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6 février 2014 4 06 /02 /février /2014 09:12

 

Jamais la morale publique n’est tombée aussi bas, et jamais nos hommes politiques n’ont tant parlé de morale. Il n’est pas une semaine où l’on n’entende un refrain, y compris dans la bouche de notre nouveau président de la république, sur la défense des « valeurs de la République », de la « morale républicaine ». Ces expressions méritent que l’on s’y arrête. Est-il légitime, acceptable qu’il y ait des valeurs attachées à la République ? Autrement dit, est-il acceptable qu’un système de gouvernement des peuples engendre des valeurs morales ? Rien n’est plus opposé à la conception chrétienne de l’Etat et des rapports entre les pouvoirs spirituel et temporel que cette allégation.

Malheureusement, nous y sommes tellement habitués que nous n’y prenons pas garde. Pourtant il faut être conscient des soubassements idéologiques de ces formules qui fondent le totalitarisme démocratique. Ce régime est une véritable religion laïque, défendant le dogme du relativisme éthique, fondée sur les principes de la Révolution française, en opposition absolue avec le catholicisme.

La juste analyse de ce qu’est la démocratie religieuse conforme aux souhaits des “Lumières” et la pratique politique de la Révolution, nous permettent de mieux percevoir aussi la logique profonde de certaines initiatives gouvernementales ou municipales en matière d’éducation civique. Depuis quelques années, se sont développés en France les conseils municipaux d’enfants, fonctionnant à l’image des institutions municipales de notre pays. De même, une fois par an se réunit à Paris une assemblée de députés d’enfants. Il s’agit de développer le sens civique des enfants, en leur montrant le mécanisme de nos institutions démocratiques. Le sens profond de ces initiatives apparaît clairement. La pratique habituelle des institutions démocratiques fera de bons citoyens français. L’éducation civique se réduit à l’éducation démocratique. Les jeunes Français ne sont plus « fils de France », mais « fils de la République ».

Nous assistons à la même logique dans les relations internationales, où la mise en place d’institutions démocratiques est censée amener la paix dans le monde. Ainsi, le très sérieux quotidien « Ouest-France » s’interrogeait, il y a quelques mois, sur les causes des massacres du Rwanda. L’éditorialiste ne cachait pas sa surprise de voir un peuple s’entre-tuer, alors que la démocratie avait fait de gros progrès !!!

De même, lors des derniers sommets franco-africains, le président François Mitterrand a clairement affirmé que l’aide financière au développement était subordonnée aux progrès démocratiques des Etats africains.

Cet aspect profondément moral et éducatif de la démocratie est également présent dans les grandes actions militaires menées récemment par l’ONU ou les Américains. Le vocabulaire onusien mérite notre attention. L’opération en Somalie était intitulée « restaurer l’espoir ». Quant à l’opération militaire américaine en Haiti, elle s’appelait « soutien à la démocratie », alors qu’il s’agissait de ramener au pouvoir le Père Aristide, religieux théologien de la libération, renvoyé de son ordre.

Quand les rois de France se battaient contre la famille des Habsbourg, ils faisaient la guerre pour défendre les intérêts français. Quand Jeanne d’Arc entreprit de « bouter l’Anglais hors de France », elle n’eut besoin d’aucune autre justification. Ces hommes et ces femmes de notre Histoire luttaient pour le bien commun de la patrie, un point c’est tout.

En revanche, aujourd’hui, l’ONU, ainsi que la plupart des pays européens, se considèrent investis d’un rôle éducatif consistant à répandre dans le monde entier le modèle politique et moral de la démocratie libérale. Il n’est pas étonnant de voir que ce sont les mêmes puissances qui agissent ainsi et qui, lors de la conférence du Caire, voulaient promouvoir l’avortement comme méthode universelle de contraception dans le monde. Le colonialisme de la démocratie révolutionnaire et le colonialisme du “relativisme éthique” vont de pair.

Jean de Viguerie

Lisez l'article complet La démocratie totalitaire .

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