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3 octobre 2016 1 03 /10 /octobre /2016 15:37
Faut-il parler de politique « sociétale » ?

Rédigé par Joël Hautebert le  dans Éditorial

L'Homme nouveau

Faut-il parler de politique « sociétale » ?

Insidieusement, en adoptant le vocabulaire des partisans de la « politique sociétale » – qui abrite en fait la révolution anthropologique mondialiste hostile à la nature humaine et à son Créateur –, notre combat théorique perd en cohérence et en efficacité. Il se joue en effet aussi sur le terrain sémantique.

Nous nous accoutumons un peu trop facilement à l’usage de l’adjectif « sociétal » (questions sociétales, politique sociétale…), couramment employé dans le langage politique contemporain. Si l’on considère que le vocabulaire est un puissant vecteur de circulation et d’intériorisation des concepts, il importe de s’interroger sur le bien-fondé de l’emploi de termes qui abondent dans la vie politique. Comme nous pensons avec des mots, l’idéologie progresse toujours par la subversion du langage et l’usage d’innovations lexicales riches de sens.

Deux significations

Au premier degré de l’analyse, ce néologisme revêt deux significations. Tout d’abord, il différencie les objectifs politiques qu’il désigne de ce que l’on appelle depuis longtemps la « question sociale ». Cette dernière expression correspond aux considérations économiques, au sort des plus démunis, ou de la classe ouvrière oppressée dans une logique marxiste classique. On devine alors que les « questions sociétales » n’entretiennent pas de relation ténue avec une doctrine économique. Le glissement de la gauche sociale à la gauche sociétale entérine dans le langage l’abandon de la politique économique traditionnelle du socialisme. Ensuite, nous observons que le mot « sociétal » désigne les décisions gouvernementales qui concernent le plus souvent l’anthropologie et la nature humaine. À titre d’exemple, citons la dénaturation du mariage, la GPA, la PMA, le Genre. On comprend alors que du point de vue de l’efficacité politique, « politique sociétale » soit un euphémisme plus rassurant que « création d’un homme nouveau », « révolution anthropologique », « déconstruction de l’humain », etc. Certes, nous rencontrons de tels énoncés plus directs et explicites dans les débats d’idées (pensons au transhumanisme), mais plus rarement de la part des politiques.

Ce constat étant fait, puisque la politique investit l’anthropologie, il en ressort que les gouvernants quittent la sphère du politique pour se substituer à la nature et à son Auteur. Cette substitution engendre une subversion des principes et des institutions les plus élémentaires du droit naturel : la distinction homme/femme, le mariage, la filiation, la fécondité, c’est-à-dire tout ce que nous voyons appliqué aujourd’hui par nos gouvernants. Chez les grandes prêtresses du Genre, le mot anthropologie est d’ailleurs honni.

La suite à ne pas manquer...

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