règle le volume de la musique relaxante - en bref, il est ridicule. La maternité relève donc du fait physique, alors que la paternité n'apparait jamais physiquement. Elle vous tombe dessus. Elle passe par un acte de reconnaissance verbal. La théologie chrétienne identifie le Fils et le Verbe. Cela a aussi un sens anthropologique. Vous vous souvenez du célèbre adage du droit romain : Mater certissima, pater semper incertus. La mère est très certaine, le père est toujours incertain - au point de vue de l'évidence sensible. C'est donc la mère qui institue le père : «C'est toi, je te le dis, crois-moi.» Le père est d'abord reconnu par la femme avant de reconnaître l'enfant. Avec la paternité, on passe d'un régime d'évidence immédiate à un régime de médiation par la parole donnée. Le psychanalyste Charles Melman estime que, par rapport au matriarcat, le patriarcat constitue un «progrès spirituel, progrès mental, puisqu'on est passé des règles de l'évidence à celles de la croyance ». Mais il faut se rappeler que ce patriarcat se fonde sur la parole de la mère.(…)

Traditionnellement, (le père) coupe le cordon et il donne son nom. Lui qui est si nul dans l'ordre physique de la fécondité, il ne peut qu'assumer la charnière entre nature et culture. Mais par lui, l'enfant ne se sépare pas seulement de la mère, il se sépare du père aussi, et même il se sépare de lui-même. (…) Enfin, si le père est bien sûr le gardien et le protecteur, il est aussi plus spécifiquement celui qui expose l'enfant au monde. La mère forme une enceinte. Le père ouvre la porte et prodigue le coup de pied au derrière. Il affirme la dimension de risque, de liberté, de sacrifice, d'aventure de la vie. Dans la Bible, la première fois qu'un fils appelle son géniteur «père», c'est au moment du sacrifice d'Abraham. Et ils marchaient tous deux ensemble. Alors Isaac, parlant à Abraham, son père, dit : «Mon père !» Et il répondit : «Me voici, mon fils !» Isaac reprit : « Voici le feu et le bois, mais où est l'agneau pour l'holocauste ?» Abraham répondit : «Dieu verra lui-même l'agneau pour l'holocauste, mon fils. » Le père et le fils gravissent ensemble la montagne. Le fils a sous les yeux tous les instruments du sacrifice, il demande pourquoi il est venu au monde si c'est pour souffrir et mourir et se perdre. Le père répond que pour sa part il n'y voit rien, mais l'Eternel verra. Saint Paul résumera ce drame en disant qu'Abraham (le père des nations) espéra contre toute espérance, et par là il devint père. Voilà la force, la virilité du père, qui est tout l'opposé de rouler des mécaniques : espérer envers et contre tout le désespoir du monde, relancer l'aventure de la vie reçue, et donc soutenir la femme et encourager l'enfant. (…)

C'est Dieu lui-même, par son ange, qui investit Joseph de sa paternité. Je suis père par les forces de la nature, Joseph est père par le Créateur des forces de la nature, et donc plus radicalement que moi. Son exemplarité vient surtout de ce qu'il brise l'image du père idéal. Sa situation lui interdit entièrement d'être un expert ou un pédagogue. La Mère et le Fils le dépassent complètement. Comment se faire obéir par Dieu (sans crier) ? Comment prétendre que tout est sous contrôle avec l'Incompréhensible chez soi ? C'est donc l'aventurier par excellence. Tout lui tombe dessus, au-delà de toute planification, et il doit répondre sans cesse à cet inattendu. Il sait que le Fils est condamné à mort, mais il est aussi sûr que c'est Lui, la Vie (…) La gloire du père, dit (…) saint Jean, c'est que ses fils et ses filles portent du fruit. Le père s'efface en poussant ses enfants en avant. (…) Ce que j'aime particulièrement dans l'iconographie de saint Joseph, c'est qu'il n'est plus tourné vers Jésus, mais vers la planche à raboter. Il ne couve pas l'enfant. Il lui fait voir son œuvre d'adulte, et par là lui donne envie de grandir et de quitter la maison pour assumer sa propre tâche dans le monde. (…) Mais quand un père défaille, il peut faire mieux que lorsqu'un expert réussit : tomber à genoux, demander pardon, tourner son enfant vers le Père des miséricordes, montrer que pour être dramatique la vie n'en est pas moins belle.

Extraits de l’entretien donné au Figaro des 5 & 6 juin 2021.

Merci à EVR. 

Partager cet article
Repost0
12 juin 2021 6 12 /06 /juin /2021 08:11

Dans la nuit du mercredi 9 au jeudi 10 juin, l'Assemblée nationale a adopté pour la troisième fois le projet de loi bioéthique avec sa mesure phare, la procréation médicalement assistée (PMA) pour toutes les femmes, remboursée par la Sécurité sociale. Nous assistons à une révolution anthropologique mais aussi à la victoire de puissances financières qui, grâce à ces lois et à la marchandisation des corps qui en découle, trouvent une nouvelle occasion de croissance . L’argent est plus que jamais le roi. Une occasion pour relire ce beau texte de Charles Péguy : l’argent face à Dieu.

"...Je l’ai dit depuis longtemps. Il y a le monde moderne. Le monde moderne a fait à l’humanité des conditions telles, si entièrement et si absolument nouvelles, que tout ce que nous savons par l’histoire, tout ce que nous avons appris des humanités précédentes ne peut aucunement nous servir, ne peut pas nous faire avancer dans la connaissance du monde où nous vivons. Il n’y a pas de précédents.

Pour la première fois dans l’histoire du monde les puissances spirituelles ont été toutes ensemble refoulées non point par les puissances matérielles mais par une seule puissance matérielle qui est la puissance de l’argent. Et pour être juste, il faut même dire : Pour la première fois dans l’histoire du monde toutes les puissances spirituelles ensemble et du même mouvement et toutes les autres puissances matérielles ensemble et d’un même mouvement qui est le même ont été refoulées par une seule puissance matérielle qui est la puissance de l’argent.

Pour la première fois dans l’histoire du monde toutes les puissances spirituelles ensemble et toutes les autres puissances matérielles ensemble et d’un seul mouvement et d’un même mouvement ont reculé sur la face de la terre. Et comme une immense ligne elles ont reculé sur toute la ligne. Et pour la première fois dans l’histoire du monde l’argent est maître sans limitation ni mesure. Pour la première fois dans l’histoire du monde l’argent est seul en face de l’esprit. (Et même il est seul en face des autres matières.)

Pour la première fois dans l’histoire du monde l’argent est seul devant Dieu.

Il a ramassé en lui tout ce qu’il y avait de vénéneux dans le temporel, et à présent c’est fait. Par on ne sait quelle effrayante aventure, par on ne sait quelle aberration de mécanisme, par un décalage, par un dérèglement, par un monstrueux affolement de la mécanique ce qui ne devait servir qu’à l’échange a complètement envahi la valeur à échanger.

Il ne faut donc pas dire seulement que dans le monde moderne l’échelle des valeurs a été bouleversée. Il faut dire qu’elle a été anéantie, puisque l’appareil de mesure et d’échange et d’évaluation a envahi toute la valeur qu’il devait servir à mesurer, échanger, évaluer.

L’instrument est devenu la matière et l’objet et le monde.

C’est un cataclysme aussi nouveau, c’est un événement aussi monstrueux, c’est un phénomène aussi frauduleux que si le calendrier se mettait à être l’année elle-même, l’année réelle, (et c’est bien un peu ce qui arrive dans l’histoire); et si l’horloge se mettait à être le temps; et si le mètre avec ses centimètres se mettait à être le monde mesuré; et si le nombre avec son arithmétique se mettait à être le monde compté.

