Je ne sais pas pour vous mais quant à moi, quand j’étais enfant j’éprouvais une grande joie à exercer mon sens de l’observation et de la comparaison à ce jeu qu’on trouvait dans certains journaux ou illustrés appelé le « Jeu des sept erreurs ». Je vous en propose aujourd’hui une variante. Vous allez voir, ci-dessous deux photographies en apparence identiques sauf que la première est un peu plus colorée que la seconde, mais ce n’est pas sur cela que je souhaite vous voir exercer votre sagacité. Le cliché montre en premier plan quatre jeunes supporteurs de l’équipe de football américain des Tigers de l’Université d’État de la Louisiane (LSU). Ces supporteurs s’appellent le Painted Posse (le détachement peint) et ils se peinturlurent aux couleurs de la LSU pendant les rencontres entre les Tigers et d’autres équipes.
La première photo est l’original du cliché. La seconde le même cliché “retouché” par la LSU dans sa lettre d’information adressée à sa communauté universitaire.
Les Gaulois avaient, paraît-il, très peur que le ciel leur tombe sur la tête. Les millénaristes craignaient la fin du monde. Nous, les cathos bourgeois, les Christo-mondains, ce que nous redoutons plus que tout, notre tétanie, notre angoisse systémique et récurrente, c'est l'amalgame ! Cette crainte absolue d'être mis dans le même sac que les brutes, les violents, les épais, les imbéciles, les dogmatiques et les obtus intégroïdes et fascisants. Nous aimerions tellement « bien passer », être aimés, reconnus comme fins, intelligents, sympas et cools par le monde médiatique, que nous sommes prêts à toutes les circonvolutions. Et nous voilà encore bien plus préoccupés à nous distinguer, nous démarquer, à montrer du doigt et condamner nos plus proches alliés sur d'insignifiantes différences, qu'à assumer notre propre position. Mais quelle chimère ! Si le catho était média-compatible, Jésus aurait fini comme directeur d'une agence de média-training et non pas accroché à une croix entre deux délinquants minables au point de se faire prendre.