Un article écrit le 1er janvier. Extrait.
Le Saint-Père a aussi cette formule qu’ont reprise les Franciscaines de l’Immaculée à l’adresse du « commissaire », détracteur de leur ordre : « Si tu parles mal de ton frère, tu tues ton frère. » Halte aux vilains mots assassins !
Faire du mauvais bruit autour de quelqu’un, c’est si facile, d’autant plus qu’il est notre voisin. Osons le dire : c’est aussi l’une des tares, hélas ! de notre mouvance et l’une des raisons de son échec par sa désunion et sa division dialectique qui est l’œuvre du Malin. Critiquer, rabaisser, dire du mal (à plus forte raison lorsqu’on est investi d’un pouvoir quelconque), c’est tellement vite fait et c’est tellement dangereux pour une communauté et ses âmes. Ne pas juger selon les apparences, encore moins sans connaître et sans entendre le sujet de l’accusation ! Surtout ne pas juger subjectivement pour ne pas être jugé et découvrir que ce que nous focalisions dans l’œil du voisin était une paille par rapport à la poutre qui est dans le nôtre !
Apprendre d’abord à se taire, tourner sept fois sa langue dans sa bouche ou sa plume dans son encre, avant de parler ou d’écrire un courriel incendiaire. « N’ouvre la bouche que si tu es sûr que ce que tu vas dire est plus beau que le silence ! », enseigne un proverbe arabe. « En ravalant des paroles méchantes, personne ne s’est jamais abîmé l’estomac », constatait autrement Churchill avec humour et il savait de quoi il parlait !
A l’opposé des mondains
Les mérites du silence sont de deux ordres :
– Négativement, le silence préserve de beaucoup d’erreurs et de péchés. Toute parole est une pierre qu’on jette dans l’Eternité et qu’on ne reprend plus, affirmait sainte Madeleine de Pazzi à qui Notre-Seigneur demandait de considérer chacune de ses paroles et de ses œuvres comme si elles devaient être les dernières de sa vie. Que d’infamies et de calomnies évitées si l’on pensait ainsi : sus aux langues de vipères !
– Positivement, le silence est un éveilleur d’âme : on pense si peu dans le bruit et l’on prie si peu ! Ecouter le silence, c’est être attentif à la voix du Seigneur, faire retraite en soi-même. Dire moins et être plus.
A l’opposé des courtisans et des mondains (honnis par le pape François) qui, pour plaire au monde, se montrent et parlent trop, pour plaire à Dieu, il faut se taire et se cacher : c’est l’appel du silence qui féconde les bonnes décisions et les bonnes paroles autant que les bonnes actions (voir « Les silences de l’Immaculée Conception » du F. Bernard-Marie dans Présent du 7 décembre). « La Vérité parle au-dedans du cœur sans aucun bruit de paroles » (L’Imitation traduite par Pierre Corneille, livre 3, chap. 2.) Chut, plus de bruit ! Pour l’amour de Dieu. Mettons-nous à cette école du triple silence de Noël. C’est notre premier vœu pour l’année qui vient.
Rémi Fontaine, in Présent, 01/01/2014
« Alors, comme dans une famille, aimons-nous pour ce que nous avons de bon, et supportons-nous les uns les autres pour ce que nous avons de moins bon ; mais marchons ensemble. Fermes et droits. » – Jean Madiran †
Article extrait du n° 8012 du Mercredi 1er janvier 2014