De là est venue cette immense prostitution du monde moderne. Elle ne vient pas de la luxure. Elle n’en est pas digne. Elle vient de l’argent. Elle vient de cette universelle interchangeabilité.

Et notamment de cette avarice et de cette vénalité que nous avons vu qui étaient deux cas particuliers, (et peut-être et souvent le même), de cette universelle interchangeabilité.

Le monde moderne n’est pas universellement prostitutionnel par luxure. Il en est bien incapable. Il est universellement prostitutionnel parce qu’il est universellement interchangeable.

Il ne s’est pas procuré de la bassesse et de la turpitude avec son argent. Mais parce qu’il avait tout réduit en argent, il s’est trouvé que tout était bassesse et turpitude.

Je parlerai un langage grossier. Je dirai : Pour la première fois dans l’histoire du monde l’argent est le maître du curé comme il est le maître du philosophe. Il est le maître du pasteur comme il est le maître du rabbin. Et il est le maître du poète comme il est le maître du statuaire et du peintre.

Le monde moderne a créé une situation nouvelle, nova ab integro. L’argent est le maître de l’homme d’Etat comme il est le maître de l’homme d’affaires. Et il est le maître du magistrat comme il est le maître du simple citoyen. Et il est le maître de l’Etat comme il est le maître de l’école. Et il est le maître du public comme il est le maître du privé.

Et il est le maître de la justice plus profondément qu’il n’était le maître de l’iniquité. Et il est le maître de la vertu plus profondément qu’il n’était le maître du vice.

Il est le maître de la morale plus profondément qu’il n’était le maître des immoralités..."

Charles Péguy, "Note conjointe sur M. Descartes", 1914, Editions Gallimard, Collection La Pléiade, Œuvres en prose complètes, tome III, pages 1455-1457

Merci à EVR pour cette sélection. A faire suivre !...

 

Partager cet article
Repost0
30 mai 2021 7 30 /05 /mai /2021 08:31

 

A ma mère

 

Après un si joyeux festin,

Zélés sectateurs de Grégoire,

Mais amis, si, le verre à la main

Nous voulons chanter, rire et boire,

Pourquoi s'adresser à Bacchus ?

Dans une journée si belle

Mais amis, chantons en « chorus »

A la tendresse maternelle.


Un don si précieux,

Ce doux protecteur de l'enfance,

Ah ! C'est une faveur des cieux

Que Dieu donna dans sa clémence,

D'un bien pour l'homme si charmant

Nous avons ici le modèle ;

Qui ne serait reconnaissant

A la tendresse maternelle ?

 

Arrive-t-il quelque bonheur ?

Vite, à sa mère on le raconte ;

C'est dans le sein consolateur

Qu'on cache ses pleurs ou sa honte.

A-t-on quelques faibles succès,

On ne triomphe que pour elle

Et pour répondre aux bienfaits

De la tendresse maternelle.

 

Ô toi, dont les soins prévoyants,

Dans les sentiers de cette vie

Dirigent mes pas nonchalants,

Ma mère, à toi je me confie.

Des écueils d'un monde trompeur

Ecarte ma faible nacelle.

Je veux devoir tout mon bonheur

A la tendresse maternelle.

 

Alfred de Musset

(Poème de jeunesse, écrit pour sa mère à l'âge de quatorze ans)

 

Bonne fête maman...

 

Lu sur le blog Liviaaugustae

Partager cet article
Repost0
9 mai 2021 7 09 /05 /mai /2021 07:16

 

La Fête de Jeanne d’Arc et du patriotisme est en France une fête nationale officielle instituée par la loi du 10 juillet 1920, adoptée à l’unanimité par la Chambre des députés et le Sénat, sur proposition du député et écrivain Maurice Barrès, quelques semaines après sa canonisation.

Elle est célébrée chaque année, lors du deuxième dimanche du mois de mai (jour anniversaire de la libération d’Orléans, 8 mai 1429, par l’armée française sous le commandement de Jeanne).

Pour en savoir plus ...

Partager cet article
Repost0
20 mars 2021 6 20 /03 /mars /2021 12:14

 

Il y a un an, je me suis réveillé dans un monde étrange. Tout a changé brutalement dans la nuit. Dans la rue, je vois un tas de gens affublés d’une muselière. Comme des zombies, ils marchent tête baissée et ceux qui me croisent descendent du trottoir. J’ai l’impression d’être un étranger pestiféré. Je venais de comprendre qu’un véritable cauchemar avait commencé.

J’ai vu une pauvre femme paniquée aller chercher son pain avec des gants Mapa™, une visière et un masque chirurgical. Dans les entreprises, les employés se surveillent. Malheur à celui qui ôte sa muselière dans les couloirs ou à la machine à café. Mais quel donc est ce pays cauchemardesque où la nouvelle devise du système est « Absurdité, servilité et cruauté » ?

Plus étrange encore :

Dans mon cauchemar, les gens qui se promènent sur les immenses plages de l’océan n’ont pas le droit de s’asseoir dans le sable.

Dans mon cauchemar, il faut remplir un papier et le signer pour s’autoriser à sortir de chez soi ; j’ai dû imiter ma propre signature !

Dans mon cauchemar, j’ai été interpellé par un homme qui m’a demandé, d’un ton menaçant, pourquoi je ne portais pas le masque. Je lui ai répondu naïvement que je n’étais pas au courant du carnaval. Un autre homme m’a demandé quelle planète j’habitais ? Dans mon cauchemar, les messes sont interdites. Il faut faire comme au temps des premiers chrétiens à Rome et se réunir dans des catacombes.

Dans mon cauchemar, les autorités sachantes ont interdit les rassemblements de plus de six personnes, même chez soi ! Dans mon cauchemar, il est interdit d’aller au restaurant, même pour prendre un café. Tout ce qui fait les joies de la vie est interdit. Les soirées entre amis sont fortement réprimées. Les mariages ne doivent pas donner lieu à des fêtes. Les théâtres et les cinémas sont fermés.

Dans mon cauchemar, les frontières sont fermées.

Dans mon cauchemar, des vieillards meurent seuls dans la chambre pour qu’ils ne deviennent pas malades.

Dans mon cauchemar, les morts sont enterrés en catimini.

Cette nuit dans le brouillard est d’une angoisse terrible.

Il y a des policiers qui passent dans les rues avec un mégaphone et qui crient « Rentrez chez-vous ! Rentrez chez-vous ! »

Dans mon cauchemar, tout est possible… des choses les plus absurdes aux plus invraisemblables.

Le ski est autorisé mais il est interdit d’emprunter les télécabines et les télésièges.

Les garçons disent aux filles « Allez, montre-moi ton nez » et les filles répondent « Non, pas avant le mariage ! »

Dans ce monde étrange, il se passe des événements extraordinaires qui auraient été impossibles dans la réalité.

Dans mon cauchemar, il faut être rentré à six heures chez soi, alors que même Cendrillon avait la permission de minuit !

Dans mon cauchemar, la société est sous le joug d’un comité Théodule composé de Diafoirus et de médiocres Cassandre, de cuistres grandiloquents qui annoncent l’Apocalypse tous les jours à la télévision. C’est la surenchère dans le catastrophisme !

Le véritable virus, bien plus dangereux que tous les autres, est un concentré de panique, d’égoïsme, de crédulité, de poltronnerie, de bêtise et de grégarisme. Il n’a pas de nom mais il est très contagieux et fait des ravages dans le monde entier. Ses effets sont autant immédiats que différés.

