Chaque année, la Marche pour la vie met en lumière des enjeux considérables. Il est heureux que, notamment, des milliers de jeunes gens et de jeunes filles se mobilisent pour signifier à l’opinion publique qu’il y a lieu d’allumer des voyants rouges, parce que toute société qui renonce à ériger le don de la vie en objectif supérieur se trouve en état non seulement de décadence mais de morbidité. L’obsession actuelle qui consiste à mépriser, voire à fouler aux pieds la vie naissante et à célébrer le suicide assisté en fin d’existence est le symptôme même d’une civilisation en déclin. Et le drame actuel, c’est que cette obsession soit tenue au contraire comme une émancipation et une promotion de la femme.
Déni de la réalité
Ainsi, dernièrement, lorsqu’il s’est trouvé une majorité à l’Assemblée nationale pour vouloir introduire dans la Constitution française ce qu’on appelle « le droit à l’avortement », on a vu une cohorte de jeunes femmes, issues des rangs de La France insoumise, célébrer l’événement à la manière d’un triomphe. Ce texte va poursuivre sa route au Sénat à partir du 1er février, cette fois sous la houlette du Parti socialiste. C’est dire à quel point nous nous trouvons face à une perversion béante de l’esprit et du cœur. L’esprit ? Évidemment, lorsque tous les arguments démontrent qu’il y a depuis la fécondation intra-utérine jusqu’à la naissance du bébé une continuité biologique qu’il est arbitraire de vouloir interrompre, cela ne trouble nullement celles qui s’acharnent à proclamer que « leur corps leur appartient », fût-ce en déni de la réalité la plus évidente. L’embryon est une réalité nouvelle qui se développe à l’intérieur du ventre maternel et qui, comme telle, doit être reconnue et non pas niée comme insupportable.
Les battements de cœur
Dès lors que toute approche rationnelle devient impossible, que dire du cœur, si néanmoins on entend par là ce que Blaise Pascal voulait nous faire saisir ? Ainsi désignait-il la sensibilité au sens le plus fort du terme. Si forte que soit l’ampleur et l’emprise de la raison, elle est largement débordée par des intuitions qui nous font communier à des réalités supérieures, sans d’ailleurs que les principes rationnels soient mis en défaut. Peut-être en est-il ainsi de l’intuition de la vie naissante et de son éminente dignité. Quelle maman n’a pas ressenti au plus profond d’elle-même les battements de cœur de son tout-petit, lorsqu’on les lui a fait entendre ? De même, la vue du bébé qui vient de naître nous renvoie à tout ce processus précieux qui l’a conduit jusque dans ses bras. Esprit et cœur en accord, il y a sans doute à conduire une sorte de phénoménologie de la naissance. Celle qu’une Hannah Arendt et un Pierre Boutang ont esquissée, en philosophes.
Mais encore faut-il des voix et des porte-voix pour inviter nos contemporains à reconsidérer ce qu’on leur apprend, de la façon la plus obsessionnelle, à ignorer ou à mépriser.
Vive la Marche pour la Vie !
La Marche pour la vie aura lieu le dimanche 22 janvier 2023 à Paris.
Départ à 14 h à l’angle du boulevard Pasteur et du boulevard de Vaugirard, derrière la gare Montparnasse.
Elle finira à 17 h 30 place Vauban, derrière l’hôtel national des Invalides.
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