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29 janvier 2013 2 29 /01 /janvier /2013 18:08

 

Nous devrions nous souvenir de ce que Blanc de Saint Bonnet disait à propos de la Révolution française : « Je ne viens pas défendre l’Ancien Régime, le roi et la noblesse. Je viens plutôt les accuser. . . Avertis par le temps, nous pouvons dire que la société est frappée et s'en va à cause des erreurs et des vices qu'ils ont laissés pénétrer dans son sein (. . . ) Le peuple ici n'a jamais tort. Ses crimes sont nos châtiments. Les peuples ne sont que les derniers coupables, puisque les rois ont été faits pour les défendre et les conduire» . Phrases à méditer; phrases terribles, car elles rappellent les vraies responsabilités; mais phrases rassurantes, car tout dépend d'un petit nombre. C'est pour les mêmes raisons que Maurras s'en prenait violemment aux bourgeois, aux autorités de son temps et qui sont encore nos autorités : « Classe basse, classe lâche, classe imprudente à force de timidité extravagante, de cautèle et de défiance, classe conservatrice et qui laisse tout saccager, classe incivique, impolitique, et qui semble parfois étrangère à la cité, classe qui souffrira que la patrie succombe et qui périra avec elle plutôt que de souffrir aujourd'hui quelques gênes et quelques sacrifices»

Ce sont des paroles dures, mais elles doivent nous réveiller, car nous sommes tous tentés par l'égoïsme et la lâcheté.

C'est pourquoi nous ne voulons pas d'un catholicisme hypocrite et conventionnel, masque de prétendus bien pensants repliés sur leur petit moi, pantouflards dont l'estomac ou le portefeuille tient lieu de cerveau et de cœur. Nous ne voulons pas non plus d'un jansénisme pâlot, d'une religiosité désincarnée.

Nous voulons, et le monde l'appelle confusément, le catholicisme tel qu'il est.

Souriant comme le Christ qui n'écarte pas les petits enfants, qui nous dit de regarder les oiseaux du ciel et les lys des champs.

Le catholicisme musclé, impertinent, des Saints, des Martyrs, celui qui ne craint pas, sans préavis, de chasser les marchands du temple.

Mais aussi le catholicisme pauvre, non pas de cette pauvreté qui consiste à saccager les cathédrales ou à lyncher les patrons : la pauvreté, la vraie pauvreté chrétienne demande de l'or et plus encore, pour Dieu. Elle demande ces biens très précieux (illimités) et renouvelables que sont nos prières, nos intelligences, notre parole, notre temps, notre travail. Ne seraient-ce que les cris et les rires d'une multitude d'enfants et, pour ces malheureux très limités qui n'ont que beaucoup d'argent, ne serait-ce que l'unique et misérable obole de leur immense fortune . . . il faut tout donner pour la plus grande gloire de Dieu.

(...)    désormais, lorsque le découragement me prend devant la sottise, la paresse, l'amoralité de mes élèves ou de mes contemporains, et qu'il me prend l'envie de faire comme le faux Christ de Brassens et de dire : « Zut, je ne joue plus pour tous ces pauvres types », je me dis précisément que le Christ est mort pour eux aussi. Il est mort pour cette apprentie prostituée, ce petit bourgeois égoïste, cet anarchiste délirant. Et de quel droit les priverais-je du peu de vérité que je peux leur donner pour me réfugier parmi les justes ? Quels justes ? Qui est juste ?

(...)   avec la rage de convaincre, il est temps, pour nous, de réapprendre la générosité et la gentillesse pour saisir à pleines mains la riche espérance. Et nous-mêmes, ne pouvons être qu'espérance puisque, selon Péguy, « On n'est pas chrétien parce qu'on est à un certain niveau, moral, intellectuel. spirituel même, on est chrétien parce qu'on est d'une certaine race REMONTANTE... » .

    Claude Callens

Extrait de sa belle conférence «  Le messianisme socialiste » , Lausanne, 1976
Peut-être disponible en cassette audio au CLC : Tel 01.47.63.77.86

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