J’ai connu les années 80 et son SIDA. Les backrooms n’étaient pas fermées pour autant.

Comme quoi, même les cauchemars, c’était mieux avant !

Charles-Henri d'Elloy sur Boulevard Voltaire

 
Partager cet article
Repost0
17 mars 2021 3 17 /03 /mars /2021 19:57

Secrétaire confédéral de la CFTC, président de l’Union départementale de Paris, Joseph Thouvenel, répond à Philippe Maxence :

Plus la société se rapproche de la doctrine sociale de l’Église mieux elle se porte, plus elle s’en éloigne, plus les injustices gagnent du terrain. L’immense malheur de la classe ouvrière au XIXe siècle est largement dû à l’abandon et au rejet des règles économiques et sociales issues de la civilisation chrétienne. Le nazisme et le communisme, idéologies à l’opposé de la pensée chrétienne, ont broyé des millions d’hommes et de femmes dans des conditions abominables. Aujourd’hui, le matérialisme dominant participe de façon majeure à la destruction de la famille, socle de toute société, premier lieu d’éducation, de socialisation, d’amour reçu et donné.

La doctrine sociale chrétienne est, heureusement, constituée de bons sentiments. C’est-à-dire de sentiments « justes » au service des personnes et du bien commun. En matière sociale et économique ce sont, par exemple, les notions de responsabilité, d’équilibre entre droits et devoirs, de rejet de la lutte des classes, d’affirmation du caractère sacré de tout être humain ou d’utilisation de la grève en dernier recours. Au niveau de l’efficacité, au quotidien nous réglons des milliers de problèmes dans les entreprises par la concertation et le dialogue. Évidemment sans grève et violence nous n’existons pas pour les médias.

Que serait la France sans les grandes avancées sociales obtenues par les chrétiens comme : l’interdiction du travail des enfants, le congé maternité, la reconnaissance des accidents du travail, le repos dominical ? Ou plus récemment la participation financière dans les entreprises de plus de 50 salariés, la formation professionnelle continue et le droit individuel à la formation, le conseiller du salarié, la reconnaissance par le patronat de l’existence de pénibilité psychique liés au travail.

Pour s’abonner, c’est par ici.

L'article complet 

Partager cet article
Repost0
17 mars 2021 3 17 /03 /mars /2021 09:10

Le 16 mars 1915, l’absinthe était interdite en France. Une boisson soupçonnée de rendre fou ceux qui la consommaient ... 

Edgar Degas - In a Café - Google Art Project 2.jpg

Dans un café ou L’absinthe, cette huile sur toile, 92 x 68 cm, date de 1876 et se trouve aujourd’hui au Musée d’Orsay.

Cette petite merveille de Degas utilise une composition pour le moins audacieuse. Le premier plan de ce tableau, qui occupe pour ainsi dire la moitié de sa surface, est pratiquement vide : deux tables de café en marbre dont le dénuement est désagréable au regard du spectateur. Mais ce dénuement du premier plan est volontairement aménagé par le peintre pour introduire son sujet : le vide dans lequel évolue le couple qui se trouve au second plan.

En noir et blanc teinté de jaune plus ou moins soutenu, avec une touche de bordeaux pour la jupe de la jeune femme, la palette choisie par Degas confirme cette impression d’absence de vie.

La suite ...

Partager cet article
Repost0
15 mars 2021 1 15 /03 /mars /2021 19:13

Les fêtes et jours fériés en Hongrie sont composés de trois fêtes officielles. Le 15 mars, le Nemzeti ünnep ("fête nationale") commémore la Révolution hongroise de 1848. Le 20 août, le Szent István ünnepe ("fête de saint Étienne", fête de l'État) célèbre la fondation de l'État hongrois en 1000. Enfin, le 23 octobre, le Forradalom ünnepe est organisé en l'honneur de l'insurrection de Budapest de 1956. Selon l'article J de la nouvelle loi fondamentale, le 20 août occupe désormais le premier rang puisque c'est la seule « fête d'État officielle » (hivatalos állami ünnep).

selon Wikipedia

15 mars hongrie

D'autres 15 mars ...

Partager cet article
Repost0
13 mars 2021 6 13 /03 /mars /2021 18:12

Peut être une image de texte qui dit ’Il est incroyable de voir comme le peuple, dès qu'il est assujetti, tombe soudain dans un si profond oubli de sa liberté qu'il lui est impossible de se réveiller pour la reconquérir: il sert si bien, et si volontiers, qu'on dirait à le voir qu'il n'a pas seulement perdu sa liberté mais gagné sa servitude... La BOÉTIE, Discours de la servitude volontaire, 1576’

le Discours complet est ICI

Partager cet article
Repost0
13 mars 2021 6 13 /03 /mars /2021 09:41

Il y a 20 ans, le 19 janvier 2001, mourrait le philosophe-paysan Gustave Thibon. Au-delà des idéologies, il avait le sens de l’universel et savait nous montrer l’essentiel dans un monde déboussolé. En souvenir, ce texte qu’il a écrit en 1981, sur le «le poids des ans », réflexion très profonde sur la vieillesse et les vieillards mis à dure épreuve par la crise du COVID qui les prive scandaleusement de relations avec le reste de la société.

Un ami, enclin au pessimisme, me disait ce matin en regardant la pyramide des âges dans notre vieille Europe : «de moins en moins d'enfants et, par contre, de plus en plus de vieillards. Les (…) progrès de la science (…) permettent (…) un allongement jusqu'ici inédit de l'existence. Quelques pas de plus dans ce sens, et l'espérance de vie d'un homme de 80 ans dépassera celle d'un fœtus à peine conçu; (…). Voyez-vous l'ampleur menaçante de ce déséquilibre entre la vie qu'on refuse pour l'enfant et la mort qu'on repousse pour le vieillard? Entre le nombre décroissant des adultes qui produisent et la multitude en expansion des anciens qui ne sont plus bons qu'à consommer? Je prévois, d'ici peu d'années, des manifestations de jeunes réclamant l'euthanasie pour les vieillards en surcharge, comme nous avions hier des défilés de femmes dites libérées exigeant le droit à l'avortement...».

Et ce phénomène de rejet ne s'amorce-t-il pas aujourd’hui par la prolifération des maisons de retraite, c'est-à-dire par la ségrégation des vieillards - réflexe collectif analogue à celui des sociétés primitives, à cette différence près que la suspension au cocotier s'y trouve remplacée par l'expédition au ghetto?

(…) Il s'agit bien là (...) d'un problème absolument inédit dans le passé de l'humanité. La durée moyenne de la vie humaine a doublé dans l'espace d'un siècle. Sous Louis XIV par exemple, un homme de trente ans était généralement orphelin de père et de mère, ce qui réduisait au minimum le conflit des générations. Il y avait certes des vieillards et leur sort n'était pas toujours enviable, mais leur rareté favorisait leur intégration dans la société. Tandis qu'aujourd'hui leur multiplication fait que le «poids des ans» pèse de plus en plus lourdement, non seulement sur le vieillard lui-même, mais sur les jeunes générations qui devront pourvoir à son entretien.

Charge économique d'abord. Je laisse aux spécialistes le soin de calculer dans quelle mesure le régime actuel des retraites ou des allocations pourra être maintenu (…).

Sans parler de l'étirement indu et presque sacrilège de certaines vies par les techniques médicales et chirurgicales modernes. (…) Combien ai-je connu de vieillards, sauvés à grands frais d'une bonne maladie classique - la pneumonie en particulier - et condamnés à déguster les années suivantes les horreurs d'un patient cancer ou celles d'un gâtisme indéfini! Surcroît de souffrance pour le patient et de charge pour la communauté...

