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3 avril 2014 4 03 /04 /avril /2014 09:08

 

           Deux points de vue 
Entretien avec Bertran Chaudet : La sophrologie

 

Diacre du diocèse du Mans, père de famille, Bertran Chaudet est l’ancien coordinateur national de la pastorale Nouvelles croyances et dérives sectaires de la Conférence des évêques de France. Il décortique atouts et dangers de la sophrologie.


■ La sophrologie est à la mode. C’est même devenu un métier. Quelle est cette pensée  ?

Bertran Chaudet  : Le terme de sophrologie est un néologisme composé du grec sophrôn, sain d’esprit, sensé et de logos, étude, discours, savoir. La devise des sophrologues est «  Ut conscienta noscatur  » (afin que la conscience soit connue).

■ Qui a fondé la sophrologie  ?

C’est Alfonso Caycedo. Originaire de Colombie, il a fait des études de neuropsychiatrie en Espagne. Il s’intéresse à l’hypnose. Avec son épouse, fervente adepte du yoga, il se met lui-même à le pratiquer. Il part en Orient, dans ce grand courant de la fin des années soixante, à la recherche des sages du yoga du bouddhisme et du zen. Ce sont toutes ces approches qui vont lui permettre de fonder la sophrologie.

Il la définit comme «  la force d’intégration de tous les éléments et structures physiques et psychiques de l’existence  ». C’est dire si son champ est immense puisqu’elle engloberait tout le champ de la conscience  ! Il précise qu’elle est aconfessionnelle.

■ La «  pensée positive  » est-elle compatible avec le mystère de la Croix  ?

La pensée positive, une des bases de la sophrologie et d’ailleurs reprise par le Nouvel Âge, explique que c’est ce que nous croyons qui fait le réel. Le sous-titre d’un livre de Gounelle est explicite  : «  Ce que l’on croit peut devenir réalité  ». Il ne s’agit donc plus de nous convertir au réel, comme in­vitent à le faire les traditions philosophiques et l’anthropologie chrétienne. C’est nous qui forgeons le réel.

Le mystère de la Croix n’a donc plus vraiment de sens ou change de sens. Et, quant au péché, bien sûr, il n’existe plus  ! Un document du Saint-Siège sur le Nouvel Âge, Jésus-Christ le porteur d’eau vive, est très clair sur ce type d’approche  : «  Il ne faut pas oublier que divers mouvements qui ont nourri le Nouvel Âge sont ouvertement antichrétiens. Leur attitude à l’égard du christianisme n’est pas neutre, mais neutralisante  : bien qu’ils se disent ouverts à tous les points de vue religieux, ils ne considèrent pas le christianisme traditionnel comme une alternative acceptable.  »

■ Pourtant, tout n’est pas à rejeter  ?

Les exercices qui permettent une prise de conscience corporelle ne sont bien entendu pas à rejeter, mais très vite sont proposés des exercices d’induction mentale, de visualisation, de projection hors de son corps pour le voir de l’extérieur, ce qui entraîne la pensée dans une bulle imaginaire. Le chrétien doit savoir cela.

■ Peut-on sortir de la sophrologie  ?

Une personne qui aurait beaucoup investi en temps, en énergie et en argent dans la sophrologie peut croire que celle-ci satisfait tous ses désirs. Son monde est construit autour de cet investissement qui prend tout l’être. Il y a une sorte d’étanchéité à la vulnérabilité dans la pratique assidue de la sophrologie. En sortir, oui, cela est possible, si nous redevenons sensibles aux événements qui sont nos maîtres, comme le disait Pascal, ces événements réels qui nous permettent de croître en humilité.

Bertran Chaudet, Sophrologie. Repères pour un discernement pratique et spirituel,éditions Salvator, 128 p., 14,50 €. http://www.editions-salvator.com/A-...    

Lu in France catholique

 
L'autre point de vue ...
Sophrologie, hypnose et messages subliminaux, par le Dr Jean-Maurice Clercq
  
Résumé : Les techniques de sophrologie et d'hypnose furent élaborées par le milieu médical pour calmer, décontracter ou au contraire inciter à la guérison des patients chez lesquels l'intelligence rationnelle faisait obstacle. Puis les messages subliminaux devinrent des techniques courantes de publicité ou de propagande. Après avoir dénoncé l'usage de ces techniques envoûtantes par les sectes, l'auteur montre comment on peut aussi s'en inspirer pour favoriser la saine piété et la vie spirituelle.
 
Il existe différents états du niveau de conscience chez un être humain comme chez l'animal, entre l'état de veille et le sommeil. Dans un état proche du sommeil, la personne est privée du contrôle de ses pensées et de ses actions ; il devient alors possible d'agir sur le subconscient en utilisant des suggestions appropriées. Elles pénètrent dans l'esprit et s'y impriment avec la force d'un ordre capable de modifier, pour un certain temps, à la fois l'attitude consciente et le subconscient jusque dans ses fonctions réflexes.  Il existe différentes techniques pour modifier ce niveau de conscience, notamment dans le protocole d'induction.
Si celle-ci est effectuée d'une manière douce, avec l'accord de la personne, on parle de sophrologie ; si elle est effectuée de manière autoritaire, voire brusque et théâtrale, comme dans les spectacles, on parle plus volontiers d'hypnose.
En fait, ce sont deux façons arriver au même résultat.
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