Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Recherche

31 octobre 2012 3 31 /10 /octobre /2012 00:24

 

     par le Pr Gladys Sweeney 

Dans Le Cep n°14, la confession du Dr William Coulson (un psychothérapeute américain, disciple de Rogers) avait montré quel effet destructeur la psychologie peut exercer sur la foi (en l’occurrence celle d’une congrégation féminine enseignante). Cette entrevue avec le Pr Sweeney montre qu’une autre psychologie est possible, ouverte à l’anthropologie chrétienne et donc respectueuse  des richesses intérieures que  procurent la prière ou les sacrements. Au lieu de s’opposer stérilement à la foi, cette approche apportera en revanche un véritable réconfort à ceux qui souffrent de réels troubles psychologiques.                                                           

Un entretien donné à l’Agence Zénit le 16 janvier 2005 

 Une psychologie enracinée dans une vision chrétienne de la personne humaine est non seulement fidèle à la science mais aussi à Dieu. C’est ce que déclare Gladys Sweeney, recteur de l’« Institute for Psychological Sciences », qui cherche à intégrer la psychologie dans la foi et la raison. Gladys Sweeny a fait part à Zénit de sa conviction selon laquelle la science de la psychologie se met au service de l’Eglise dans la mesure où elle rend les personnes plus libres d’être de meilleurs chrétiens et de bénéficier d’une vie sacramentelle. 

- Zénit : Que peut faire un catholique souffrant de dépression ?  

- G. Sweeney : Souvent la dépression ou d’autres formes de maladies mentales constituent un obstacle au libre arbitre. Un traitement psychologique efficace est très utile, parce qu’il est destiné essentiellement à libérer la personne, non seulement pour la rendre capable de voir le « bien » d’une manière plus réaliste, mais également de choisir le « bien ».  Traditionnellement il existait une méfiance réciproque entre la psychologie et les catholiques. La psychologie tendait à voir la foi comme un comportement superstitieux, alors que les croyants tendaient à voir la psychologie comme une science inutile pour eux. Une foi suffisamment forte devait pouvoir venir à bout de tous les problèmes, quels qu’ils fussent. Aucune de ces deux positions ne reflète la vérité. Une psychologie enracinée dans la vision catholique de la personne humaine n’est pas seulement fidèle à la science mais aussi à Dieu. La science de la psychologie a beaucoup à offrir aux personnes dont le libre arbitre s’est affaibli. Prenons par exemple le cas d’une personne excessivement scrupuleuse. Cette personne pourrait en effet être affectée d’une « névrose obsessionnelle compulsive ». Si elle n’est pas soignée correctement, ce désordre psychologique peut s’aggraver au point de la rendre  incapable de vivre normalement.  Des catholiques, bons et fidèles, pourraient par exemple cesser d’aller se confesser pour éviter l’impression d’avoir fait une confession invalide, ayant oublié de confesser « tous » leurs péchés. Ils pourraient en fait cesser d’aller communier par crainte de recevoir le Seigneur de manière indigne. Ce désordre est facilement diagnostiqué et soigné.  La science de la psychologie est au service de l’Eglise : en aidant cette personne à retrouver une vie normale, elle la libère de la névrose. Mais la liberté  n’est pas seulement  une « liberté de », mais également une « liberté pour » : une liberté pour être de meilleurs chrétiens et pour pouvoir bénéficier d’une vie sacramentelle.  Si l’on pose correctement le problème, il n’existe aucun conflit entre une psychologie fondée sur une saine anthropologie et les enseignements de l’Eglise. Le défi est de trouver des psychologues bien formés, dans cette perspective, qui ont la volonté de respecter les valeurs religieuses de leurs patients, sans jamais les mettre en danger. 

- Zénit : Quelles sont aujourd’hui les erreurs les plus courantes dans le traitement de la dépression ?  

- G. Sweeney : L’une des erreurs les plus graves et les plus courantes dans le traitement de la dépression est la conviction que « seul » un traitement médical peut soulager la dépression...

                     ... la suite dans la revue Le Cep n° 32. 3ème trimestre 2005 


 

Partager cet article
Repost0

commentaires