Le problème se pose aussi sur le plan psychologique et moral. (Certains) vieillards (…) prolongent leur activité jusque dans un âge très avancé.(…) Où sont ces monarques qui dirigeaient des empires à l'âge de nos étudiants d'aujourd'hui ? On croit rêver en évoquant ces trois contemporains que furent François 1er, Charles Quint et Henry VIII qui, à l'orée de leur règne, totalisaient à eux trois soixante années...

Un autre paradoxe de notre époque, c'est que cet allongement de la vie coïncide avec un état de choses où le passé, incarné par le vieillard, a de moins en moins de prix pour les jeunes générations. Dans le domaine des techniques d'abord. Les progrès accélérés des sciences font que l'expérience acquise par les anciens ne fait plus le poids (parfois bien à tort, mais je constate un fait sans porter de jugement de valeur) dans un monde où la nécessité de se tenir au courant des innovations suffit à mobiliser toute l'attention. Il faut voir par exemple de quel air dédaigneux les jeunes techniciens de l'art de guérir parlent de «la médecine de papa». Le mot papa est significatif : il n'évoque pas sagesse et tradition, mais archaïsme et figement...

Dans l'ordre affectif ensuite. Le souci exclusif du présent et de l'avenir immédiat, l'obsession de la nouveauté à tout prix entraînent automatiquement la dévaluation du passé. Les vieux, qui vivent surtout de souvenirs, n'intéressent plus personne : la vertu de mémoire s'évapore avec celle de reconnaissance. Est-ce par hasard que le mot «dépassé» signifie une condamnation sans recours? (…)

Ainsi, le vieillard se sent de plus en plus inutile et dépaysé dans une ambiance où le passé n'a plus de prise sur le présent - et doublement vieux dans ce monde où tout vieillit si rapidement : son existence, à mesure qu'elle se prolonge, se vide de sens et de but et se résout dans la morne attente de la mort.

L'aspect économique du problème mis à part, je ne vois de remède à cette ségrégation des âges que dans un retour des sociétés aux valeurs éternelles qui, par définition, sont communes à tous les âges Tout le monde aujourd'hui, y compris les plus lucides des incroyants, en sent la nécessité. (… :) la dimension religieuse de l'être humain. Cette dimension, les vieillards, par leur voisinage avec la mort, sont mieux placés que quiconque pour y accéder et pour en répandre autour d'eux la mystérieuse attraction. Pour être les messagers de cette espérance suprême dont la source est au-delà du temps et de la mort et que rien ici-bas ne peut combler comme en témoigne cruellement le désarroi d'un monde sans âme et sans Dieu. «On devrait quitter la vie, dit Nietszche, comme Ulysse quitta Nausicaa : en la bénissant et non amoureux d'elle». Hélas! trop de vieillards restent amoureux de la vie qui n'est plus amoureuse d'eux : d'où cet acharnement ridicule et irritant à mimer les apparences et les gestes d'une jeunesse irréparablement consumée, à souffler sur les cendres du passé pour en faire jaillir quelques étincelles mort-nées. Le poids des ans s'aggrave de tous les artifices qu'on emploie pour y échapper. Tel visage outrageusement maquillé de coquette surannée évoque déjà le cadavre de demain - celui d'une vieille paysanne marquée par la vie laisse transparaître l'âme immortelle. Le vrai remède de la vieillesse n'est pas dans le replâtrage, mais dans la transfiguration de la vie.

Survivre ne suffit pas au sens de prolonger l'existence. Il faut aussi survivre au sens de vivre au-dessus de la vie terrestre, de ses songes et de ses mensonges. C'est dans cette ligne que le vieillard peut retrouver sa vraie place dans la Cité des hommes - non plus celle d'un traînard inutile dans le temps, mais d'un éclaireur de l'éternité - en retard sur ce qui passe, en avance vers ce qui demeure. Est-ce un rêve impossible, que de désirer cette sagesse pour tous les hommes ? Mais quand toutes les issues latérales se ferment, quand il ne reste, comme toutes les contradictions du monde actuel nous en apportent la preuve, que l’évaluation par en haut, le vrai réalisme ne consiste-t-il pas à croire possible ce qui s'avère de plus en plus comme nécessaire ?

extrait du témoignage publié dans Permanences d’avril 1981

Merci à EVR qui trouve des perles chaque semaine 

NIETZSCHE OU LE DÉCLIN DE L'ESPRIT DE GUSTAVE THIBON | ALVARIUM

Partager cet article
Repost0
16 février 2021 2 16 /02 /février /2021 16:40

La mi-Carême marque le milieu des 40 jours de Carême : le jour où toutes les privations de Carême sont suspendues ! Les crêpes, selon la tradition paysanne, continuent d’égayer le menu de la mi-Carême ! Pourquoi la mi-Carême est-elle toujours un jeudi...

Le Carême, "Ramadan des chrétiens" ?

Du sens du Carême Le Mercredi 05 mars par Marion Duchêne dans Vie de l'Église Le Carême est "le Ramadan des chrétiens" : voilà ce que l'on entend de plus en plus souvent. Confusion du vocabulaire et confusion des démarches, la comparaison est une grave...

Carême

Jeûne = santé ?

Carême et santé *, par le D r Jean-Pierre Willem Résumé : Le Mardi Gras avec ses carnavals marque la fin de la saison froide aux longues nuits. Lui succèdent quarante jours de restrictions alimentaires qui, à la différence du Ramadan, ont un double sens:...

Carême et santé

Résumé : Le Mardi Gras avec ses carnavals marque la fin de la saison froide aux longues nuits. Lui succèdent quarante jours de restrictions alimentaires qui, à la différence du Ramadan, ont un double sens: maîtrise d'un corps en attente de la résurrection,...

Partager cet article
Repost0
16 février 2021 2 16 /02 /février /2021 14:52

Que dicton le Mardi Gras ?

Lune de Mardi-Gras, tonnerre entendra . A Mardi gras, qui n'a pas de viande tue son coq - Qui n'a pas de coq tue sa femme . Quand Mardi gras est de vert vêtu, Pâques met des habits blancs . Au Mardi gras, l’hiver s’en va . Mardi gras sous la pluie, l'hiver...

Mardi-gras, Carnaval, Cendres, Carême, ...

Mardi-gras, Carnaval, Cendres, Carême, ... C'est sur Petrus Angel

Le carnaval, la fête, les beignets et Jésus ?

Origines de Mardi gras Mardi gras est le dernier jour du Carnaval. Le mot italien provient du latin "carnis levare" ("ôter la viande"). Il fait référence aux derniers repas "gras" pris avant le Carême (on parlait au XVIIIe siècle de "Dimanche gras" ou...

Récréations avant le Carême

Récréations Plus de 250 récréations avant le Carême ... Que dicton le Mardi Gras ? Lune de Mardi-Gras, tonnerre entendra . A Mardi gras, qui n'a pas de viande tue son coq - Qui n'a pas de coq tue sa femme . Quand Mardi gras est de vert vêtu, Pâques met...

Mardi gras

Aux origines du Mardi gras Nicolas Boutin | 12 février 2018 Entre héritage romain et appropriation chrétienne, le Mardi gras fait office d'ultime étape avant d’entrer en Carême. Instauré sous la Rome antique pour fêter la renaissance de la nature, les...

 

Partager cet article
Repost0
13 février 2021 6 13 /02 /février /2021 08:58

La République française a du mal à avoir des rapports apaisés avec la religion. En 1905, elle voulut se séparer de l’Eglise Catholique et aujourd’hui, elle propose une loi pour lutter contre les velléités qu’a l’islam de se séparer d’elle ! (*). A vouloir nier que l’homme est un animal religieux, nos politiques sont dans une impasse. Le texte ci-dessous extrait de l’ouvrage «Immigration et nationalité » (**) rédigé par un groupe de travail d’Ichtus (***) propose une voie non idéologique pour sortir de cette crise.

Si le fait religieux est dominant, il ne faut pas le mettre entre parenthèses, de peur de choquer celui-ci ou celui-là. Il faut oser le dire, et déjà un grand pas est fait lorsque, sans crainte ni hypocrisie, la crudité du problème est affichée. Il y a choc des cultures et des religions. Il y a confrontation. Il peut y avoir coexistence... il peut même y avoir rencontre.

A condition que, préalablement, les choses soient claires et qu'aucun syncrétisme vague ne soit cherché. C'est mensonge pour tout le monde, et ces fausses unions ou vagues tolérances n'aboutissent, lorsque les faits et les passions les font éclater, qu'à l'effusion de sang. Savoir ce qu'est l'Islam... et savoir combien il est différent du christianisme. Et donc savoir ce qu'est —  vraiment — le christianisme.

L'Etat ne veut pas (…) dire aujourd’hui que l'identité nationale française est chrétienne. Il est ligoté par le dogme du laïcisme. Mais rien n'interdit aux chrétiens de porter ce témoignage. Leur Eglise leur demande de renouveler le tissu social à la lumière de l'Evangile. Ils sont les premiers concernés. Le même Evangile les invite à ne pas mettre la lumière sous le boisseau et à être le sel de la terre. A eux de l'être pleinement et avec surabondance. C'est le témoignage le plus certain de la véritable identité française. Devant un défi aussi total que celui de l'Islam, le chrétien est le mieux placé pour répondre sans procéder à des réductions dangereuses. Il ne s'agit pas pour lui de réduire l'Islam. Il s'agit de le dépasser... et de montrer combien il peut être dépassé. (…)

La chose n'est pas réservée aux seuls chrétiens. La philosophe Simone Weil n'avait pas attendu d'être sur le chemin du christianisme pour déclarer qu'il fallait enseigner la philosophie chrétienne et même la théologie dans les classes de l'école publique en France, si l'on voulait que les petits Français comprennent leur culture.

Il n'est pas nécessaire d'être croyant catholique pour être français, mais il est très difficile — voire impossible — d'être pleinement français si on ne respecte pas — en la connaissant — l'Eglise catholique. (…)

On n'a pas le droit d'attenter à ce que l'homme porte de plus respectable dans sa conscience, qui est sa liberté religieuse ; mais également le respect par les étrangers de ce qui fait la croyance commune des nationaux.

"L'homme est un animal politique", disait Aristote. Il est aussi un animal religieux. Ce besoin religieux, pour avoir été étouffé par les idéologies matérialistes des XIXè et XXè siècles, ressurgit aujourd'hui avec une vigueur proportionnelle à cet étouffement. (…)

La seule voie digne de l'homme est celle du respect. Celle qu'indiquait Péguy : "Croire sincèrement ce que l'on croit, mais croire aussi que l'autre croit sincèrement ce qu'il croit", et non pas "s'abstenir de croire pour ne pas gêner celui qui ne croit pas ".

Un seul système qui n'est pas de vile compromission, mais au contraire un système de courage et de vérité, nécessité que l'on soit soi-même, ne serait-ce que pour ne pas tromper l'autre.

Et donc le premier devoir pour les Français, pour les chrétiens, ceux que les musulmans appellent les "roumis", c'est-à-dire les Romains, c'est d'être pleinement et authentiquement romains... et de savoir le témoigner.

Pour convertir ? Peut-être. C'est affaire de grâce divine et d'apostolat. En tout cas, au plan qui nous occupe – social, politique et culturel – pour imposer le respect... et donc plus qu'une coexistence pacifique, une sociabilité.

Toute la question de l'intégration, de l'assimilation, de l'immigritude ou du désir d'être français est là : la France impose-t-elle encore le respect ?

Il faudrait, pour cela, que les Français commencent par respecter la France. Qu'ils aient conscience de sa dignité et de sa beauté, et qu'ils y soient fidèles !

Il faudrait qu'ils se convertissent à la France, sinon à l'Eglise.

D'où la nécessité d'une véritable apologétique culturelle à l'intention des Français – et des autres. Mais des Français d'abord, car ce sont les premiers à en manquer.

Au fond, la question des étrangers n'est jamais chez eux. Que l'étranger soit étranger – et donc dérangeant – c'est normal. Sinon il ne serait pas ce qu'il est. Le danger vient lorsque les nationaux ne savent plus qui ils sont, car l'étranger perd alors son point fixe et ne peut plus se déterminer que par rapport à son pays d'origine. C'est le national alors qui devient l'étranger, le marginal, sans que pour autant l'étranger soit chez lui sauf à devenir conquérant.

Ainsi l'enjeu culturel de la question de la nationalité remet les Français devant leur être profond. L'histoire dit que dans toutes confrontations avec l'Islam, la France n'est sortie avec honneur et bienfaisance que lorsqu'elle a imposé le respect. Beaucoup moins par la violence des armes, comme on le dit souvent, que par la justice, le respect de la parole donnée, la générosité dans la victoire et la dignité dans la défaite, la patience, la force morale.

L'exemple suprême est le rayonnement du roi saint Louis pendant ses années de prison. Alors qu'il est vaincu, malade, et son armée défaite, il devient, de sa prison, l'arbitre du monde musulman comme il avait été l'arbitre de l'Europe.

Si beaucoup d'immigrés ne manifestent plus aujourd’hui l'envie de s'assimiler, c'est qu'ils ne voient plus à quoi – à quoi de grand, à quoi de noble, à quoi de digne et de respectable – ils s'assimileraient.

La respectabilité ne se fabrique pas à coups de grands discours et de tirades sur les Droits de l'Homme. Elle découle de l'exemple que donne un peuple. Quand le défi à ce peuple est lancé comme il l'est aujourd'hui – ce n'est plus seulement : "que dis-tu de toi-même ?" mais : "que dis-tu de ton Dieu ?" – ce peuple est condamné à le relever ou à mourir.

S'il le relève, il peut retrouver ainsi le meilleur de lui-même. (…)

Au vu des questions d'immigration, il ne s'agit pas aujourd'hui de répéter : "La France aux Français", mais de travailler à rendre les Français à la France. Seule manière d'amener les étrangers à respecter cette France, qu'il ne leur sera pas difficile ensuite d'aimer et de servir.

La question est posée aux immigrés, bien sûr ! Mais d'abord aux Français. A nous d'y répondre.

 

 (*) : Samuel Pruvot à Radio Notre Dame le 5 février

 (**) : édition Dominique Martin Morin, 1990, 93 p

 (***) : œuvre au service de l’action des catholiques dans la Cité afin de les aider à exercer leurs responsabilités en fonction de la place qu’ils occupent dans la société.

Résultat de recherche d'images pour "Ichtus"

Merci à EVR.

Partager cet article
Repost0
10 février 2021 3 10 /02 /février /2021 09:57

« A ces causes, nous avons déclaré et nous déclarons que, prenant la très sainte et très glorieuse Vierge Marie pour protectrice spéciale de notre royaume, nous lui consacrons particulièrement notre personne, notre État, notre couronne et nos sujets, et nous avertissons le sieur Archevêque de Paris, et néanmoins lui enjoignons que tous les ans, fête et jour de l’Assomption, il fasse faire commémoration de notre présente déclaration à la grand’messe, qui se dira en son église cathédrale, et qu’après les vêpres dudit jour, il soit fait une procession en la dite église, à laquelle assisteront toutes les compagnies souveraines et les corps de ville, avec pareilles cérémonies que celles qui s’observent aux processions générales les plus solennelles; ce que nous voulons aussi être fait en toutes les églises, tant paroissiales que celles des monastères de la dite ville et faubourg, et en toutes les villes, bourgs et villages dudit diocèse de Paris. Exhortons pareillement les archevêques et évêques de notre royaume, et néanmoins leur enjoignons de faire célébrer la même solennité en leurs églises épiscopales, et autres de leurs diocèses, entendant qu’à la dite cérémonie les cours de Parlement et autres compagnies souveraines, et les principaux officiers des villes y soient présents, et d’avertir tous les peuples d’avoir une dévotion particulière à la Vierge, d’implorer en ce jour sa protection, afin que, sous une si puissante patronne, notre royaume soit à couvert de toutes les entreprises de nos ennemis, qu’il jouisse longtemps d’une bonne paix, que Dieu y soit servi et révéré si saintement que nous et nos sujets puissions arriver heureusement à la dernière fin pour laquelle nous avons tous été créés, car tel est notre plaisir.

« Donné en Saint-Germain-en-Laye, le dixième jour de février, l’an de grâce mil six cent trente-huit, et de notre règne le vingt-huitième ».

« Signé: LOUIS »

Un article de ALETEIA évoque l'événement ICI

 

Partager cet article
Repost0
21 janvier 2021 4 21 /01 /janvier /2021 08:14

Vivre ou survivre ?

"Depuis que le virus tue, on nous répète comme une leçon universelle que la vie est le bien le plus précieux et qu’il faut la protéger, quoi qu’il en coûte. Quoi qu’il en coûte ? Ce discours semble ne souffrir aucune contradiction ni tolérer la moindre nuance. Et pourtant... Comment ne pas voir que vivre ne consiste pas seulement à rester en vie ? D’où vient ce manque de profondeur, cette perte de perspective, cette cécité qui frappe notre monde ? Comment avons-nous laissé se dégrader nos vies au point de les confondre avec notre seule survie ?

Survivre quoi qu'il en coûte ? Mais quelle est donc cette vie pour laquelle nous serions prêts à consentir à tous les sacrifices ? Quelle est cette mort qui nous terrifie au point de lui livrer en pâture notre vie sociale, nos visages désormais masqués, nos anciens abandonnés dans leur solitude, nos embrassades interdites et jusqu’à nos mains qui ne peuvent plus se serrer ? Sommes-nous donc prêts à tout, y compris à cesser de vivre, pour ne pas mourir ? Cesser de vivre pour ne pas mourir… L’étrangeté de ces mots et l’absurdité vers laquelle ils nous précipitent !

Survivre quoi qu'il en coûte ? Mais à l'évidence, il ne suffit pas de rester en vie pour être vivant. Et nous savons bien ce qu’est le naufrage d’une existence qui ne sait rien faire d’autre que s’agripper à elle-même.

Survivre quoi qu'il en coûte ? L'erreur grossière consiste à penser que la vie serait un capital que nous aurions reçu au commencement et qu’il s’agirait de défendre contre toutes les attaques extérieures. Un capital voué inexorablement à fondre, au fil des ans, comme banquise au soleil. Car la mort surviendra tôt ou tard. Sommes-nous donc condamnés à vivre comme une armée battant en retraite ? Jusqu’à l’inévitable défaite… Est-ce cela vivre ?

Survivre quoi qu'il en coûte ? Bien sûr, il nous faut lutter contre ce virus et protéger notre santé comme on protège la banquise de son effondrement. Mais protéger la vie, c’est autre chose ! La vie n’est pas un capital à défendre mais un horizon à atteindre. Elle n’est pas une bouée à laquelle on s’agrippe mais un trésor qu'il nous faut trouver. Vivant, il ne s’agit pas de le rester mais plutôt de le devenir ! Et nous ne sommes encore qu’imparfaitement vivants. Bien souvent, nous vivons dans le seul but de ne pas mourir. Ce n’est pas cela vivre...

Mais vivre !

Et tenir la main du vieillard jusqu’à son dernier souffle ; sentir que ces minutes-là sont plus précieuses que la plus scientifique des immunités. Vivre et ne pas concéder le moindre compromis quand il s'agit de rester humains. Jusqu'au bout. Quoi qu’il en coûte… Vivre ! Et ne pas se plier aux menaces des violents. Savoir que la mort est toujours un risque mais qu’il y a plus grave que mourir : c’est de ne pas oser vivre. Vivre et ne pas avoir peur de risquer sa vie. Quoi qu’il en coûte… Vivre !

Et ne plus savoir compter, calculer, mesurer, comparer, produire ; mais apprendre à s’émerveiller, chanter, offrir, jouer, contempler. Donner plus d’importance à ce qui ne sert à rien : au jeu de l’enfant, au silence dans le vent du soir et aux fleurs qui ne savent même pas qu’elles sont belles. Quoi qu’il en coûte… Vivre !

Et accueillir notre fragilité comme une chance. En avoir fini avec l’angoisse de ne pas être tout, de ne pas pouvoir tout. Ne plus avoir à se prouver que l’on mérite de vivre. Ne plus avoir à mériter. Mais vivre simplement. Quoi qu’il en coûte… Vivre !

Et ne plus regarder le temps qui passe comme l'horloge implacable qui m’attend ou le sablier qui dévide mes heures. Mais accueillir le temps comme un ami qui joue dans mon camp. Et qui me bonifie comme les années rendent bon le vieux vin. Vivre et ne plus avoir peur de vieillir, de se rider, de se courber et de faiblir. Quoi qu’il en coûte… C’est cela vivre. C’est cette vie-là qu’il nous faut défendre, quoi qu’il en coûte. Quitte à en mourir... Mourir sans doute, mais mourir vivants !

Vivre et ne plus avoir peur de mourir.

Vivre et ne plus avoir peur de vivre. Enfin !"

« Qui cherchera à garder sa vie la perdra. Et qui la perdra, la trouvera » Luc 17,33

Partager cet article
Repost0
18 janvier 2021 1 18 /01 /janvier /2021 10:52

Si ça peut aider ... sur France 3 Occitanie.

Un collectif de médecins préconise l’utilisation de la vitamine D et du zinc pour prévenir les formes graves de la Covid

Peut-on prévenir les formes graves de la Covid grâce à la vitamine D et au Zinc ? La réponse est oui, selon un collectif de médecins, auteurs d’un manifeste destiné à alerter sur l’urgence de renforcer les défenses immunitaires des plus vulnérables face à l'épidémie.

Dans son cabinet situé à Muret, près de Toulouse, Eric Ménat prescrit de la vitamine D aux patients qui présentent des carences.
Dans son cabinet situé à Muret, près de Toulouse, Eric Ménat prescrit de la vitamine D aux patients qui présentent des carences. • © V. Banabéra / FTV

"Et s’il existait un autre chemin" pour faire face à l’épidémie de Covid ? Pour un collectif de médecins, auteurs du manifeste intitulé "la quatrième voie", la réponse est oui. Pour eux, il existe une voie négligée par les autorités sanitaires qui permettrait pourtant de réduire les formes graves de Covid.

"Gagner la guerre" contre le virus en renforçant nos défenses immunitaires

Le docteur Eric Ménat fait partie du collectif "Laissons les médecins prescrire" et est l’un des auteurs du manifeste. Dans son cabinet, situé à Muret, près de Toulouse, il prescrit de la vitamine D aux patients qui présentent des carences. Ce traitement, préconisé uniquement sur ordonnance, est souvent associé à une cure de Zinc comme antiviral dont l’utilité a été démontrée par certaines études.

Nous avons une plus forte mortalité lorsque les gens sont carencés en vitamine D.

 

Partager cet article
Repost0
3 janvier 2021 7 03 /01 /janvier /2021 17:20

La Fête des rois, de Jacob Jordaens, v. 1640-45 (Kunsthistorisches Museum, Vienne).

Partager cet article
Repost0
19 décembre 2020 6 19 /12 /décembre /2020 10:30

Noël approche. En cette fin d’année que tous s’accordent à trouver bien sombre, Noël sera plus que jamais la fête de l’espoir au cœur de l’hiver, la fête de l’Espérance. Et en fixant notre regard sur Jeanne d’Arc dont nous finissons de célébrer le centenaire de la canonisation, nous nous refuserons à tout désespoir pour notre pays. Joyeux Noël !

EVR

 

Que nous dit Jeanne, aujourd'hui (…) ? L'essentiel de son message est aisé à déchiffrer. Il est dans son étendard et dans ses propos : “Jésus-Christ est vrai roi de France”.

L'image représentant le couronnement de Charles VII par les deux archanges - Gabriel et Raphaël - avec, au centre, le soleil de justice, de qui provient toute lumière et toute puissance, proclame cette royauté. La triple donation du 21 juin 1429, à Saint-Benoît-sur-Loire, par laquelle le roi remet son royaume entre les mains de Jeanne qui le remet entre les mains de Jésus-Christ, lequel le rend au roi Charles, est la confirmation de cette réalité essentielle : le roi de France est lieutenant du Roi des cieux, qui est vrai roi de France. (…)

La déchristianisation de la France est un fait acquis. Les lois sur la famille, le mariage, le divorce, la filiation, la vie humaine de la conception à la mort naturelle sont en opposition absolue avec l'enseignement de l'Église, sans que les autorités ecclésiastiques s'en offusquent outre mesure. Elles déplorent. Elles avertissent. Mais elles se gardent bien d'intervenir et de participer aux mouvements qui décident d'agir. (…)

Jeanne avait eu connaissance, par l'archange saint Michel, de « la grande pitié qui est au royaume de France ». Nous n'avons pas besoin, aujourd'hui, de vision angélique pour voir, tous les jours, “la grande pitié qui est au royaume de France”. Et nous n'avons pas besoin de longue démonstration pour voir que, si « Jésus-Christ ne règne pas par les bienfaits qui résultent de sa présence, Il règne par les méfaits qui résultent de son absence ». « C'est jusque dans le pain que nous sentirons cette grande pitié. » Nous y sommes.

Et donc, la conclusion est simple, même si l'exécution est difficile. Nous avons à rétablir, dans les institutions, les lois, les mœurs, la vie publique, la royauté sociale de Notre Seigneur Jésus-Christ. Nous avons à manifester que la terre de France n'est pas terre d'islam ou terre de conquête pour l'islam, mais qu'elle est terre chrétienne et qu'elle le restera. Que le droit du sol qui confère à nos immigrés la nationalité française leur impose, en même temps, toute l'histoire de ce sol, qui est sol chrétien, fait de la chair et du sang des chrétiens qui l'ont libéré, construit, humanisé et civilisé. Que ce droit est imprescriptible et s'impose à tous ceux qui vivent sur le sol et de ce sol, quelles que soient leurs convictions religieuses personnelles. Le « saint royaume de France », pour reprendre l'expression de Jeanne, n'est pas un royaume de saints, ni même un royaume de chrétiens ou de catholiques, mais il est saint parce qu'il est de Dieu et que cette vérité ne peut être dissimulée. Tous ceux qui en ont fait l'expérience savent que ce langage est le seul qui apaise les inquiétudes des populations immigrées, car, alors, en l'entendant, elles savent exactement où elles sont, ce qu'est le pays qui les reçoit, où elles habitent. La vérité libère et apaise. La vérité est que la France est le royaume du Christ. Il suffit de le dire pour qu'on le comprenne. Encore faut-il, comme Jeanne, “avoir la volonté de le croire”.

C'est cette “volonté de le croire” qui est atteinte, aujourd'hui, en plein cœur chez les catholiques de France. (…). Silence ecclésiastique sur le Christ-Roi des nations. Silence ecclésiastique sur la défense de l'intérêt national. Silence ecclésiastique sur la défense à l'égard de l'immigration-invasion, quand ce n'est pas un encouragement positif à accueillir, au nom de l'Évangile, les populations en état de migration. D'où une mauvaise conscience des catholiques à défendre la France, son patrimoine, son identité, son avenir. (…)Il leur faudrait choisir entre leurs intérêts de Français décidés à survivre et leur devoir de chrétiens, et renoncer à leur patrimoine national, déjà entaché de lourdes fautes et de crimes impardonnables.

Le fond du problème de l'âme française aujourd'hui est dans cette dialectique. Ce sont « les évêques qui ont fait la France, comme les abeilles font la ruche », selon la formule de l'historien Edward Gibbon, et les mêmes évêques d'aujourd'hui défont la France, soit en ne disant rien, soit en disant qu'il est temps qu'elle s'efface devant un avenir différent car, dans le domaine de la foi et de l'évangélisation, la France n'est pas importante.

L'exemple de Jeanne dit que “le royaume de France” a son importance aux yeux de Dieu. Quand Jeanne reçoit « les révélations » qui la conduiront à Chinon, à Orléans, à Reims, à Paris et au bûcher de Rouen, elle n'en fait part à personne, sinon à Baudricourt, car il est capitaine du roi. Ensuite, elle en fera part à Charles VII, puis à certains de ses compagnons… mais à aucun ecclésiastique et, au procès de Rouen, elle dira aux juges qu'ils peuvent l'« écarteler à quatre chevaux », elle ne leur en dira rien. Car ces révélations s'adressent au roi et à lui seul. Jeanne est venue pour une mission temporelle, laïque, militaire, politique, très précise : rétablir Charles VII dans ses droits, et, avec lui, le royaume de France. Toute la politique ecclésiastique du temps en était bouleversée. Mais Jeanne a tenu, et elle l'a emporté.

Le service du “saint royaume de France” est notre devoir aujourd'hui. C'est la seule certitude politique. Le seul combat sérieux. (…) Telle est la leçon que Jeanne a inscrite dans l'histoire de France et dans l'histoire de l'Église. « J'avais une grande volonté et un grand désir que le roi eût son royaume. » (…) Le message n'a pas changé (…). « Il faut que France, il faut que chrétienté continue », disait Péguy dont la seule muse fut Jeanne. C'est ce qu'elle nous dit pour aujourd'hui et pour demain.

Jacques Trémolet de Villers dans Valeurs Actuelles du 10 août 2019

cliquez sur la couverture !

Partager cet article
Repost0
18 décembre 2020 5 18 /12 /décembre /2020 12:10

Partager cet article
Repost0
26 novembre 2020 4 26 /11 /novembre /2020 13:05

https://medias.lequipe.fr/img-photo-jpg/la-une-de-l-equipe/1500000001416761/94:0,1247:769-1200-800-75/34cc1.jpg

Partager cet article
Repost0
21 novembre 2020 6 21 /11 /novembre /2020 08:37

On imagine très bien les hommes s'interrogeant entre eux un matin du 26 décembre :  « Mais, dites donc, n'était-ce pas hier Noël ? - Noël ? Voyons, voyons, nous étions hier le 24, consultez le calendrier...

– Alors, c'est aujourd'hui Noël ?… - Pas du tout, nous sommes aujourd'hui le 26, fête de saint Étienne. Étienne, c'est justement le nom de mon oncle. - Sacrebleu ! il y a maldonne, on devrait téléphoner aux savants de l'Observatoire. Après tout, ils sont payés pour mesurer le temps, il faudra bien qu'ils nous rendent compte d'un jour de moins... »

Mais les savants de tous les observatoires du monde multiplieraient en vain leurs calculs, personne ne retrouverait jamais les vingt-quatre heures mystérieusement perdues. Comme la guerre de Troie du pauvre Giraudoux, Noël n'aurait pas eu lieu ! Car on est en droit de se demander s'il y aurait encore longtemps des nuits de Noël, avec leurs anges et leurs bergers, pour ce monde féroce, si éloigné de l'enfance, si étranger à l'esprit d'enfance, au génie de l'enfance, avec son réalisme borné, son mépris du risque, sa haine de l'effort qui inspire la plupart de ses rêveries mécaniques - de la fusée interplanétaire à la cellule photoélectrique grâce à laquelle les portes s'ouvrent toutes seules - haine de l'effort qui s'accorde beaucoup moins paradoxalement qu'on ne pense à son délire d'activité, à son agitation convulsive.

(…)

Chers jeunes lecteurs auxquels ces lignes, écrites à propos de Noël, paraîtront sans doute bien austères, méfiez-vous ! Il ne s'agit pas ici d'une simple controverse scolaire entre les Anciens et les Modernes... Lorsque l'esprit de jeunesse s'affaiblit dans le monde, c'est l'Esprit de Vieillesse qui l'emporte.

Georges Bernanos

L'Intransigeant, 25 décembre ... 1947 

Atelier de Rembrandt, Adoration des bergers, 1646

Partager cet article
Repost0
14 novembre 2020 6 14 /11 /novembre /2020 10:16

Les catholiques sont appelés à manifester et prier sur les parvis d’églises pour que le gouvernement les autorisent à participer à nouveau à la messe .Les pouvoirs publics –très éloignés de ces préoccupations spirituelles et enlisés dans leur état d’esprit laïcard -ne peuvent comprendre l’attachement des catholiques à l’eucharistie, à la présence réelle.

L’écrivain et chroniqueur Philippe Barthelet analyse cette situation caractéristique de la confusion contemporaine entre le réel et le virtuel.

 

Le coronavirus accélère la confusion que l'on entretient dans l'esprit du public entre la réalité sensible et la réalité “virtuelle”, qui lui serait au fond bien supérieure.

La messe de minuit de Noël 1948 à Notre-Dame fut la première messe télédiffusée. Le cardinal Suhard, archevêque de Paris, prononça une homélie mémorable en faveur de ce moyen nouveau mis au service de la liturgie, n'hésitant pas à parler des « miracles de l'Église à travers les murailles » : « En faisant pénétrer dans les maisons la liturgie, la télévision la rend accessible à tous ceux qu'un cas de force majeure empêche d'y prendre part. » Loin de nous l'idée de faire une querelle de mots à un prince de l'Église, mais enfin, le cardinal Suhard ne semble pas distinguer très nettement le fait de « [rendre] accessible » (par l'image et le son) la liturgie et le fait « d'y prendre part », c'est-à-dire, parlons français, le fait de communier.

En 1948, il se trouvait donc un des grands noms du clergé de France pour, tout à son enthousiasme devant cette « invention naissante » , susceptible d'être « utilisée comme une extension providentielle de l'Église et du règne de Dieu » , pour, disions-nous, omettre de préciser ce qui peut-être allait encore de soi, savoir que la messe et le spectacle de la messe (sa retransmission par la télévision) étaient deux. Trois quarts de siècle ou presque sont passés et il semble bien que la distinction, qui n'était pas très nette chez le cardinal (mais sans doute sous-entendue) soit en voie d'effacement pour nos contemporains, clercs compris. Voilà bien la pierre d'achoppement.

Un ancien ministre de l'Intérieur, chargé des cultes, a réformé naguère la foi chrétienne en faisant de la messe une sorte de prière collective, un luxe pour temps de bonne santé, dont il fallait savoir se passer par temps d'épidémie en se confinant dans la prière intérieure.

Il semble n'avoir jamais entendu parler de ce que la théologie appelle la “présence réelle”, présence réelle du corps et du sang du Christ dans l'eucharistie. Étrange tautologie quand on y songe : une présence peut-elle n'être pas réelle ? C'est toute la question que posent, en dernière analyse, les réformés des diverses obédiences, qui « substituent en sa place une présence morale, une présence mystique, une présence d'objet et de vertu » ; Bossuet ajouterait aujourd'hui à cette liste des présences de substitution la présence virtuelle, au sens franglais de l'adjectif popularisé par l'ordinateur : non pas une possibilité, c'est-à-dire une vue de l'esprit, mais une réalité seconde, au moins équivalente à la réalité réelle et secrètement supérieure.

C'est cette supériorité secrète que le virus a fait paraître au grand jour, et c'est la nouvelle bonne nouvelle que certains clercs ont annoncé, en prônant la « communion spirituelle » sur Internet. “Spirituel” doit s'entendre ici au sens d'immatériel, ou plutôt de dématérialisé”, et la “dématérialisation” est en effet le nom du nouvel avenir radieux qu'on nous promet.

Certains clercs ont, si l'on nous passe ce franglais, un problème avec la matière : l'eau bénite a été proscrite, elle chasse donc les démons mais transmettrait les virus ? Quant à la présence réelle du Christ dans l'eucharistie, certains religieux, comme le P. Nicolas Buttet, le fondateur de la fraternité Eucharistein, se demandent avec angoisse si nombre de prêtres croient à ce qu'ils disent, c'est-à-dire à ce qu'ils font, puisque pour eux dire c'est faire, faire advenir le corps et le sang du Christ sous les espèces, les apparences du pain et du vin consacrés.(dans Valeurs actuelles du 2 août 2020)

 « L'enfer est pavé de bonnes intentions » : (…) il est entendu désormais que nous ne distinguons plus le virtuel du réel, comment ne pas voir que cette campagne sanitaire relève directement de ces bonnes intentions qui pavent l'enfer (lequel, depuis six mois, doit se tordre de rire) ? Dans le même registre, « le diable dans un bénitier » (« "Se démener comme un diable dans un bénitier", s'agiter violemment », Littré) : le proverbe est devenu incompréhensible depuis que sur ordre de l'épiscopat, toujours au nom des bonnes intentions précitées, les bénitiers sont à sec. Les diables n'ont plus de violence à craindre, ils peuvent donc s'y prélasser à leur guise. Pour rester dans les proverbes d'enfer, « faire d'un diable deux » se disait jadis et mériterait de se redire, à l'heure où les politiques ne trouvent d'autres remèdes aux maux qu'ils ont créés que dans le redoublement de ces maux. Errare humanum est, perseverare diabolicum, et c'est bien le seul domaine où nous autres velléitaires aimons à persévérer. Le diable couinait son office.

 

dans Valeurs actuelles du 24 septembre 2020

Merci à EVR pour cet article.

Partager cet article
Repost0